Réchauffement climatique : +4 °C en France, l’heure est à l’adaptation
Alors que le ministère de la transition écologique organisait ce mardi 23 janvier 2024 un grand événement au Muséum national d’histoire naturelle, sous l’égide de Christophe Béchu, ministre de la Transition Écologique, le discours était tourné vers la nécessaire adaptation de la France à un réchauffement de 4°C d’ici la fin du siècle.
+2 degrés d’ici 2050 et +3 degrés d’ici 2100
Au cours d’un événement organisé mardi matin au Muséum national d’histoire naturelle, le ministre de la Transition écologique, Christophe Béchu, a réuni élus, chercheurs, mais aussi responsables d’entreprises, afin de débattre de la capacité de la France à s’adapter à un monde plus chaud. Une façon pour le gouvernement de préparer les esprits « aux innombrables bouleversements causés par l’évolution du climat sur l’agriculture, les modes de vie ou les infrastructures ». « Il faut qu’on arrête de penser que les problèmes du climat, c’est le problème de la COP et du bout du monde. C’est notre problème à tous. Tout de suite et pour les années qui viennent », a lancé le ministre.
À en croire les travaux du Giec, et en l’absence de mesures additionnelles, les politiques actuelles de réduction des émissions de gaz à effet de serre mènent le monde vers un réchauffement à +1,5 degré d’ici 2030, +2 degrés d’ici 2050 et +3 degrés d’ici 2100 par rapport à l’ère pré-industrielle. À ce stade, pour les dirigeants, il semble donc que l’heure soit avant tout à l’adaptation. Au cours de la dernière conférence d’Emmanuel Macron, le 16 janvier dernier, le Président a d’ailleurs tenu à rappeler que « quels que soient les efforts qu’on fait […] nous aurons à vivre les conséquences du dérèglement climatique, il est déjà là. Et donc on doit s’adapter ».
Les continents se réchauffent plus vite que la moyenne mondiale : un réchauffement de 4 °C en France correspond à 3 °C supplémentaire au niveau mondial. Or, le monde n’a pas fini de se réchauffer en raison de la poursuite des émissions de CO2. « Je pense que 1,5 degré c’est mort et enterré », estime Jean-Marc Jancovici, le patron du Shift project, en référence à la limite la plus ambitieuse de l’accord de Paris de 2015.
Christophe Béchu appelle à « sortir du déni »
Si durant de longues années, les efforts ont davantage porté sur l’atténuation du changement climatique, notamment via la réduction des émissions de gaz à effet de serre, le volet de l’adaptation est quant à lui le plus souvent passé à la trappe. Le sujet central ce mardi matin au Muséum national d’histoire naturelle portait donc sur la façon dont nous pourrons, à terme, vivre avec le changement climatique inévitable. En effet, même si l’on parvenait à mettre sur « off » l’ensemble des émissions de gaz à effet de serre demain, le climat continuerait de se réchauffer. À ce titre, Christophe Béchu avait d’ailleurs appelé l’an dernier à sortir du « déni » et à préparer la France à un réchauffement de 4°C.
Ce réchauffement de 4°C – contre environ 1,7 °C aujourd’hui – servira donc de base pour la préparation du troisième Plan national d’adaptation au changement climatique (PNACC), qui devrait se traduire par une cinquantaine de mesures. Celui-ci devrait faire l’objet d’une réunion gouvernementale autour du premier ministre Gabriel Attal « vers la fin du mois de février » puis sera mis en consultation un mois plus tard pour être ensuite publié « au moment du début de l’été ». Il comportera vraisemblablement plusieurs chantiers de grande envergure : refonte du code du Travail (pour adapter les horaires aux pics de chaleur), refonte des normes pour la construction, agriculture, santé, infrastructures, etc. Selon le ministère, ce sont plus de 250 référentiels qu’il faut d’ores et déjà changer.
(Avec AFP)
À lire aussi :
⭐ À quoi est dû le réchauffement climatique ?
⭐ Réchauffement climatique : quelques gestes pour agir à son échelle
⭐ Tout savoir sur le réchauffement climatique