L’Union Européenne entérine le doublement des renouvelables d’ici 2030

Par La rédaction de Deklic , le 10 octobre 2023 — transition écologique - 4 minutes de lecture
Illustration éoliennes

Credit : Isa Harsin/SIPA

Vers un avenir énergétique plus vert pour l’UE ? Oui ! l Les Vingt-Sept ont entériné le texte négocié avec le Parlement européen fixant une cible de 42,5 % de renouvelables dans la consommation de l’UE en 2030. Ce texte double ainsi la part des énergies renouvelables, dont le rôlé est clé dans la transition énergétique, avec une dérogation sur l’hydrogène décarboné et le maintien de la biomasse dans la catégorie « renouvelable ».

Les Vingt-Sept (Allemagne, Autriche, Belgique, Bulgarie, Chypre, Croatie, Danemark, Espagne, Estonie, Finlande, France, Grèce, Hongrie, Irlande, Italie, Lettonie, Lituanie, Luxembourg, Malte, Pays-Bas, Pologne, Portugal, République tchèque, Roumanie, Slovaquie, Slovénie, Suède) ont voté officiellement, le 9 octobre 2023, en faveur du texte négocié avec le Parlement européen fixant une cible de 42,5 % de renouvelables dans la consommation énergétique dans l’UE d’ici 2030.

La législation avait été adoptée par les eurodéputés mi-septembre, et le feu vert du Conseil de l’UE (les Etats) ouvre la voie à son entrée en vigueur. Il intervient deux semaines avant l’annonce attendue d’un nouveau paquet réglementaire proposé par Bruxelles pour soutenir le secteur de l’éolien.

Le texte adopté, fruit d’un accord conclu fin mars entre le Parlement européen et les Etats membres, fixe l’objectif contraignant d’au moins 42,5 % d’énergies renouvelables dans la consommation européenne d’ici 2030, contre un niveau actuel d’environ 22 %.

Un objectif ambitieux et des procédures accélérées

Il comporte aussi une cible « indicative » de 45 % que les Vingt-Sept s’efforceront d’atteindre. La nouvelle législation accélère notamment les procédures d’autorisation, avec l’établissement de « zones dédiées » où les autorités nationales seront tenues d’approuver sous 12 mois maximum les nouvelles installations d’énergies renouvelables (délai limité à 24 mois en-dehors – trois ans pour les éoliennes offshore). En l’absence de réponse pour les projets dans les zones dédiées, l’accord sera considéré acquis.

Ces dispositions pourraient être encore davantage assouplies pour les éoliennes dans les propositions législatives préparées par la Commission.

Dans les transports, les États devront par ailleurs d’ici 2030 soit réduire de 14,5 % l’intensité des gaz à effet de serre grâce aux renouvelables, soit atteindre 29 % de renouvelables dans la consommation finale d’énergie du secteur. De façon indicative, l’UE prévoit aussi 49 % de renouvelables dans la 
consommation énergétique des bâtiments.

Hydrogène vert et hydrogène décarbonné : des discussions et un accord

Enfin, en 2030, dans chaque pays, l’hydrogène utilisé par l’industrie devra à hauteur d’au moins 42 % avoir été fabriqué à partir d’énergies renouvelables. L’accord prévoit une flexibilité pour les pays disposant d’un parc nucléaire pouvant produire de l’hydrogène décarboné, leur permettant d’abaisser de moitié cette cible d’hydrogène « vert » à condition que la part d’hydrogène produit à partir d’énergies fossiles ne dépasse pas 23 % de leur consommation.

Pour autant, la France avait jugé ce seuil inapplicable en raison de son importante production d’ammoniac (matière première des engrais azotés), à partir d’hydrogène fabriqué par reformage à la vapeur du gaz naturel.

A la suite d’âpres discussions avec plusieurs pays rétifs à l’atome, Allemagne en tête, Paris avait obtenu que les usines d’ammoniac concernées soient sous certaines conditions exclues du calcul si elles ont fait l’objet d’investissements pour réduire leurs émissions de CO₂.

Enfin, la biomasse, le bois brûlé pour l’énergie, reste dans la catégorie « renouvelable » mais devra répondre à des critères de « durabilité » plus stricts, au grand dam des ONG environnementales hostiles à la pratique.

Le texte sera publié au Journal officiel de l’UE prochainement et entrera en vigueur vingt jours plus tard. Les États disposeront ensuite d’un an et demi pour transposer la directive dans leur législation nationale.

(Avec AFP)

A lire aussi :

Quelle est la part des énergies renouvelables en France ? 

Développement des renouvelables : quel chemin reste-t-il à parcourir ?

Infographie : quels pays consomment l’électricité la plus verte en Europe ?

Soyez dans le vent 🍃 :

Abonnez-vous gratuitement à la newsletter de Deklic en cliquant ici


La rédaction de Deklic

Biographie à compléter

Voir les publications de l'auteur