Comprendre : qu’est-ce que l’écoféminisme ?

Par Gaëlle Coudert , le 22 août 2023 — Protection de l’environnement - 3 minutes de lecture
Éco-féminisme

Crédit : Lindsey Lamont/Unsplash

Le mot écoféminisme vient de la conjonction de deux mots : écologie et féminisme. Il s’agit d’un courant qui souligne les similitudes entre la responsabilité du système capitaliste et patriarcal sur la destruction des écosystèmes et sur la place des femmes dans la société. En d’autres termes, pour les écoféministes, la domination des hommes sur la nature est intrinsèquement liée à la domination des hommes sur les femmes.

La naissance de l’écoféminisme

Le terme a été utilisé dès les années 70, notamment par l’autrice française Françoise d’Eaubonne, dans son ouvrage intitulé Le féminisme ou la mort, mais le mouvement a commencé à prendre de l’ampleur dans les années 80, plutôt aux États-Unis ou au Royaume-Uni. Après l’accident nucléaire de Three Mile Island, en Pennsylvanie, en 1979, une conférence intitulée « L’écoféminisme et la vie sur terre » a été organisée en mars 1980, aux États-Unis par un collectif nommé « Women and Life on Earth ». Un manifeste a alors été rédigé constatant les rapports entre les mouvements écologistes et les mouvements féministes, notamment entre la destruction de la nature et la domination par les hommes subie par les femmes.

À la suite de ce rassemblement, en 1980, la « Women’s Pentagon Action » a eu lieu. Près de 2000 femmes ont marché vers le Pentagone pour protester contre les actions militaires du gouvernement et réclamer l’égalité des droits : « Nous avons peur pour nos vies, pour la vie de cette planète, notre terre, et pour la vie de nos enfants, qui sont notre avenir (…). Nous sommes entre les mains d’hommes que le pouvoir et la richesse ont séparé non seulement de la réalité quotidienne mais aussi de l’imagination. » Dans la foulée, en 1981, en Grande Bretagne, des manifestantes britanniques ont commencé à occuper la base militaire de Greenham Common pour protester contre l’installation de missiles nucléaires.

Autre mouvement qualifié d’écoféministe, même s’il ne se revendiquait pas comme tel : le mouvement Shipko, constitué par un groupe de femmes indiennes qui sont allées étreindre des arbres pour lutter contre la déforestation. Vandana Shiva, écoféministe de renom, raconte cette histoire dans son ouvrage Staying Alive.

L’écoféminisme revient sur le devant de la scène

Ces dernières années, on entend de plus en plus parler d’écoféminisme, à travers le monde. 

Il existe différents courants, certains critiqués, notamment le courant plus présent dans le monde anglo-saxon qui opère un parallèle entre femmes et natures, qualifié d’essentialiste. Certains courants sont plus spirituels, d’autres s’appuient simplement sur le lien entre la domination du patriarcat sur la nature et sur les femmes.

Pour aller plus loin : 

📚 Lire Écoféminisme, théories et pratiques de Jeanne Birgart Goutal, publié en 2019

🎧 Écouter l’épisode du podcast Les couilles sur la table, Le patriarcat contre la planète

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Gaëlle Coudert

Ancienne avocate parisienne reconvertie en journaliste basée dans les Pyrénées-Atlantiques, Gaëlle s’est spécialisée sur les sujets liés à l'écologie. Elle a cofondé le magazine basque Horizon(s), a été rédactrice en chef d'ID, l’Info Durable et rédige aujourd’hui des articles pour divers médias engagés dont Deklic. Ses passions : le sport (surf, yoga, randonnée) et la musique (guitariste et chanteuse du groupe Txango)

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