Les actions pour réduire les émissions de CO₂
Suite aux accords de Paris, en 2015, 195 pays se sont engagés à mener des actions pour réduire leurs émissions de dioxyde de carbone (CO2). L’objectif ? Limiter le réchauffement climatique à un niveau nettement inférieur à 2 °C et en poursuivant les efforts pour le limiter à 1,5 °C ,par rapport au niveau préindustriel et à horizon 2100.
Quels sont les grands leviers dont nous disposons pour limiter les rejets de gaz à effet de serre ? Quelles actions ont été mises en place ?
La transition énergétique pour réduire nos émissions de CO2
L’énergie est un des secteurs qui émet le plus de CO2. En effet, selon l’Agence Internationale de l’Energie, en 2018, la production d’électricité et de chaleur représente un peu plus de 42% des émissions de CO2 mondiales.
La raison ? Une part encore importante des énergies fossiles dans le mix énergétique de la planète. D’après l’Usine Nouvelle, « 36% de l’électricité mondiale reste produite au charbon ».
C’est pourquoi, pour diminuer nos émissions de gaz à effet de serre, le mieux reste d’entamer une transition énergétique. Cela passe par deux axes complémentaires :
–Augmenter la part des énergies renouvelables au détriment des énergies fossiles. A ce titre, l’Union européenne s’est fixé pour objectif de d’atteindre 32 % d’énergie produite à partir de sources renouvelables à horizon 2030.
–Réduire nos consommations d’électricité et de chauffage. Cela ne signifie pas priver les ménages d’énergie, rassurez-vous 😉. Cela consiste à rénover et mieux isoler les bâtiments trop énergivores afin de limiter les pertes d’énergie. Résultat ? Le confort thermique des foyers est et la facture de chauffage baisse. La Commission européenne souhaite rénover 35 millions de bâtiments et logements européens d’ici 2030.
Si les objectifs sont données par les institutions communautaires, ils se déclinent au niveau local, via la Convention des maires pour le Climat et l’Energie qui regroupe plus de 8.800 signataires. Selon le site de la convention, « Les villes signataires s’engagent à soutenir la mise en œuvre de l’objectif européen de réduction de 40% des émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2030 et à adopter une approche commune pour lutter contre le changement climatique. »
À l’échelle individuelle, vous pouvez souscrire à des offres d’énergie verte. Ces contrats vous garantissent que l’équivalent d’un certain pourcentage de votre consommation de gaz ou d’électricité sera réinjecté dans le réseau sous forme d’énergie verte. Il peut par exemple s’agir de biométhane ou encore d’électricité issue d’éoliennes ou de barrages. Indirectement, vous réduirez donc les émissions de gaz à effet de serre entraînées par votre consommation d’énergie. Vous contribuerez également à accélérer la transition énergétique et à réduire notre dépendance aux énergies fossiles.
Économie circulaire : repenser le modèle de consommation
La transition énergétique peut se résumer à « produire moins et mieux ». Et pour sauver la planète, c’est globalement le mot d’ordre à suivre pour tous les secteurs. Comme l’explique, Frans Timmermans, vice-président de la Commission Européenne : « Pour parvenir à la neutralité climatique d’ici à 2050, préserver notre environnement naturel et renforcer notre compétitivité économique, notre économie doit être totalement circulaire ».
L’économie circulaire consiste à produire des objets plus durables et recyclables. Pour aller dans ce sens la France s’est fixé des objectifs au travers de la loi du 10 février 2020 relative à la lutte contre le gaspillage et à l’économie circulaire comme :
–100% de plastique recyclé d’ici 2025 ;
–Fin de la mise en circulation d’emballages en plastique à usage unique à horizon 2040 ;
-L’affichage obligatoire d’un indice de « réparabilité » dès 2021 ;
–L’interdiction de détruire les invendus non alimentaires neufs. « Les entreprises doivent, sauf exceptions, donner ou recycler leurs produits au plus tard fin 2021 ou fin 2023 selon les secteurs. » fait savoir le site de la Vie-Publique.fr, etc.
Ce texte est une première étape pour aller vers une économie plus circulaire. On peut même aller plus loin en choisissant de consommer des produits circulaires et locaux. Ainsi, on évite les transports de marchandise importées. En France, par exemple, en 2019, selon le Ministère de la Transition Écologique, les émissions de CO2 associées aux importations représentent 54% de notre empreinte carbone. En choisissant de se tourner vers le local on évite le transport routier, aérien ou ferroviaires de nombreux produits.
Reforestation : le pouvoir des arbres
Vous avez déjà entendu la chanson de Laurent Voulzy « le pouvoir des fleurs » ? On va aujourd’hui vous parler du pouvoir des arbres. Les arbres ont la capacité à absorber le CO2. Ce sont de formidables alliés dans la lutte contre le changement climatique. Et aujourd’hui, les forêts sont en danger. C’est ce que souligne la WWF qui expose que « 20% des émissions de gaz à effet de serre dues aux activités humaines proviennent de la dégradation des forêts ».
Face à ce constat, les initiatives de reforestation se multiplient. On peut par exemple penser :
-Au défi de Bonn (Bonn Challenge) un challenge visant àrestaurer 150 millions d’hectares de terres dégradées et déboisées à horizon 2020, et 350 millions d’hectares à horizon 2030 ;
-À la grande muraille verte, menée par l’union Panafricaine qui vise à planter des arbres sur 8000 kms entre le Sénégal et Djibouti et soutenue par le Fond pour l’environnement mondial (FEM) ;
-La restauration des milieux forestiers en France, lancée dans le cadre du Grenelle de l’environnement, via le plan « Trame Verte et Bleue » ;
-À Reforest’action, une association de protection de l’environnement qui permet aux citoyen.nes de faire des dons pour des projets de reforestation.
