A69 : des « écureuils » libèrent les arbres dans le Tarn, d’autres migrent à Strasbourg 

Par La rédaction de Deklic , le 25 mars 2024 — biodiversité - 4 minutes de lecture
A69 écureuils

À Saïx dans le Tarn, les militants perchés dans les arbres sont descendus dimanche 24 mars, Crédit photo : Alain Pitton/NurPhoto via AFP

Trois militants écologistes occupent lundi 25 mars 2024 des arbres situés devant la Cour européenne des droits de l’Homme (CEDH) à Strasbourg pour protester contre la future autoroute A69 Castres-Toulouse.

Cette action vise à « mettre un coup de projecteur sur le projet de l’A69 et sur les violences que subissent les militants et militantes de la protection de l’environnement », ont dit les trois hommes, qui se sont présentés à l’AFP sous les pseudonymes « Raoul », « Petit-Jean » et « Kiwi ». Ils ont expliqué être arrivés dimanche 24 mars 2024 du Tarn et s’être installés dans ces arbres, dans lesquels ils ont placé hamacs, bâches et une banderole proclamant « Justice pour les défenseur.euses du vivant. Stop aux violences d’État ».

Début mars, la CEDH a rejeté un recours déposé contre l’État français par les opposants à l’A69, qui protestaient contre les méthodes employées par les forces de l’ordre pour les déloger des arbres dans le Tarn. Dimanche, trois opposants au projet sont descendus volontairement des arbres où ils ont campé pendant près de 40 jours, sur le tracé de la future autoroute.

Dans le Tarn, les « écureuils » libèrent leurs campements

Ces trois militants, les derniers à être perchés depuis 39 jours dans la « Zone à défendre » (ZAD) de Saïx (Tarn), ont affirmé avoir obtenu des garanties sur la préservation de ces arbres. Pour le collectif d’opposants la Voie est libre, ces arbres ne pourront pas être abattus avant septembre, après la venue récente sur les lieux de fonctionnaires de l’Office français de la biodiversité (OFB).

« L’OFB a confirmé que les abattages et les défrichements étaient illégaux », se sont félicités les militants présents devant la CEDH. Ils ont cependant regretté qu’on soit « obligés de se mobiliser et de se mettre en danger en grimpant dans des arbres pour défendre une zone classée à fort enjeu environnemental ».

« L’OFB atteste que le site est protégé jusqu’au 1er septembre », a affirmé Anna, 25 ans, originaire de Lille, l’un des trois « écureuils » descendus dimanche. Le parquet de Toulouse a ouvert une enquête sur la possible nidification de mésanges bleues pouvant être affectées par un abattage, a-t-il indiqué à l’AFP. Il a aussi confirmé la venue de l’OFB, sans fournir d’autres précisions à ce propos.

« Si on n’avait pas été là, ce bois aurait été intégralement rasé », s’est félicité Reva, 36 ans, un autre « écureuil » descendu dimanche, originaire, lui, des Pyrénées-Atlantiques. « Si la présence de mésanges est confirmée, on ne coupera pas ces arbres », a déclaré de son côté à l’AFP le directeur général du concessionnaire Atosca, Martial Gerlinger. D’après lui, « ça n’a pas d’incidence » sur l’avancement du chantier. « On les coupera plus tard », a-t-il précisé.

Certains arbres de la « Crem’arbre » ont déjà été abattus. Une deuxième ZAD a été créée il y a un peu plus d’un mois à quelques kilomètres de la « Crem’arbre ».

Les opposants à l’A69 militent pour une suspension des travaux en attendant qu’un recours au fond contre le projet soit examiné par la justice administrative. Deux militants écologistes ont aussi occupé le 18 mars un arbre près du Parlement européen à Bruxelles pour demander à l’UE de « faire respecter les droits » des opposants au projet d’autoroute A69.

(Avec AFP)

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