Info ou intox : « Les chats sont une catastrophe pour la biodiversité. Les chiens sont une catastrophe pour le climat. »
Si on les aime du fond du cœur, nos animaux de compagnie présentent toutefois un impact environnemental notable. C’est d’ailleurs ce qu’a rappelé François Gemenne, membre du Giec, sur le plateau de LCI le 13 décembre dernier, avant de s’attirer les foudres des amoureux des bêtes. Pourtant, pas de quoi fouetter un chat (surtout pas), puisqu’il s’agit d’un propos largement étayé par la science. On fait le point sur l’impact écologique des chiens et des chats et surtout, on vous explique comment il est possible de le limiter !
Les chiens et les chats : des catastrophes climatiques et environnementales ?
D’après Statista, en 2022, on dénombrait pas moins de 7,6 millions de chiens en France et presque 15 millions de chats. Il faut dire que l’histoire d’amour entre l’Homme, les félins et les canidés dure depuis belle lurette. Il est alors compréhensible que l’on évite souvent d’aborder le délicat sujet de l’impact environnemental de nos amis à quatre pattes. C’est donc après une longue inspiration que le chroniqueur de « Zéro émission » s’est risqué à une déclaration pour le moins remarquée mercredi 13 décembre, sur le plateau de LCI :
« Les chats sont une catastrophe pour la biodiversité. Les chiens sont une catastrophe pour le climat. »
Levée de boucliers du côté des associations de protection des animaux, comme du côté des figures politiques et des particuliers. Il aura suffi de quelques heures à peine, avant que la SPA ne prenne la plume (le clavier) sur X (ex Twitter) pour invectiver l’expert du GIEC en précisant que « personne n’avait encore osé culpabiliser les amis des animaux. C’est fait ! ». Du côté de Florian Philippot, figure de proue du mouvement Les Patriotes, on dénonce même une « propagande climatiste anti-animaux de compagnie, au nom du “climat”, [qui] se déploie ». Rien que ça. Pourtant les informations présentées reposent sur des bases scientifiques déjà largement établies.
Les chiffres au secours de François Gemenne
Qu’il s’agisse des chiens ou des chats, les études traitant de leur impact environnemental sont légion et abondent presque toutes dans le même sens : cohabiter avec l’un ou l’autre a une incidence directe sur la biodiversité et le climat.
En 2013, une étude américaine sur « l’impact des chats domestiques en liberté sur la faune des États-Unis » estimait par exemple que ces félins tuaient chaque année entre un et quatre milliards d’oiseaux dans le pays, soit une médiane de 2,5 milliards d’oiseaux, et entre six et 22 milliards de petits mammifères, soit une médiane de 12 milliards. Si elle portait donc essentiellement sur les chats sauvages, ou retournés à l’état sauvage, l’étude estimait toutefois qu’il s’agissait là de l’une des plus grandes causes de mortalité anthropique pour les petits animaux américains.
Du côté des chiens, le constat n’est guère plus encourageant. Dans une autre étude parue en 2017, Gregory Okin, professeur à l’Université de Californie à Los Angeles, estimait que les 160 millions de chiens et chats américains étaient responsables d’environ 25 à 30 % de l’impact environnemental de la consommation de viande aux USA. Soit 64 millions de tonnes de CO, ou la conduite de quelque 13 millions de voitures pendant un an. Des calculs toutefois contestés par Kelly Swanson, professeur de nutrition animale à l’université de l’Illinois, qui rappelait que « la majorité de la nourriture pour animaux vient de sous-produits de l’industrie alimentaire humaine ».
Quoi qu’il en soit, prédation et alimentation carnée sont sans conteste des habitudes qui présentent une incidence inévitable sur notre environnement. Toutefois, il n’est évidemment pas question de se débarrasser de Rex et Felix, loin s’en faut, mais plutôt de « faire des choix éclairés », comme le précisait à l’AFP Gregory Okin, au moment de la sortie de ses conclusions. Finalement, même constat du côté de François Gemenne, qui n’appelle évidemment pas à la disparition de nos animaux de compagnie !
Limiter l’impact environnemental des chiens et des chats
Diminution du stress et de l’anxiété, développement des compétences sociales, amélioration du bien-être et de l’estime de soi et même réduction du taux de mortalité : les bienfaits distillés par nos animaux de compagnie ne cessent pas de nous surprendre ! Alors pour ne pas se priver de ces inénarrables vertus tout en respectant au mieux la planète, il existe quelques pratiques et astuces à mettre en place. Du côté des chats, vous pouvez par exemple :
😺 Éviter de les laisser sortir la nuit, afin de limiter la prédation de petits animaux nocturnes.
😺 Leur enfiler un collier aux couleurs vives ou qui émet des sons, afin que leurs proies éventuelles les repèrent plus facilement.
😺 Jouer le plus souvent possible et les stimuler grâce à des accessoires variés (comme des « puzzles alimentaires »), pour limiter leur prédation, etc.
En ce qui concerne les chiens, là aussi certains conseils peuvent être appliqués :
🐶 Doser la gamelle en se limitant à ses besoins nutritionnels (pour éviter la surconsommation de viande, mais également les risques d’obésité).
🐶 Côté alimentation toujours, la nourriture à base d’insectes se développe et présente un impact environnemental moindre. Si vous ne souhaitez pas passer le pas, sachez que les productions d’agneau et de bœuf sont les plus gourmandes en ressources, optez donc plutôt pour d’autres aliments d’origine animale.
🐶 Les amoureux des chiens connaissent bien les incontournables sacs plastiques à emmener partout avec soi. Faites le choix d’une version recyclable !
Que vous partagiez la vie d’un chat ou d’un chien, évidemment, n’oubliez pas l’étape obligatoire de la stérilisation, qui reste encore le meilleur moyen de limiter la surpopulation incontrôlée !
Quoi qu’il en soit, que vous partagiez ou non le quotidien d’une boule de poil, il est possible d’agir efficacement pour limiter son impact environnemental et préserver la planète. N’hésitez pas à vous renseigner sur les bonnes pratiques à mettre en place :
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