Bon à savoir : le CO2 n’est pas le seul gaz à effet de serre (GES) qui contribue au réchauffement climatique. Le protocole de Kyoto en dénombre 5 autres : le méthane (CH4), les halocarbures (HFC) et (PFC), le protoxyde d’azote (N2O) ou l’hexafluorure de soufre (SF6). Des conventions spécifiques s’intéressent à la réduction de ces rejets de GES, en particulier. C’est le cas par exemple l’accord mondial pour l’élimination des hydrofluorocarbures signé dans le cadre de l’Amendement de Kigali au Protocole de Montréal.
Quelles actions écologiques au quotidien ?
A notre échelle, il est tout à fait possible d’agir en faveur de la transition écologique ! Alors oui, cela implique de bousculer légèrement notre mode de vie pour le rendre plus responsable. A nous de nous donner les moyens d’agir ! Découvrez ci-dessous notre best-of des actions écologiques à intégrer sans attendre dans vos habitudes.
Limiter drastiquement votre usage de l’avion
L’impact carbone de vos vacances est loin d’être neutre, ce n’est pas le dernier rapport du GIEC qui vous dira le contraire. Les conclusions du rapport sont édifiantes : pour surmonter les enjeux environnementaux auxquels nous faisons face aujourd’hui, il faut impérativement réduire drastiquement notre usage de l’avion.
On vous l’accorde, il est tentant de parcourir le monde à coup de trajets aériens au prix particulièrement attractif.
Et pourquoi ne pas repenser votre vision du voyage pour la rendre plus durable et plus écologique ? Profiter de la nature, privilégier les micro-aventures, et utiliser des modes de transport écologiques comme le train ou même le vélo grâce aux nombreuses véloroutes qui parcourent la France comme la Vélodyssée ? Rien de bien compliqué, il suffit de s’organiser
De manière générale, on vous invite à privilégier l’échelle locale et les circuits-courts. Si vous en avez l’opportunité, vous pouvez par exemple faire vos courses alimentaires sur un marché de producteurs locaux. Cette petite action écologique vous permettra de réduire considérablement l’impact carbone de votre alimentation. Et de vous à nous, c’est quand même plus sympa d’acheter ses légumes chez son petit producteur local préféré que d’écumer les rayons froids et impersonnels des supermarchés !
Repenser votre alimentation
D’ailleurs, parlons-en de notre alimentation. Comme le rappelait l’ADEME en 2019, environ un quart de l’empreinte carbone des Français est liée à leur alimentation.
Quels sont les aliments les plus polluants ? On trouve sur le podium :
-La viande, et plus particulièrement la viande rouge, comme le bœuf. Les ordres de grandeur sont ici vertigineux : l’empreinte carbone au kilogramme d’une pièce de bœuf en provenance d’Amérique du Sud est plus de 7 fois supérieure à celle d’un poulet ! (source : La Fourche, d’après les bases de données publiques de l’ADEME)
-Les produits laitiers comme le fromage ou les yaourts. Un constat qui a de quoi rendre bien tristes les amoureux.ses de la raclette !
-Les produits ultra-transformés comme les plats préparés ou les sodas.
Alors on enfile son plus beau tablier et on file en cuisine, en essayant de substituer les céréales et les légumes aux ingrédients d’origine animale ! Car si toutes les viandes ne polluent pas autant que le bœuf, il faut aussi garder en tête que l’empreinte carbone au kilogramme des céréales et des légumineuses est environ 7 fois inférieure à celle du poulet.
Notre solution : une bonne soupe de légumes concoctée en un rien de temps pour se réchauffer tout en préservant la planète et sa santé !
Si vous le pouvez, pensez également à utiliser un compost. Si vous habitez dans un appartement, renseignez-vous auprès de votre municipalité. Certaines collectent les déchets organiques et utilisent ensuite ce compost collectif pour fabriquer du biogaz. Elles peuvent également le fournir à des agriculteurs locaux.
Privilégier la seconde main
Suite à l’essor de la fast-fashion ces dernières décennies, nombreux sont les ravages provoqués par l’industrie de la mode, que ce soit au niveau environnemental, social ou humain.
Pour réduire les émissions de CO2 associées à votre garde-robe, pensez à :
-N’acheter que les vêtements dont vous avez besoin ;
-Éviter voire proscrire les marques de fast-fashion ;
-Privilégier les vêtements fabriqués en France ou a minima en Europe ;
-Opter pour des matières naturelles ;
-Opter pour des vêtements de seconde main. Aujourd’hui, il est très facile de s’en procurer, que ce soit en friperie ou via des plateformes en ligne comme Vinted !
-Choisir des vêtements ayant reçu les labels GOTS ou Oeko-Tex, si vos moyens vous le permettent.
Réaliser des travaux d’isolation thermique
Le chauffage représente la majeure partie de la consommation d’énergie des foyers français. Et moins votre logement sera isolé, plus il sera gourmand en énergie et donc polluant ! On parle alors de passoires énergétiques, des logements qui coûtent cher à votre porte-monnaie et à la planète. Pensez donc à réaliser des travaux afin d’isoler votre logement durablement !
Moderniser votre installation de chauffage
Pour réduire les émissions liées à votre chauffage, pensez également à vous équiper d’une installation dotée d’une bonne performance énergétique. Idéalement, privilégiez les équipements fonctionnant à l’aide d’énergies renouvelables comme le chauffage au bois ou le chauffage aux granulés.
Et surtout, n’oubliez pas les bons réflexes à adopter pour chauffer son logement. Chaque geste compte !
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