96% des producteurs de pétrole et de gaz continuent d’investir dans de nouveaux projets fossiles, selon des ONG
Découvrez le constat alarmant d’ONG : malgré les appels à la transition énergétique, 96% des entreprises pétrolières et gazières persistent à investir massivement dans de nouveaux projets fossiles. Un rapport détaillé met en lumière les implications de cette tendance sur l’environnement et les efforts mondiaux pour atteindre la neutralité carbone.
Un paradoxe persistant : 96% des géants de l’énergie poursuivent les projets fossiles
Quelque 96% des 700 compagnies productrices de pétrole et de gaz poursuivent l’exploration et le développement de nouvelles réserves d’hydrocarbures, indique mercredi un rapport d’ONG, qui rappelle que selon l’Agence internationale de l’énergie (AIE) ces projets « ne sont plus nécessaires ».
L’ONG allemande Urgewald a analysé, avec plus de 50 ONG partenaires, les plans d’investissement de 1.623 compagnies de l’industrie pétrolière et gazière « représentant 95% de la production mondiale d’hydrocarbures » (producteurs, mais aussi constructeurs d’infrastructures et opérateurs de centrales au gaz).
Selon ce rapport intitulé « Global Oil and Gas Exit List » (GOGEL), les dépenses d’investissement du secteur pour l’exploration de nouvelles réserves de pétrole et de gaz ont « augmenté de plus de 30% » depuis 2021. Les compagnies étudiées ont dépensé au total « 170,4 milliards de dollars » dans ces projets ces trois dernières années.
Or, compte tenu du développement des énergies et des technologies propres, « il n’est pas nécessaire d’investir dans de nouveaux gisements de charbon, de pétrole et de gaz naturel », a souligné l’AIE en septembre dans la dernière version de sa feuille de route du secteur de l’énergie pour arriver à la neutralité carbone en 2050.
Les principales entreprises incriminées et les conséquences sur la transition énergétique mondiale
Les principales entreprises épinglées dans le rapport sont les sociétés chinoises China National Petroleum Corporation (CNPC), CNOOC et Sinopec, la compagnie nationale saoudienne Saudi Aramco, la mexicaine Pemex, l’américaine Pioneer Natural Resources ou encore l’anglo-néerlandaise Shell. Selon ce rapport, 1.023 entreprises prévoient des projets d’infrastructures de transport des hydrocarbures, tels que la construction de « nouveaux terminaux de gaz liquéfié (GNL) » ou d’oléoducs et de gazoducs. Urgewald estime que 539 compagnies – dont Saudi Aramco, QatarEnergy et la société russe Gazprom – s’apprêtent à court terme (un à sept ans) à lancer la production de l’équivalent de 230 milliards de barils de pétrole. Et ce sont les activités du groupe français TotalEnergies qui sont les plus étendues géographiquement, avec des projets pétrogaziers dans « 53 pays », ajoute le rapport. En outre, « près d’un tiers des pays » dans lesquels TotalEnergies explore et développe de nouvelles réserves d’hydrocarbures sont des pays n’ayant actuellement « que peu ou pas de production de pétrole et de gaz ». A travers ces projets, les grandes compagnies pétrogazières poussent ces pays « à devenir dépendants des combustibles fossiles », dénonce Urgewald.
(Avec AFP)
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