Livraison de colis : comment limiter son impact sur l’environnement ?
Cette année encore, nombreux ont été les cadeaux commandés en trois clics, acheminés en quelques jours, puis déposés incognitos sous le sapin. Au lendemain de Noël, l’impatience de l’attente et l’enthousiasme de la découverte laissent place aux doutes, aux intentions d’échange ou aux envies de revente. L’occasion de se questionner sur l’impact de ces paquets qui, loin des regards, traversent et retraversent des milliers de kilomètres chaque jour.
Quel est le coût écologique des achats en ligne ?
Acheter sur internet est devenu monnaie courante. D’après l’ADEME, 80 % des Français de plus de onze ans ont l’habitude de commander en ligne. Résultat, plus d’un milliard de colis sont livrés chaque année, soit environ quatre millions de colis par jour avec des pointes à dix millions en période de fête, notamment de fin d’année. Pour un consommateur français, cela correspond en moyenne à deux colis livrés par mois. Le volume des paquets qui sillonnent les territoires continue de grimper et avec lui, leur empreinte carbone. Les émissions de gaz à effet de serre associées à ce niveau d’activité seraient de l’ordre d’un million de tonnes de CO₂ par an. Ce constat dressé, l’ADEME a développé un outil permettant de mesurer l’impact carbone de la livraison.
Avec la problématique des colis vient une question. Le coût écologique du commerce en ligne est-il moins important que celui imputé à son rival, le commerce physique ? Une étude publiée par l’ADEME en mai 2023 nous éclaire sur cette opposition, sans pour autant désigner de gagnant. L’absence de magasins, l’absence de déplacements des consommateurs et la mutualisation des trajets de livraison à domicile jouent en sa faveur sur le plan environnemental. En revanche, ces avantages sont contrebalancés par la question des emballages, du taux de chargement des véhicules, du recours au transport express et/ou aérien, des distances parcourues, des déplacements des consommateurs ou encore, des retours effectués. Pas de victoire par KO donc : il n’est à ce jour pas démontré que se faire livrer ses colis soit plus écologique que de se déplacer en magasin.
Quelles solutions proposées par La Poste pour limiter l’empreinte carbone des colis ?
Quand bien même, le secteur n’échappe pas à la question de la décarbonation. Pour limiter l’impact environnemental des livraisons, les sociétés de transport ont certainement leur rôle à jouer. Comme nous l’explique Jamy Gourmaud dans une vidéo publiée sur Instagram en collaboration avec La Poste, l’entreprise publique semble prendre le train en marche.
À travers la voix identifiable du journaliste de l’émission culte « C’est pas sorcier », La Poste communique sur les nouveaux moyens de transport utilisés pour acheminer les colis. « Des dizaines de milliers de véhicules électriques sont mis en circulation, des voitures, des camions et même des vélos cargos ». En outre, l’engagement de l’entreprise française n’est pas seulement lié à la mobilité nous dit Jamy Gourmaud, mais concerne également les comportements et les pratiques associés aux livraisons. « Désormais, les postiers chargent davantage de colis dans les camions. C’est ce qu’on appelle le ‘rackranger’, un peu comme un Tetris géant. Ils optimisent l’espace pour réduire les déplacements. Résultat, jusqu’à trois fois plus de colis transportés dans un même camion et 70 000 tonnes de CO₂ évitées chaque année d’ici 2030 ».
Enfin, la vidéo d’« Épicurieux » nous apprend qu’itinéraire et conduite sont optimisés pour limiter la consommation de carburant, principale responsable du réchauffement climatique. « Celles et ceux qui adoptent ce comportement peuvent réduire jusqu’à 10% leur consommation de carburant sur une année » explique Jamy Gourmaud à propos de l’éco-conduite. Le verdissement des prestations de transport et l’amélioration du taux de chargement des véhicules sont deux des trois axes de progrès identifiés par l’ADEME dans l’étude préalablement citée. La Poste semble faire bonne route.
Comment réduire l’impact carbone de ses livraisons ?
Le troisième axe concerne la réduction des déplacements des consommateurs en voiture. Ce qui nous permet d’aborder la question de la livraison – et de la réception – des colis à l’échelle individuelle. Comment faire pour éviter de cramer la planète en même temps que son budget ? En toute logique, le moyen le plus efficace de réduire l’empreinte écologique de ses colis à son niveau est de limiter ses achats en ligne. Prendre le temps de questionner son besoin et se renseigner sur le produit avant de cliquer sur « Procéder au paiement » est de facto bon pour la Terre et le porte-monnaie. En gardant cela en tête, l’Agence de la transition écologique nous fournit des recommandations pour réduire l’impact carbone des livraisons. En voici quelques-unes :
👉 Aller chercher son colis à pied ou à vélo (ou utiliser son trajet domicile-travail pour éviter un trajet spécifique en voiture) ;
👉 Se faire livrer à domicile uniquement lorsque l’on est présent (a minima indiquer ses préférences de livraison en cas d’absence) ;
👉 Éviter de retourner un produit ;
👉 Privilégier les commandes regroupées (mieux vaut une seule grosse commande que plusieurs petites) ;
👉 Indiquer au vendeur que le produit était inutilement suremballé ou livré dans un trop un emballage trop grand ;
👉 Garder les emballages pour les réutiliser ;
👉 Déposer les emballages non réutilisables dans les bacs de tri.
En cette fin d’année, voilà de quoi alimenter réflexions… et bonnes résolutions ?
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