Infographie : de qui faut-il s’inspirer en matière de mobilité durable ?
Alors que de plus en plus de villes font des mobilités durables un pilier central de leurs stratégies, Deklic a fait le tour du monde à la recherche des modèles dont il faut s’inspirer.
Quand on parle de mobilité durable, on pense instantanément au vélo, puis dans un second temps à la marche et éventuellement à la trottinette. On en oublie parfois les transports en commun, qui, pourtant, restent dans une certaine mesure le moyen le plus écologique de transporter de grands groupes de personnes.
De nombreuses villes ont déjà mis en place des stratégies très avancées sur cette question, non seulement en développant l’offre et les infrastructures, mais aussi en proposant quelques alternatives ou prolongements, comme les options de partage. Les leviers divergent, les impacts également, et de nombreux index voient régulièrement le jour pour classer les villes selon différents critères.
Pour identifier les plus inspirantes en matière de mobilité durable, nous avons décrypté les données de quelques sous-catégories étudiées dans l’Urban Mobility Readiness Index, qui, plus globalement, observe la manière dont les villes se préparent aux changements futurs des modes de déplacements urbains.
Alors, de qui faut-il s’inspirer pour avancer (sobrement) ?
Oslo et ses véhicules électriques
Si Oslo occupe le premier rang du classement en 2022, c’est avant tout grâce à son statut de capitale mondiale des véhicules électriques. Non seulement « la capitale norvégienne a encouragé l’adoption des véhicules électriques par de fortes incitations financières », mais les autorités locales ont également « investi massivement dans les infrastructures de recharge ». Le rapport coécrit par Guillaume Thibault, Matthieu de Clerq, Fabian Brandt, Andreas Nienhaus et Alexandre Bayen note que « les véhicules électriques ont également été encouragés par des péages et des taxes routières moins élevés, des systèmes de stationnement gratuit et l’accès aux voies de bus ».
Résultat : en 2021, le nombre de véhicules électriques entrant dans la ville était supérieur au nombre de véhicules à carburant fossile. Fort de son succès, Oslo a commencé à supprimer certaines mesures d’incitation, estimant qu’elles n’étaient plus nécessaires, et investit désormais dans des carburants propres. Elle utilise déjà le biogaz produit à partir des biodéchets et des eaux usées de la ville pour alimenter les bus urbains et les camions de ramassage des déchets.
Amsterdam, la pédale comme moteur
Mondialement connue – et reconnue – pour ses infrastructures cyclistes, et la culture vélo qui va avec au sein de sa population, Amsterdam a tellement bien bossé sur ce pan qu’elle en a un peu oublié le reste. Du coup, l’utilisation des autres formes de mobilité douces, comme les transports en commun, est relativement faible.
La ville entend bien relever ce défi, et a lancé un programme de développement autour de la voiture électrique, mais aussi de la mobilité partagée, avec de forts investissements dans la mise en œuvre de certaines technologies et l’augmentation du nombre de stations de recharge pour véhicules électriques. Amsterdam souhaite également encourager le climat d’innovation et se dit notamment « ouverte aux phases d’essai avec les fournisseurs de scooters électriques et de microvoiture ». Mais être la boss du vélo, c’est déjà pas si mal…
À Helsinki, on reste groupé.es
Si les transports en commun ne sont pas les modes de transports les plus prisés à Amsterdam, les fanas pourront se rattraper à Helsinki, où le choix est large. Bus, tramways, métros, trains de banlieue et même ferries : en Finlande, on aime voyager groupés. On y apprécie également le bon travail en matière de cartographie et de planification des trajets grâce à une application qui intègre tous ces modes de transports, et fait le lien avec le réseau national. L’offre y est adaptée aux heures de pointe et est abordable financièrement, avec un système de billet unique quel que soit le mode choisi.
Côté voitures, Helsinki bénéficie du système finlandais de taxation des véhicules, qui est principalement basée sur l’intensité de leurs émissions de dioxyde de carbone. Avec en prime de vastes zones sans voitures et une part de marché élevée des véhicules électriques, on comprend mieux comment cette capitale européenne est devenue une référence en matière de qualité de l’air, ainsi que de faible pollution sonore et lumineuse.
Et la France dans tout ça ?
Première ville française de l’Index, Paris apparaît en 20e position pour ce qui est des mobilités durables en général, mais grimpe à la 8e place pour ce qui est de la densité, de l’efficacité et du taux d’utilisation de ces transports publics. Le rapport relève notamment que « peu de quartiers de la ville se trouvent à plus d’une courte distance à pied d’une station de transport en commun », et souligne « un taux d’utilisation élevé » ainsi qu’un réseau étendu. Avec ses 16 lignes de métro, son Réseau Express Régional (RER), qui s’étend à la région environnante, et ses quatre lignes de tramway sur le pourtour de la ville. Son plan du Grand Paris Express, dont l’achèvement est prévu en 2030, est le plus grand projet de transport d’Europe, avec des trains « qui circuleront sur 200 kilomètres de nouvelles voies automatisées autour de la ville, desservant 68 nouvelles gares », sans parler des importants travaux d’infrastructure en cours « pour améliorer la circulation en vue des Jeux olympiques de 2024 ».
En parallèle, la capitale a entrepris un virage important en matière de circulation à vélo, réaffectant une partie de son espace routier pour développer les pistes cyclables, tout en réduisant les places de stationnement pour voitures, afin d’encourager les Parisiens à utiliser d’autres formes de transport. Par ailleurs, le rapport souligne que « des zones sans voitures, des parkings à vélos supplémentaires et des mesures visant à améliorer la sécurité ont rendu la ville plus accessible à vélo. En 2021, elle comptait plus de 1 000 km d’infrastructures cyclables, dont 300 km de pistes cyclables ».
L’Europe championne de la mobilité durable, l’Asie s’appuie sur ses transports en commun
L’Europe, en particulier les villes scandinaves, occupe huit des dix premières places de l’index. Son avance en la matière est principalement due à des offres complètes, alliant non seulement une politique ambitieuse en matière de vélo ou des déplacements à pied, mais aussi des services d’électrification pour les véhicules et un accès développé aux transports en commun.
En zoomant uniquement sur ces derniers, on observe cependant l’apparition dans le top 10 de trois villes asiatiques : Hong-Kong, Singapour et Tokyo. Ce sont souvent les fortes densités de population qui ont poussé ces villes à développer des réseaux de transports en communs performants et abordables. Hong-Kong écrase la concurrence en matière de taux d’utilisation, Singapour s’est assurée de la résilience de son réseau, prêt à affronter divers risques et catastrophes, tandis que Tokyo possède l’offre la plus étendue au monde.
Que ce soit via les transports en commun, les modes de mobilité active comme le vélo ou la marche, ou des alternatives à la voiture thermique individuelle (mobilité partagée, véhicules électriques…), les villes doivent faire des mobilités durables un pilier central de leurs stratégies. Les précurseurs en la matière montrent que ce sont là des moteurs essentiels de leur durabilité bien entendu, mais également de leur dynamisme et in fine de leur vitalité.
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