Paris présente son plan pour atteindre la « neutralité carbone » en 2050
Sortie planifiée des énergies fossiles, rénovation des bâtiments publics : la maire de Paris Anne Hidalgo (PS) a présenté mercredi 22 novembre le quatrième plan climat de la ville, visant à réduire de 80% son empreinte carbone d’ici à 2050.
Aux grands maux les grands remèdes. La trajectoire présentée par la ville vise à réduire à zéro ses émissions directes de gaz à effet de serre à horizon 2050. Paris prévoit également de diminuer de 80% son empreinte carbone par rapport à 2004 – émissions indirectes comprises – en prenant des mesures de compensation pour les 20% restants. Un palier intermédiaire, en 2030, fixe l’objectif d’une réduction de moitié des émissions directes et de 40% de l’empreinte carbone. En 2021, dernière année disponible – mais encore marquée par les mesures sanitaires qui ont réduit l’activité – l’empreinte carbone de la ville était de 18,4 millions de tonnes équivalent CO2, selon la mairie, en baisse de 35% par rapport à 2004. Les émissions directes étaient de 4,7 Mt, soit 36,5% de moins qu’en 2004.
La sortie des énergies fossiles
Parmi les mesures annoncées : la sortie des énergies fossiles, principales responsables du dérèglement climatique. Anne Hidalgo promet de ne plus avoir un seul véhicule municipal à moteur thermique d’ici à 2030 et de ne plus recourir aux énergies fossiles (gaz notamment) pour chauffer les équipements municipaux d’ici à 2040. La mairie s’engage également à avoir rénové, en 2050, l’ensemble de ses écoles et crèches, afin de diminuer leur consommation d’énergie et de les adapter à des températures caniculaires.
Un plan « Grand chaud »
Paris, qui se prépare à affronter des étés avec des pics de température à 50 degrés, mettra également en place un plan « Grand chaud » pour les personnes sans domicile, sur le modèle des plans « Grand froid » l’hiver ainsi que des « lieux-refuges » végétalisés ou en sous-sol pour la population. La municipalité n’a pas présenté de chiffrage global de ce plan, affirmant simplement avoir investi 10 milliards d’euros depuis 2014 dans la transition climatique, et 1,75 milliard en 2023. Le plan climat doit être définitivement adopté par le Conseil de Paris au printemps 2024.
50 km/h maximum sur le périphérique
Si la ville semble accélérer sa transition écologique, elle compte bien faire décélérer ses automobilistes. Anne Hidalgo entend limiter à 50 km/h la vitesse maximale autorisée sur le boulevard périphérique – contre 70 aujourd’hui – et y réserver une voie au covoiturage et transports collectifs. « Cela permettra de réduire la pollution de l’air, l’exposition au bruit des riveraines et riverains du périphérique, et de fluidifier les déplacements entre Paris et les communes limitrophes », peut-on lire dans le plan climat détaillé. La vitesse maximale autorisée sur le périphérique, ceinture routière de 35 kilomètres entourant la capitale, était déjà passée de 90 km/h à 80 en 1993, puis à 70 en 2014. La mairie, engagée dans une politique de réduction de la place de la voiture en ville, a également abaissé, en 2021, la vitesse maximale autorisée dans Paris à 30 km/h, à quelques exceptions près.
(Avec AFP)
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