Réchauffement climatique : des scientifiques proposent une catégorie 6 pour les « super-cyclones »

Par Gaëlle Coudert , le 9 février 2024 — réchauffement climatique - 3 minutes de lecture
Cyclone

Image satellite de l’ouragan Lisa s’approchant du Mexique le 2 novembre 2022, Crédit photo : Handout/NOAA/GOES/AFP

Des scientifiques préconisent la création d’une nouvelle catégorie de cyclones pour prendre en compte leur intensification, liée au réchauffement climatique. 

Les événements climatiques sont de plus en plus intenses. À tel point que des scientifiques proposent de créer une nouvelle catégorie de cyclones, une « catégorie 6 » afin d’y intégrer les tempêtes les plus intenses. Jusqu’ici, on comptait 5 catégories de cyclones, selon l’échelle de Saffir-Simpson, développée dans les années 70 par les Américains Herbert Saffir et Robert Simpson. 

Dans cette nouvelle étude publiée le 5 février 2024 dans la revue Proceedings of the National Academy of Sciences, les scientifiques préconisent d’en ajouter une sixième pour les cyclones avec des vents dépassant les 192 mph, c’est-à-dire dépassant 308 km/h. 

Selon la classification existante (il en existe d’autres) qui permet de graduer les cyclones, ouragans et typhons, on parle d’événements de catégorie 1 lorsque les vents mesurés sont entre 118 et 153 km/h, de catégorie 2 pour des vents entre 154 et 177 km/h, de catégorie 3 pour des vents entre 178 et 209 km/h, de catégorie 4, lorsqu’il y a des rafales entre 210 et 249 km/h et enfin de catégorie 5 lorsque les vents mesurés dépassent 249 km/h. On parle aussi de « super-cyclones » pour cette dernière catégorie ; il s’agit de phénomènes rares qui peuvent faire s’effondrer des immeubles. Par exemple, l’ouragan Katrina, qui a touché la Nouvelle-Orléans aux États-Unis en 2005 était un ouragan de catégorie 5. Il s’agissait de l’un des ouragans les plus puissants de l’histoire des États-Unis. Il a provoqué plus de 1800 morts et de terribles dégâts.

Le réchauffement climatique en cause

Pour autant, selon les auteurs de l’étude, plusieurs ouragans qui ont eu lieu pourraient correspondre à cette sixième catégorie proposée, et surtout, en raison du dérèglement climatique, des phénomènes d’une telle intensité pourraient devenir plus fréquents. Ils rappellent que la classification de Saffir-Simpson est imparfaite, dans la mesure où la plupart des dommages causés lors de ce genre d’événement sont causés par les pluies torrentielles et inondations plus que par le vent, mais soulignent le fait que la création de cette catégorie 6 permettrait de mettre en avant l’amplification des risques liée à la crise climatique. « Notre objectif principal est d’alerter sur les conséquences du changement climatique qui affecte les tempêtes les plus intenses », a précisé l’un des auteurs de l’étude. Pour le moment, rien n’indique que ces préconisations vont être prises en compte.

Une autre étude américaine publiée en fin d’année dernière dans la revue Scientific Reports confirmait aussi l’intensification des cyclones depuis les années 70, « à mesure que les émissions de gaz à effet de serre ont réchauffé la planète » et en particulier les océans. « Les intensifications des cyclones tropicaux les plus rapides se produisent souvent dans les zones où les températures de la partie supérieure des océans et de la surface de la mer sont inhabituellement élevées », précisait l’étude.

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Gaëlle Coudert

Ancienne avocate parisienne reconvertie en journaliste basée dans les Pyrénées-Atlantiques, Gaëlle s’est spécialisée sur les sujets liés à l'écologie. Elle a cofondé le magazine basque Horizon(s), a été rédactrice en chef d'ID, l’Info Durable et rédige aujourd’hui des articles pour divers médias engagés dont Deklic. Ses passions : le sport (surf, yoga, randonnée) et la musique (guitariste et chanteuse du groupe Txango)

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