Qu’est-ce que le global reporting initiative (GRI) ?
Le GRI n’est pas la nouvelle carte graphique à la mode chez les gamers-euses, et encore moins le nom d’une nouvelle série à sensation. Le Global Reporting Initiative est un organisme international et indépendant, dont le rôle est d’accompagner toutes les organisations (entreprises, gouvernements) dans la compréhension et la communication des questions environnementales, sociales, ou de gouvernance.
Aujourd’hui, plus de 84 % des entreprises mondiales suivent la méthodologie du GRI dans leurs mesures des performances et subissent son influence dans leurs politiques RSE.
Comment fonctionne le GRI ? Quels sont ses objectifs ? C’est ce que nous allons découvrir ensemble dans cet article !
Le GRI, c’est quoi ?
Le Global Reporting Initiative, comme son nom l’indique, est une initiative prise par des organisations qui souhaitent adhérer à son concept. Il n’a pas un caractère obligatoire et son accompagnement au travers de sa méthode se base donc sur un principe de volontariat.
🔖De ce fait, le “label GRI” n’existe pas.
Indépendant et à but non lucratif, le GRI est composé :
- d’entreprises
- d’ONGs
- d’universités
- de cabinets de consultants
Ce groupe d’études indique des lignes directrices pour la déclaration annuelle (reporting) d’une organisation sur ses actions, en termes de développement.
🪞L’accent de cette déclaration est mise sur la communication des organisations au grand public. La transparence dans les démarches est en effet un des piliers du GRI.
Au travers de ses directives et exigences, le GRI donne un cap pour aider les organisations à mieux organiser le développement durable au sein de leur structure. Ce développement durable concerne aussi bien les enjeux environnementaux, que les enjeux sociaux et hiérarchiques au sein de la structure.
🇫🇷 Le délégué qui travaille à l’application du référentiel GRI au sein des entreprises en France est L’Observatoire de la Responsabilité Sociétale des Entreprises (ORSE).
Le GRI se compose :
- des “parties prenantes” (stakeholders) organisationnelles : c’est-à-dire toutes celles et ceux (ONGs, salariés-es, actionnaires, fournisseurs, clients-es, syndicats, etc.) désirant participer à la mise en place de normes et à la stratégie de leur application, qui contribuent au financement sous forme de cotisations ;
- du conseil des parties prenantes : 60 membres désignés par les parties prenantes, qui les représentent pour établir les directives, des orientations stratégiques et discuter des problèmes que peuvent rencontrer les organisations, avec pour objectif de les résoudre ;
- du comité de conseil technique : composé d’une quinzaine de membres qui font partie du conseil des parties prenantes, il a pour rôle de surveiller l’évolution des normes internationales en matière environnementale ou sociale.
La petite histoire du GRI
Le GRI a été fondé en 1997 aux Etats-Unis par l ‘association de la coalition pour les économies environnementalement responsables (CERES), l’institut Tellus et le programme des Nations Unies pour l’Environnement (PNUE).
Puis, s’ensuivent les étapes suivantes :
- En 2000, les premières lignes directrices sont publiées pour les organisations (version G1) ;
- En 2002, deux ans plus tard, une refonte des indicateurs a lieu (version G2) ;
- En 2006, on assiste à une nouvelle mouture (version G3) ;
- En 2013, pour suivre un monde qui change sans cesse, les indicateurs changent à nouveau, c’est la version GRI G4 ;
- En 2016, afin de coller aux Objectifs de Développement Durable, certaines exigences sont modifiées et les lignes directrices sont remplacées par des normes ;
- 🗓️En 2021, un nouveau système de standards voit le jour. Ces standards se répondent et se complètent, pour une plus grande efficacité. Ils sont alors organisés en trois séries :
- GRI Universal Standards (GRI 1, 2 et 3)
- GRI Sector Standards
- GRI Topic Standards
GRI Universal Standards
L’organisation démarre sur ces bases, si elle veut se lancer dans un rapport annuel du GRI. Les exigences générales y sont renseignées afin que l’entreprise, le gouvernement, ou l’organisation s’y plient. L’organisation doit donc utiliser les standards du GRI 1.
Le GRI 2 concerne la divulgation d’informations sur l’organisation de la structure, ses activités, sa politique et son système de gouvernance.Le GRI 3 aide les organisations à trouver des thèmes matériels et à communiquer sur ses choix et la façon dont elle les prend en charge.
GRI Sector Standards
Les standards de secteurs servent avant tout aux entreprises ou organisations à trouver des thèmes matériels. Pour ce faire, il existe une liste des thèmes matériels et la façon de publier le rapport (avec le complément des Universal standards) dans le but de donner des clés à une entreprise d’un secteur précis.
GRI Topic Standards
Ici aussi, il s’agit d’un guide, d’une aide pour publier les aspects de l’organisation sur un thème particulier (relation entreprise-sous-traitants par exemple). Ces topics standards contiennent les thèmes matériels du GRI 3.
Les standards du GRI
La GRI version G4 est basée sur l’étude de 69 indicateurs (de base ou supplémentaires selon leur importance) pour englober 6 domaines :
- Les droits de l’Homme
- L’économie
- L’environnement
- La société
- Les relations sociales et les conditions de travail
- La responsabilité en termes de produits
Quel est l’objectif du GRI ?
Le GRI met en avant l’importance d’une grande transparence pour éviter le Greenwashing et ainsi gagner en légitimité, tant au niveau des collaborateurs-ices, que des clients-es.
