87 % de la Colombie en état de catastrophe naturelle : le pays appelle à l’aide

Depuis plusieurs jours, la Colombie est confrontée au phénomène météorologique El Niño, ainsi qu’à une sécheresse chronique aggravée par le réchauffement climatique. Le pays a appelé ce jeudi 25 janvier à l’aide internationale pour lutter contre les feux de forêts. Au total, ce sont 31 incendies qui ont déjà détruit quelque 600 hectares de forêt colombienne.

Le changement climatique fait rage en Colombie

Depuis ce début de semaine, le pays dirigé par Gustavo Petro est la proie des flammes. Ce sont déjà 600 hectares de forêt qui sont partis en fumée et le bilan ne cesse de s’alourdir. Une trentaine d’incendies de forêt font rage au cœur de plusieurs régions, ainsi que dans la capitale Bogotá, où les flammes s’approchent dangereusement d’une zone résidentielle.

La Colombie a lancé ce jeudi 25 janvier 2024 un appel à l’aide internationale afin de faire face à cette situation on ne peut plus alarmante. S’adressant à la presse, le président a indiqué avoir « activé les protocoles de demande d’assistance internationale ». D’après l’Institut d’hydrologie, de météorologie et d’études environnementales, pas moins de 87 % du pays, déclaré mercredi en état de « catastrophe naturelle », est exposé à un « risque maximal » d’incendies.

« Nos relevés de surveillance des températures sur le territoire national montrent des niveaux records. Le changement climatique est une réalité dans notre pays. Nous devons agir MAINTENANT », a par ailleurs averti Ghisliane Echeverry, directrice de l’Institut d’hydrologie, de météorologie et d’études environnementales (IDEAM), sur le réseau social X. Neuf municipalités du nord, du centre et de l’est du pays ont enregistré mardi des températures record allant jusqu’à 40,4 °C.

Le chef de l’État a indiqué que les États-Unis, le Chili, le Pérou et le Canada avaient d’ores et déjà répondu positivement aux demandes d’aide, afin de contenir la progression des flammes.

Fermeture des écoles et des universités

Jeudi, pas moins de 31 incendies étaient donc encore actifs dans cinq régions du pays, selon la Protection civile (UNGRD). Quatre d’entre eux font rage dans la capitale, où un feu sur la colline El Cable, à la périphérie est de la ville, a gagné les abords d’un quartier résidentiel. « Les vents l’ont rapproché, mais il est encore à plus de 900 mètres des maisons. Nous le surveillons […] Si nécessaire, nous prendrons des mesures d’évacuation », a déclaré le maire de Bogotá, Carlos Fernando Galan, en fin de journée. « Les semaines à venir seront difficiles. Aujourd’hui, nous avons vu quelques nuages, mais nous ne voyons toujours pas de possibilité de précipitations », a-t-il ajouté. La population située autour des zones incendiées est appelée au port de masques de protection et, face aux fumées abondantes, diverses institutions ont dû être fermées, à commencer par les écoles, ainsi qu’une université.

« Ça sent vraiment la fumée. On la sent même descendre dans la gorge », déclare Blanca Galindo, une vendeuse de rue Bogotanaise de 69 ans, auprès de l’AFP.

La mairie a également recommandé aux habitants d’éviter les exercices en plein air, de fermer les fenêtres et, dans certaines zones, de poser des serviettes humides sur les bas de portes.

La biodiversité plus que jamais menacée

Pour rappel, la Colombie appartient au club très fermé des 17 pays « mégadivers » qui rassemble les nations présentant une grande biodiversité, y compris un nombre important d’espèces endémiques. Le pays compte en effet près de 9 000 espèces endémiques et occupe le premier rang mondial du nombre d’espèces d’orchidées et d’oiseaux. Une biodiversité largement menacée par l’influence du phénomène climatique El Niño, avec des records de chaleur, de sécheresse et d’incendies. Des animaux sauvages, oiseaux, écureuils et ratons laveurs, ont par ailleurs été vus cherchant refuge dans les zones urbaines.

Depuis début novembre, 336 incendies de forêt ont été enregistrés dans 174 municipalités. Et au moins 6 618 hectares de végétation ont été dévastés, d’après les chiffres de la protection civile colombienne.

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