Un tournant climatique inédit : les 2°C de réchauffement dépassés pour la première fois !

Par La rédaction de Deklic , le 21 novembre 2023 — réchauffement climatique - 3 minutes de lecture
Des images satellites spectaculaires révèlent une « baisse notable » de la pollution atmosphérique pendant le confinement dû au coronavirus. Crédit ESA/Cover Images/SIPA

Des images satellites spectaculaires révèlent une « baisse notable » de la pollution atmosphérique pendant le confinement dû au coronavirus. Crédit ESA/Cover Images/SIPA

Copernicus lance l’alerte : les 2°C de réchauffement ont été dépassés pour la première fois. Si l’accord de Paris n’est pas compromis pour le moment, les records de chaleur et leurs conséquences désastreuses, présentes et futures, suscitent des inquiétudes.

Une première, selon l’observatoire Copernicus
   


Pour la première fois, la température moyenne mondiale a été vendredi 17 novembre 2023 de plus de 2°C supérieure à celle de la moyenne saisonnière à l’ère pré-industrielle, soit au-dessus sur une journée de la limite haute de l’accord de Paris, a annoncé l’observatoire européen Copernicus.

Les températures mondiales ont été, le 17 novembre, 2,07°C au-dessus de la moyenne de 1850 à 1900, a indiqué lundi 20 novembre sur X (ex-Twitter) le service changement climatique (C3S) de Copernicus.

« Il s’agit du premier jour où la température mondiale a dépassé de plus de 2°C » les niveaux pré-industriels, avait souligné Samantha Burgess, cheffe adjointe du C3S, en annonçant dimanche sur X une mesure provisoire de 2,06°C.

Ce seuil a de nouveau été dépassé samedi avec une anomalie de température de 2,06°C, selon des données provisoires qui doivent être confirmées ce mardi.

Cette barre de 2°C devrait toutefois être franchie en moyenne sur plusieurs décennies pour considérer la limite de l’accord de Paris dépassée.

Signé en 2015 à l’issue de la COP21, l’accord de Paris vise à maintenir « l’augmentation de la température moyenne mondiale bien en dessous de 2°C au-dessus des niveaux préindustriels » et à poursuivre les efforts « pour limiter l’augmentation de la température à 1,5°C ».

Série de records

Dans un rapport spécial du Giec de 2018, les experts du climat réunis sous l’égide de l’ONU ont retenu comme définition du réchauffement une moyenne « sur une période de 30 ans » par rapport « à la période de référence 1850-1900 ».

Le climat actuel est considéré comme réchauffé d’environ 1,2°C par rapport à 1850-1900. Ces premières journées au-dessus du seuil de 2°C s’inscrivent dans une série de records : les mois de juin à octobre ont déjà été les plus chauds jamais enregistrés dans le monde, selon Copernicus, pour qui 2023 dépassera avec une « quasi-certitude » le record annuel de 2016.

Octobre 2023 était « 1,7°C plus chaud que la moyenne d’un mois d’octobre sur la période 1850-1900 », a expliqué l’observatoire début novembre. Depuis le 1er janvier, « 86 jours ont été enregistrés avec des températures dépassant de 1,5°C les niveaux préindustriels », a souligné lundi le Programme de l’ONU pour l’environnement (PNUE) en préambule d’un rapport alarmant sur l’insuffisance des réductions d’émissions de gaz à effet de serre.

Ces records de températures se traduisent par des sécheresses synonymes de famines, des incendies dévastateurs ou des ouragans renforcés, avertissent les scientifiques, et seront en toile de fond de la 28e conférence climatique des Nations unies à Dubaï (30 novembre-12 décembre).



(Avec AFP)

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