Avec une méthode claire d’exigence, des lignes directrices à suivre, et une demande de transparence sur les rapports annuels délivrés par les organisations, le GRI participe à une clarification des pratiques des entreprises, des gouvernements et des organisations au travers du reporting (le fait de produire des rapports sur une entreprise, une ONG, etc.).
En tant que démarche volontaire, c’est la volonté de transparence sur les actions menées contre les problèmes environnementaux et sociaux qui est le moteur d’une entreprise.
Le GRI, ou comment produire un rapport sur les enjeux environnementaux et sociétaux de l’organisation
Certains éléments généraux doivent impérativement être présents dans le rapport pour qu’il convienne aux standards du GRI :
- Les périmètres pertinents identifiés (entités incluses ou pas, il faut alors le justifier) dans les états financiers consolidés de l’organisation ou documents équivalents ;
- L’implication des parties prenantes dans la rédaction et la relecture du rapport (fournir une liste des groupes de parties prenantes avec lesquels l’organisation a noué un dialogue) ;
- Le profil du rapport (vérification interne ou externe du rapport, date de publication, dernier rapport publié, etc.) ;
- Le profil de l’organisation (la structure de la gouvernance de l’organisation) ;
- La gouvernance : il faut identifier les comités responsables des décisions ;
- La stratégie et analyse : une déclaration du décideur le plus haut placé de l’organisation (directeur général, président ou cadre dirigeant) concernant le bien-fondé du développement durable pour son organisation et sa stratégie pour l’améliorer ;
- L’éthique et l’intégrité : il s’agit de donner une idée des valeurs, principes, normes et règles de l’organisation en matière de comportement, tels que les codes de conduite et les codes d’éthique.
La méthodologie pour produire un rapport RSE selon les standards du GRI ne s’arrête pas là.
Les principes des contenus
Pour ces principes, il s’agit de clés pour guider ce qui sera retenu comme contenu dans le rapport afin que celui-ci corresponde aux attentes réelles des parties prenantes. Pour cela, il faut veiller à :
- une implication des parties prenantes (syndicats, ONGs, employés-es, etcs) ;
- la mise en contexte de l’organisation au sein de son secteur ;
- la relation de l’organisation avec le développement durable ;
- la pertinence du contenu, si celui-ci a un impact significatif ;
- L’exhaustivité des données dans le but d’obtenir un tableau complet bien plus aisé à analyser par les parties prenantes.
Les principes de qualité
Le GRI souligne ici l’importance de la qualité des informations mentionnées dans les rapports. L’information doit être pertinente tout en étant accessible.
La présentation, la plus lisible possible, afin que toutes les parties prenantes puissent comprendre sans difficulté les enjeux et les données exposées, devra donc inclure :
- des informations équilibrées, signalant à la fois les bons et les mauvais côtés de la politique de développement durable de l’organisation ;
- une comparaison des données : en mettant en perspective les données avec celles d’une année antérieure de la même organisation (afin d’évaluer les progrès par exemple) ou en comparaison avec un secteur, ceci afin de rendre les informations claires et facilement compréhensibles ;
- une grande précision dans la transmission des informations ;
- une régularité dans la rédactions des rapports (tous les ans, c’est parfait) afin de pouvoir analyser la trajectoire de l’organisation à moyen et long terme ;
- une grande clarté des informations ;
- une démonstration de la fiabilité des données en exposant les méthodes et les processus utilisés pour parvenir à celles-ci.
Pourquoi utiliser le GRI ?
Au-delà de la simple transparence envers les parties prenantes d’une entreprise, le GRI permet d’ouvrir de nombreuses portes à une organisation et de s’améliorer.
Une mise en perspective des actions
Un rapport GRI aide à avoir un certain recul sur les actions déjà réalisées par une organisation, en termes de développement durable. Plus encore, ce rapport permet de placer l’organisation dans un écosystème plus large, de la comparer, et d’avoir ainsi une idée plus précise du chemin qu’il lui reste à parcourir ou des changements qui sont à réaliser.
Un cadre législatif favorable
En France les entreprises de plus de 500 employé-es ont l’obligation de fournir un rapport sur les conséquences sociales et environnementales de leurs activités. Avec la méthodologie du GRI, l’entreprise répond donc à un impératif légal tout en prouvant sa volonté de transparence dans ces domaines.
Encadrer une démarche RSE
Pour qu’une politique RSE soit pertinente et efficace, lui donner un socle pensé par des experts-es est préférable.
Grâce à la méthode GRI et ses 69 critères qui englobent des secteurs tels que les droits de l’Homme, l’économie, l’environnement, ou encore les conditions de travail, les solutions peuvent être trouvées plus rapidement et facilement.
Faire une déclaration de performance extra-financière facilement
Un rapport avec la méthodologie GRI permet aussi de dévoiler les performances extra-financières de l’entreprise. Une excellente chose pour mettre en avant les valeurs de l’entreprise ou de l’organisation.
Des certifications plus faciles à avoir
Si la méthode GRI n’est pas un label en soi, son application permet de trouver des solutions qui incitent ensuite à profiter plus facilement de labels puisque le travail sur le développement durable est déjà en marche !Le GRI propose donc une méthode d’élaboration de rapports qui cernent mieux les problèmes liés au développement durable, afin d’y répondre avec plus d’efficacité. Méthode adoptée par de très nombreuses entreprises sur la planète, elle permet le recul nécessaire pour que les organisations puissent analyser avec objectivité leurs activités et trouver des solutions qui favorisent le bien-être de l’humain et de la nature ! 🏞️
Source :
file:///C:/Users/user/Downloads/GRI%20G4%20rapport%20.pdf