Peut-on se protéger des moustiques naturellement ?

Avec l’arrivée de l’été et les températures plus élevées, arrivent aussi les moustiques et leurs piqûres tant redoutées. Depuis quelques années, le moustique tigre s’est aussi implanté dans l’Hexagone et peut potentiellement être vecteur de maladies telles que la Dengue, le Chikungunya ou Zika. Raison de plus pour se protéger au mieux ! Les moustiques tigres vont piquer en journée contrairement aux autres espèces qui rodent plutôt la nuit. Que ce soit en journée ou en soirée, peut-on vraiment se protéger naturellement de leurs piqûres ? Le point avec Fabrice Chandre, directeur de recherche en entomologie médicale à l’IRD (Institut de Recherche de Développement) de Montpellier.

Répulsifs naturels ?

« Se protéger naturellement des moustiques, c’est compliqué », pose Fabrice Chandre. Il explique ainsi que les huiles essentielles ne sont pas très efficaces. En effet, on conseille parfois l’application sur les vêtements de quelques gouttes d’huile essentielle de citronnelle ou d’eucalyptus citronné entre autres. « Cela peut être efficace pendant 5 ou 10 minutes », précise Fabrice Chandre. Toutefois, dans la mesure où il s’agit de composés volatiles, ils vont se dissiper, perdant alors toutes leurs propriétés. Et la citronnelle ? Cela n’a pas d’effet prouvé, souligne le spécialiste. Le gouvernement recommande l’utilisation de quatre molécules s’agissant des répulsifs. Il s’agit là de composés chimiques, mais l’une des quatre molécules, l’huile d’Eucalyptus citriodora, hydratée et cyclisée est un produit naturel (ensuite transformé). Une protection qui resterait donc efficace.

Bien choisir ses vêtements

Les moustiques sont-ils vraiment attirés par les couleurs foncées ? Oui, confirme Fabrice Chandre. Les moustiques vont plus facilement venir se poser sur des vêtements foncés, notamment noirs ou rouges. Mieux vaut donc arborer des vêtements clairs, bien couvrants, mais aussi amples afin d’éviter que les moustiques ne viennent vous piquer à travers le tissu du vêtement.

Et que la lumière fût !

Et qu’en est-il de la lumière ? On nous a tous conseillé un jour d’éviter en soirée d’allumer la lumière en gardant les fenêtres ouvertes. « Cela dépend des espèces, tempère le scientifique. Certaines vont même éviter la lumière. » Il explique que ce qui attire le plus les moustiques, ce sont les odeurs, notamment celles émises par la peau (la transpiration par exemple) ou bien le CO₂ que l’on émet en respirant. Est-ce donc vrai que certaines personnes vont plus se faire piquer que d’autres et pourquoi ? Oui, confirme-t-il, la transpiration émise par les uns et les autres va être plus ou moins attractive pour les moustiques ! Des états physiologiques vont aussi plus les attirer. Ainsi, les femmes enceintes seraient plus sujettes aux piqûres. Les personnes ayant fait un effort physique intense (donc qui ont beaucoup transpiré) ou celles ayant bu de la bière (oui, c’est prouvé !) auraient elles aussi une peau plus attrayante pour les moustiques !

Tester la moustiquaire

Voilà une solution qui peut être intéressante notamment si vous avez des enfants. En plaçant une moustiquaire (non traitée) sur votre poussette, vous leur éviterez quelques piqûres ! À la maison, vous pouvez également placer des « cadres moustiquaires » aux fenêtres voire au-dessus du lit (celui de vos enfants mais aussi le vôtre !). Dans ce cas, gardez la fermée ou repliée en journée, pour éviter qu’un moustique ne vienne alors s’y loger en attendant que vous ne reveniez !

Éviter les eaux stagnantes

Les moustiques pondent leurs œufs dans les eaux stagnantes. Il est donc important de se débarrasser de tous les récipients inutiles qui se trouveraient dans votre jardin ou votre balcon et qui pourraient devenir des réceptacles à eau de pluie (même un tout petit pot voire un jouet rempli d’eau peut servir de nid !). Attention aussi à bien entretenir vos gouttières pour éviter que l’eau n’y reste. Si vous utilisez un récupérateur d’eau, veillez à ce qu’il soit bien fermé hermétiquement afin d’éviter aussi que des moustiques ne viennent s’y développer.

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