Iznowgood, de la mode responsable au mode de vie éthique

Par Gaëlle Coudert , le 25 septembre 2023 — engagement écologique - 6 minutes de lecture
Iznowgood

Céline Séris est à l’origine du blog Iznowgood, Crédit : DR

Céline Séris, 33 ans, a lancé en 2017 le blog Iznowgood pour parler de mode éthique. Depuis, elle évoque d’autres pans de son engagement écolo également sur Youtube et Instagram, où près de 74 000 abonnés suivent ses aventures quotidiennes. Elle est également l’autrice du livre Mon dressing heureux.

Que peut-on trouver sur ton blog et tes réseaux sociaux ?

Au tout départ, il y a cinq ou six ans, ma présence sur le blog et ensuite les réseaux sociaux se justifiait par le fait que je voulais dénoncer les dérives de l’industrie textile. Je voulais en parallèle montrer des initiatives qui essaient de faire les choses bien, qui essaient de changer le modèle de la mode tel qu’il est construit aujourd’hui. Et puis petit à petit, ça a suivi mon cheminement, mes prises de conscience, mes sujets ne traitaient plus que de mode éthique mais aussi d’un mode de vie et de consommation éthique et responsable de manière plus globale. Ce dont je parle touche un peu à tous les pans de la vie. Mon objectif est d’essayer de donner des infos pour que chacun puisse mieux faire ses choix et les faire en conscience.

Ton compte a également évolué pour traiter de « slow » voyage ?

Ma présence sur internet et les réseaux a toujours été justifiée par un choix engagé. Je voulais vraiment partager ce que je savais. À l’époque, on ne parlait pas beaucoup de l’industrie textile, il y avait peu d’informations. J’étais vraiment motivée par ça. C’était vraiment un de mes sujets piliers, puis petit à petit, avec mes prises de conscience, le voyage est devenu une grosse thématique de mon compte aussi. Finalement, on est peu à voyager sans avion, l’avion est quand même vraiment inscrit dans les mœurs. Je dirais que c’est un peu les deux piliers de mon compte : la mode éthique et le voyage bas carbone, qui a été mis en exergue par notre tour du monde sans avion. On est partis début 2019 avec mon conjoint David, sans date retour, parce que pour voyager loin de manière responsable, il faut prendre le temps. Mais en avril 2020, le monde s’est refermé sur lui-même à cause du covid, donc ça nous a un peu coupé l’herbe sous le pied ! En tout cas, ce voyage sans avion nous a changé – c’est un message que je porte aussi avec mon blog, ma chaine Youtube et mes réseaux sociaux.

Pourquoi tu t’es lancée au départ ?

Au départ, j’ai fait une école de commerce et un master en finance. Puis, j’ai fait de l’audit financier pendant trois ans. En parallèle de tout ça, ma conscience écologique s’éveillait. Les étoiles se sont alignées à un moment. Je me suis vraiment posé la question de ce que je voulais faire de ma vie, est-ce que j’employais correctement les heures de ma journée ? La réponse était non, donc j’ai démissionné avec le but de trouver une activité qui avait un impact positif sur moi et sur les autres, en tout cas sur mon environnement local. Ça a mis un peu de temps à émerger, et tout en cherchant, j’ai lancé ce blog. J’avais envie de le lancer depuis des années parce que j’ai toujours été intéressée par la mode, et ces dérives textiles me dérangeaient énormément. Quand on sait, on ne peut plus consommer de façon totalement inconsciente. Ça faisait très longtemps que j’essayais d’informer autour de moi, mais pour que le message aille plus loin j’ai eu envie de créer un blog. Et le fait d’avoir démissionné m’a donné du temps pour le faire. Il a ensuite pris de l’ampleur petit à petit.

Est-ce que tu t’attendais à ce que cela prenne une telle ampleur ?

Non, je ne m’y attendais pas. En cherchant ce que je voulais faire, j’ai commencé à faire de la rédaction web, Je l’ai fait pendant plusieurs années, et j’écrivais en parallèle pour Iznowgood, mais vraiment avec ce souhait militant d’informer. Je rencontrais de plus en plus d’acteurs du changement qui se démènent vraiment et que j’avais envie de mettre en avant. En fait, je n’avais pas d’attente particulière.

Ce que tu fais aujourd’hui t’anime toujours autant ?

Oui, clairement, c’est une réelle passion. J’ai cette passion de transmettre des choses, de les vulgariser. Je fais notamment sur Youtube ce que j’appelle des décryptages pour donner un peu les clés aux consommateurs afin de pouvoir mieux choisir la mode, d’être plus forts, d’avoir le pouvoir de décision. La mode c’est extrêmement compliqué, beaucoup de choses se jouent : les matières, la fabrication, les chaines de production… Bien souvent on croit ce qu’on nous montre, on est guidé par le greenwashing. Mais ce n’est pas la vérité.

As-tu eu un déclic écologique ?

En 2012, je faisais une école de commerce et j’ai eu la possibilité de partir en année de césure. Je suis partie trois mois dans une ferme bio en woofing à Hawaï. Je n’y allais pas pour des raisons écologiques au départ. Mais je suis revenue complètement transformée de cette expérience. Pendant trois mois, j’ai côtoyé des gens qui avaient complètement repensé leur vie et avancé sur tout un tas de prises de conscience. Ça m’a ouvert tout un tas d’horizons et de sujets à creuser. Ça a été un peu le départ pour moi. Pendant ces trois mois, j’ai planté plein de graines dans la terre et en parallèle, ça a planté des graines dans ma tête, qui se sont développé les années qui ont suivi. Au fur et mesure, mes œillères se sont ouvertes.

Quels sont tes projets à venir ?

On est en train de construire une maison écoconçue au Portugal. C’est un beau projet ! David, mon conjoint est d’origine portugaise, donc on vit au Portugal depuis trois ans et demi. On a trouvé un bout de terrain pour construire notre maison autonome et écoconçue. On a aussi le projet de débuter la navigation à la voile, parce que quand on voyage sans avion, la voile c’est pas mal pour traverser les mers et les océans. Or, on n’est pas bretons, on n’a pas cette culture de la voile ! (Rires) Donc il faut vraiment qu’on apprenne. On vient de faire notre première traversée jusqu’à la Corse, mais ça fait des années que ça fait partie de nos objectifs. 

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Gaëlle Coudert

Ancienne avocate parisienne reconvertie en journaliste basée dans les Pyrénées-Atlantiques, Gaëlle s’est spécialisée sur les sujets liés à l'écologie. Elle a cofondé le magazine basque Horizon(s), a été rédactrice en chef d'ID, l’Info Durable et rédige aujourd’hui des articles pour divers médias engagés dont Deklic. Ses passions : le sport (surf, yoga, randonnée) et la musique (guitariste et chanteuse du groupe Txango)

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