Une étude révèle les zones blanches de l’accès aux transports en commun

Par Sarah Nedjar , le 26 décembre 2024 — Énergies renouvelables, réchauffement climatique, Transition Écologique - 5 minutes de lecture
personnes dans un bus

L’association des consommateurs UFC-Que Choisir vient de publier une étude édifiante : elle révèle que 10 millions de Français-es métropolitains ont un accès réduit aux transports en commun. Qu’est-ce que cela révèle de la politique de transport public de notre pays ? En quoi le bus, le métro ou encore le train sont-ils si importants pour nous et notre planète ? Réponses avec Deklic.

10 millions de personnes a plus de 10 minutes à pied d’un arrêt de transport public

C’est le chiffre clé qu’il faut retenir du rapport de l’UFC-Que Choisir, intitulé “Accès aux transports en commun : l’UFC-Que Choisir dévoile les zones blanches” : 10 millions de personnes, soit 17 % de la population métropolitaine doivent marcher plus de 10 minutes pour accéder à un arrêt de transport en commun. 

C’est par exemple le cas dans le Gers, la Dordogne et la Lozère, où 60 % de la population n’a pas accès à un arrêt de transport en commun dans un rayon de 10 minutes de marche.

Dix minutes, cela peut sembler peu à première vue : pourtant, si l’on additionne le temps de trajet du matin pour se rendre sur son lieu de travail, celui du soir pour rentrer à la maison, ainsi que celui nécessaire pour faire des courses ou retrouver un ami au centre-ville, le bilan commence à s’alourdir. D’autant que “plus de dix minutes” peut très bien signifier 30 minutes, 1 heure ou plus !

En effet, “32 % des communes ne disposent d’aucun arrêt de transports en commun”. Dans ce cas, les personnes sans voiture n’ont pas vraiment le choix : elles doivent marcher jusqu’au lieu de destination qui se trouve parfois à plusieurs kilomètres de leur domicile.

Les petites communes sont particulièrement frappées par ce phénomène puisque “45 % des communes de moins de 1 000 habitants ne disposent d’aucun arrêt de transports en commun.”

85 % de la population à plus de 10 minutes à pied d’une voie ferrée

Ensuite, l’étude révèle que 53 millions de personnes (soit 85 % de la population totale) doivent marcher plus de 10 minutes pour rejoindre une gare de trains, métros, RER, ou tramways (transports ferrés).

La moitié des Français-es sont à plus de 10 minutes en vélo d’une gare

Par ailleurs, 33 millions de citoyen-ne-s doivent enfourcher leur vélo pendant plus de 10 minutes avant d’arriver à une gare, soit 53 % de la population. 

La carte dressée par l’association est frappante : pratiquement tout le territoire est en rouge, orangé, sauf l’île-de-France. En effet, la région parisienne est connue pour être très bien desservie : c’est ce qu’on appelle la centralisation. Les grandes villes comme Lyon et le département des Alpes-Maritimes sont également plutôt bien équipés en infrastructure ferroviaire du fait de leur proximité avec la frontière italienne notamment, qui favorise le tourisme.

A l’inverse, les territoires ruraux et périurbains pâtissent d’un manque d’infrastructure notoire. Dans le Finistère, 80 % de la population (700 000 habitants) présente des difficultés d’accès aux voies ferrées.

Pourquoi de telles disparités d’accès aux transports en commun ? 

Ce que révèle l’étude, c’est qu’il existe de véritables inégalités en matière d’accès aux transports en commun en fonction des régions. Les grandes villes sont particulièrement bien dotées, contrairement aux petites communes et zones rurales. UFC-Que Choisir explique que “le financement des transports publics dépend aujourd’hui en grande partie des contributions des entreprises locales, concentrées dans les grands centres urbains.”

Plus les villes concentrent des entreprises locales, plus ces dernières contribuent à développer l’offre de transport en commun. L’exemple de Montpellier est très parlant : la mairie a mis en place les transports en commun gratuits. Cette prouesse est rendue possible par le “versement mobilité, dispositif d’Etat lancé en 2021. Cet impôt est financé par les entreprises d’au moins 11 salariés, à hauteur de 2% prélevés directement sur les salaires.”

Pourquoi les transports en commun sont importants ? 

Les transports en commun pour tous-tes, c’est tout d’abord un dispositif de justice sociale : cela permet à tous-tes les citoyen-ne-s, quels que soient leurs revenus, de pouvoir circuler librement et à part égale, sur le territoire.

Ensuite, l’accessibilité des transports en commun, c’est aussi un argument écologique. En effet, l’impact carbone du secteur des transports est conséquent : 32 % des émissions nationales de gaz à effet de serre. Et plus particulièrement la voiture individuelle, qui rejette 162 gCO2e/km par utilisation. 

A l’inverse, les émissions unitaires d’utilisation “des transports en commun sont en moyenne de 19gCO2e/km” ! Par ailleurs, dans les communes où les transports publics sont à moins de dix minutes à pied, les émissions CO2 domicile-travail sont inférieures à 40 % par rapport aux communes non équipées d’infrastructures !

Que propose UFC-Que Choisir pour lutter contre ces inégalités ? 

Afin de limiter l’empreinte carbone des communes mal desservies, l’UFC-Que choisir recommande : 

  1. de refondre la politique de mobilité en augmentant les financements et investissements ; 
  2. renforcer la mobilité durable et notamment la mobilité douce
  3. investir dans des réseaux de transport publics de qualité
  4. repenser l’aménagement du territoire pour intégrer les transports en commun dans la vie quotidienne

Sarah Nedjar

Sarah est Content Manager SEO. Elle rédige du contenu sur l'environnement et l'énergie depuis 2021. Passionnée par l'écriture et le SEO, elle prête sa plume à Deklic dans l'espoir d'éveiller les consciences !

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