Bâtiments tertiaires : les systèmes de pilotage au service des économies d’énergie
Un rapport de la commission de régulation de l’énergie souligne les avantages d’une utilisation généralisée des systèmes de pilotage de l’énergie pour limiter la consommation dans les bâtiments tertiaires.
Selon un rapport de la commission de régulation de l’énergie (CRE), « copiloté » par le groupe Schneider Electric, et publié le 11 septembre 2023, les bâtiments tertiaires (commerces et bureaux) de France représentent un énorme levier d’économies d’énergie. Il précise que le déploiement de systèmes de pilotage de l’énergie permettrait d’adapter le pays au développement des énergies renouvelables.
« Aujourd’hui, seulement 6% des bâtiments tertiaires de plus de 1.000 m³ sont équipés d’un système de pilotage de l’énergie et les bâtiments équipés n’utilisent pas systématiquement le potentiel de ces systèmes », pose le rapport. Alors que l’électrification des usages progresse, le déploiement des énergies renouvelables comme l’éolien et le solaire, par essence aléatoires, « modifie la disponibilité structurelle de l’électricité décarbonée ». D’où la nécessité de pouvoir décaler et moduler certains usages comme le chauffage, la ventilation, le traitement d’air ou la recharge des véhicules électriques.
70 % de la consommation
L’enjeu est de taille : un jour d’hiver, ces bâtiments tertiaires et le secteur résidentiel représentent au total 70 % de la consommation électrique française, selon RTE, le gestionnaire du réseau de haute tension. Un décret paru en 2020 avait fixé pour objectif « d’équiper tous les bâtiments tertiaires existants et neufs de systèmes d’automatisation et de contrôle d’ici le 1er janvier 2025 », pour les plus vastes, soit les bâtiments de plus de 2000 mètres carrés. Un objectif élargi en avril par un nouveau décret, aux bâtiments plus petits, d’environ 1000 m2, qui devront s’équiper avant 2027.
Mais la mise en œuvre de ce décret « semble à ce jour limitée », alors que le déploiement de ces solutions de pilotage « pourrait représenter jusqu’à 6 GW en période de pointe pour les bâtiments tertiaires ». Une marge de manœuvre appréciable, au regard du dernier hiver, lors duquel les autorités ont craint que le réseau électrique ne tienne pas, contraint par un parc nucléaire amoindri.
Vers une meilleure gestion de l’énergie
Parmi les principales recommandations formulées, une meilleure information des professionnels : « il est nécessaire de diffuser la culture de la gestion de l’énergie dans l’ensemble de la filière afin d’accélérer et de fluidifier la mise en place et l’utilisation des systèmes de pilotage », indique le rapport.
Il prône par ailleurs un renforcement des aides financières notamment via les Certificats d’économies d’énergie (CEE), qui oblige les énergéticiens à financer des opérations d’économies, dans ce cas en « soutenant l’installation des systèmes de gestion technique des bâtiments (GTB), qui permettent d’optimiser par l’informatique la consommation d’énergie ». Le rapport recommande également une « valorisation économique » de la flexibilité dans les contrats des opérateurs.
(Avec AFP)
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