Hausse du prix de l’électricité au 1er août 2023 : pourquoi ce changement ?
Malgré l’existence du bouclier tarifaire mis en place par l’État, le prix de l’électricité augmente de 10 % à compter du 1er août 2023.
À compter du 1er août 2023, le tarif réglementé de l’électricité augmentera de 10 %. La hausse annoncée par le gouvernement mi-juillet qui concerne le tarif bleu d’EDF (le tarif réglementé donc) va toucher les ménages comme les petites entreprises, commerçants et artisans dont la consommation n’est pas supérieure à 36 kVA. Cette augmentation va s’appliquer à la majorité des ménages français, qui bénéficient du tarif réglementé de l’électricité. Le gouvernement avait indiqué, au mois de juillet que l’augmentation représenterait environ 160 euros par an par foyer pour un ménage chauffé à l’électrique, portant la facture moyenne de 1640 à 1800 euros. Pour calculer exactement, ce que cela représente pour votre foyer, vous pouvez utiliser le simulateur disponible sur le site du médiateur national de l’énergie.
Cette augmentation suit celle du mois de février 2023, augmentation de 15 %, tandis qu’en 2022, une augmentation de 4 % avait déjà été décidée. Ainsi depuis 2021, le tarif réglementé de l’électricité est 29 % plus élevé qu’auparavant. Une hausse critiquée, mais qui aurait pu être bien plus conséquente. En effet, la Commission de Régulation de l’Energie a rendu un avis au mois de juin, qui recommandait une hausse bien plus brutale, de l’ordre de 74 %, au regard de l’évolution des coûts des fournisseurs tels que l’achat d’énergie ou le transport d’électricité.
Bouclier tarifaire
Ainsi, les ménages français vont continuer de bénéficier du bouclier tarifaire mis en place par l’État à compter de 2022 à la suite de la hausse du prix de l’énergie liée en particulier à la guerre en Ukraine. L’État est ainsi intervenu pour limiter le surcoût qui aurait touché les Français directement, sans bouclier tarifaire. Selon la Commission de Régulation de l’Énergie, sans ce dispositif, les prix auraient pris 35 % en 2022, et une hausse de 100 % en 2023. En 2022, cette prise en charge se chiffre à 24 milliards d’euros de dépenses pour l’État ; en 2023, cela devrait coûter autour de 17 milliards d’euros.
Au mois d’avril, le gouvernement avait annoncé vouloir progressivement lever le bouclier tarifaire s’appliquant à l’électricité, envisageant sa suppression totale pour 2025. Ainsi, le tarif réglementé de l’électricité devrait à nouveau être revu à compter de 2024. Même sort pour le bouclier sur le gaz, qui devrait cesser d’exister plus tôt, dès fin 2023.
L’augmentation du prix de l’électricité sur le marché de gros est lié principalement à plusieurs facteurs :
⚡L’augmentation du prix du gaz (une part importante de l’électricité importée est produite dans des centrales à gaz) tout d’abord, liée à la guerre en Ukraine. En effet, la Russie, l’un des premiers producteurs de gaz a drastiquement limité ses importations vers l’Europe, ce qui a entrainé une hausse du prix du gaz ;
⚡La reprise économique post-Covid, la hausse de la demande ayant généré une hausse des prix ;
⚡Et en France, l’état des centrales nucléaires, dont une partie des réacteurs, qui doivent faire l’objet d’opérations de maintenance, a été mis l’arrêt, obligeant l’État à se fournir en électricité sur le marché européen.
Pour réduire sa facture, mais aussi son impact sur la planète, la sobriété reste de mise. Dans notre rubrique dédiée aux gestes écologiques, retrouvez les quelques bonnes pratiques pour un quotidien plus raisonné.
Exemple de simulation :
Si l’on prend l’exemple d’un foyer qui payait 1640 euros par an, selon le simulateur cité ci-dessus, la facture passe effectivement à 1800 euros. Ce foyer payait donc 1328 euros annuellement avant les augmentations de 4 % en 2022, puis de 15 % début 2023. Selon les estimations de la Commission de Régulation de l’Énergie, sans bouclier tarifaire, cette facture aurait augmenté de 1792 euros (augmentations de 35 % en 2022 et de 100 % en 2023) et s’élèverait donc à 3120 euros.