L’interview écolo d’Alexandra Rosenfeld : « Si rien ne change, l’humanité en paiera le prix »

Par Joséphine Simon-Michel , le 24 juillet 2023 — interview - 6 minutes de lecture
L'écologie est centrale dans le quotidien d'Alexandra Rosenfeld. DR

L’écologie est centrale dans le quotidien d’Alexandra Rosenfeld. DR

Après ses quelques années parisiennes, la Miss France et Miss Europe 2006, originaire de l’Hérault, est partie s’installer en famille dans le sud-ouest pour renouer avec la nature. Un nouveau mode de vie qui l’apaise notamment grâce au yoga, qu’elle a approfondi pour devenir professeure aujourd’hui. Au quotidien, la compagne d’Hugo Clément adopte des gestes simples et écolo et ne perd pas espoir qu’un jour, chaque citoyen aura lui aussi le « deklic green ».

Êtes-vous éco-anxieuse ?

Je l’étais il y a plusieurs années. Avant d’avoir ma seconde fille Jim, je craignais pour l’avenir de mon aînée Ava et de notre futur à tous. Et puis, je me suis dit que laisser un monde à ceux qui se moquent de l’écologie n’était pas une option.

Êtes-vous dans la culpabilité en tant que consommatrice ?

Je fais de mon mieux. La culpabilité est contre-productive. Il faut encourager les gestes pour la planète et une consommation responsable. Je ne culpabilise personne, même pas moi… J’encourage, tout simplement.

Quels sont vos gestes simples mais efficaces en matière d’environnement ?

Je me déplace à vélo ou à pied au maximum. Je consomme des produits bio et de saison. J’évite le plus possible le plastique et je remplis ma gourde d’eau. Je trie les déchets, fais du compost, je limite le chauffage et privilégie des soins solides. J’informe mes enfants sur l’importance de tous ces gestes et j’encourage aussi les associations de protection de la nature et des animaux. Évidemment, je ne jette rien par terre et je préfère le train à l’avion dans la mesure du possible.

Quels gestes avez-vous complètement banni de votre quotidien ?

Avant de rencontrer Hugo, je pouvais dévorer une énorme entrecôte. C’était mon plus grand plaisir gustatif.  Quand il a commencé à écrire son livre Comment j’ai arrêté de manger les animaux, il recevait à la maison des chercheurs, des personnes qui ont travaillé à l’abattoir… A force d’entendre leurs témoignages sur les conditions atroces des animaux, ça a fait son petit bout de chemin dans ma tête. Résultat, je n’achète plus de viande et de poisson. L’industrie de la viande est trop polluante, elle a une conséquence directe sur l’effet de serre. Si mes filles veulent en consommer, elles peuvent en commander au restaurant, en manger chez leurs grands-parents ou à la cantine de l’école. Ça ne pose aucun problème pour nous. En revanche, elles choisiront leur régime alimentaire quand elles en auront l’âge.

Quant au poisson, mieux vaut consommer ceux qui se trouvent en bas de la chaîne alimentaire, comme les sardines. Ils se reproduisent plus rapidement et sont adaptés pour supporter les pressions les plus fortes sur leur population. Les poissons prédateurs, genre saumon ou thon, supportent moins les captures intenses et se reproduisent moins vite, donc leur population s’effondre plus rapidement. Mais cela ne veut pas dire qu’on peut se servir autant que l’on veut avec les sardines car au-delà d’un certain niveau de capture, leur population s’effondre aussi…

Qu’est-ce qui vous a donné le deklic green ?

Quand j’ai commencé le yoga il y a une dizaine d’années. Pour moi, le yoga n’est pas une pratique sportive mais un art de vivre, une façon de penser de bien s’alimenter. C’est respecter son environnement, sa tête et son corps.

Qu’est ce qui n’est pas écologique chez vous ?

Je reconnais que c’est difficile de bannir le plastique à 100 %…

Quel est LE mot écologique du moment et pourquoi ? 

Avenir. Si rien ne change, l’humanité en paiera le prix.  La terre, quant à elle, continuera de tourner, mais sans nous.

Comment vous déplacez-vous ? 

A vélo ou à pied. J’ai un bike sur lequel je peux porter mes deux filles. C’est génial et elles adorent !

Quelles sont les premières étapes pour faire bouger chaque citoyen ?

Informer au maximum et par tous les moyens, ne pas culpabiliser et accompagner les nouveaux modes de fonctionnement.

Pourquoi uniquement les gens parfaits pourraient parler d’écologie ? Les gens parfaits n’existent pas… Alors parlons-en au maximum, les mentalités évoluent !

Quelles sont les remarques les plus absurdes et récurrentes que vous entendez autour de vous sur l’écologie ?

Je trouve absurde la course à la pureté. Elle n’existe pas. Je préfère mettre l’éclairage sur les gestes green de chaque personne. On peut être écolo sans être exemplaire. Les gens n’osent pas s’engager publiquement de peur d’être attaqués ou décrédibilisés.

Quels sont les écologistes ou personnalités qui vous ont inspirée ?

Hugo Clément… Je l’aime bien (rire) !

Enfant, vous sentiez vous déjà concernée par l’avenir de notre planète ?

Pas du tout, je ne parlais jamais d’écologie. Je suis toujours très agréablement surprise quand j’entends des enfants ou adolescents en parler.

Si vous étiez président de la République, vous…

J’interdirais l’agriculture intensive et j’aiderais les petits producteurs français. J’aurais le courage de ne pas plier devant les lobbys de la chasse, de Monsanto et du tabac par exemple… Et surtout j’écouterais les scientifiques qui nous alertent sur le changement climatique depuis des années.

Pour aller plus loin :

🎤 L’interview écolo de Thomas Dutronc : « Le plastique et tous les gadgets chinois
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🎤 L’interview écolo de Kareen Guiock-Thuram : “Nous vivons au-dessus des moyens de la
Terre »

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🎤 L’interview écolo Philippe Vandel : « Être écolo, c’est agir local, penser global »

🎤 L’interview écolo Tatiana Silva : « Je tente, à travers mes bulletins, de conscientiser les téléspectateurs sur le changement climatique. »

Joséphine Simon-Michel

Journaliste infotainment, Joséphine excelle dans l'art des interviews. Pour Deklic, elle interroge des personnalités de différents univers (cinéma, télé, humour, politique…), toutes engagées pour la protection de l’environnement et conscients que la transition écologique est l’affaire de tous.

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