Comment calculer l’empreinte carbone d’un produit ?
Combien émettent de CO2 une paire de chaussette, un déodorant ou les croquettes de votre chat ? On y pense pas toujours, mais pour les produire, les transporter et les recycler, on utilise de l’énergie. C’est là tout l’intérêt de calculer l’empreinte carbone d’un produit. Cela revient à déterminer son impact environnemental.
Il s’agit de mesurer toutes les émissions de gaz à effets de serre (GES) au cours de sa production, son transport, son utilisation et son recyclage ou sa fin de vie.
Comment calculer l’empreinte carbone d’un produit ? On vous explique tout !
Qu’est-ce que l’empreinte carbone d’un produit ?
Selon la définition de l’université de Valenciennes « L’empreinte carbone vise à évaluer en équivalent carbone les émissions de Gaz à Effet de Serre sur l’ensemble du cycle de vie d’un produit, selon un périmètre et une méthodologie de calcul définis et si possible normalisés. »
En général, pour calculer l’empreinte carbone d’un produit, sont prises en compte toutes les émissions de GES occasionnées par :
– L’extraction des matières premières ;
– Leurs transformations ;
– Les emballages ;
– Leurs modes de transport ;
– Leurs consommations en cours d’usage ;
– Leur fin de vie (la manière dont ils se recyclent ou se dégradent).
En mesurant l’empreinte carbone, on peut comparer les produits entre eux et faire des choix d’achats plus responsables.
Comment réaliser le bilan carbone d’un produit ?
Aujourd’hui, plusieurs méthodologies permettent de faire le bilan carbone d’un objet. Les plus connues sont la norme ISO 14067, le Greenhouse Gas Protocol (GHG) et le PAS 2050. Ces modèles standards sont reconnus au niveau international.
Ils permettent « à des organisations de toutes sortes de calculer l’empreinte carbone de leurs produits et de mieux comprendre comment elles peuvent la réduire », explique l’Organisation internationale de normalisation (ISO).
Empreinte carbone ou analyse des cycle de vie ?
Le calcul de l’empreinte carbone repose juste sur les émissions carbones d’un produit. Il s’agit d’un outil monocritère. Il existe un autre outil visant à mesurer plus largement l’impact environnemental global : l’analyse des cycles de vie (ACV).
Selon l’Ademe, « l’analyse du cycle de vie (ACV) recense et quantifie, tout au long de la vie des produits, les flux physiques de matière et d’énergie associés aux activités humaines ». Elle prend en compte d’autres données comme, par exemple, la quantité d’eau nécessaire à un produit ou les déchets générés.
En général, c’est sur ce type d’analyse que le fabricant se base pour revoir la conception des produits et l’améliorer. En outre, la mesure de l’ACV permet à certaines entreprises de se mettre en conformité avec la Loi AGEC (Anti-gaspillage pour une économie circulaire). En effet, depuis le 1er janvier 2023, « Afin d’améliorer l’information des consommateurs, les producteurs et importateurs de produits générateurs de déchets doivent informer les consommateurs par voie de marquage, d’étiquetage, d’affichage ou autre procédé approprié, des qualités et caractéristiques environnementales établies en privilégiant une analyse de l’ensemble du cycle de vie des produits », rappelle l’Institut national de l’économie circulaire.
Sont concernées, les filières soumises à la responsabilité élargie du producteur (REP), à savoir :
– les emballages ménagers et le papier,
– les équipements électriques et électroniques,
– les éléments d’ameublement,
– les produits textiles,
– les piles et accumulateurs,
– les produits chimiques,
– les pneumatiques,
– les bateaux de plaisance ou de sport,
– les médicaments à usage humain ainsi que les seringues,
– les emballages des professionnels de la restauration,
– les matériaux de construction,
– les jouets ainsi que les articles de sport et de loisirs,
– les articles de bricolage et de jardinage,
– les huiles minérales ou de synthèse,
– le tabac,
– les gommes à mâcher (à partir de 2024),
– les textiles sanitaires à usage unique (dès 2024),
– les engins de pêche avec du plastique (dès 2025),
– les emballages professionnels (dès 2025).
Le principe de responsabilité élargie du producteur signifie que les fabricants ou les entreprises responsables de la mise sur le marché de ces produits doivent organiser la gestion des déchets issus de l’usage des produits ou de leur recyclage ou mise au rebut. En général, ces structures ne traitent pas directement les déchets. Elles financent la création d’un éco-organisme spécialisé, comme Citeo pour le papier et les emballages, par exemple.
Pourquoi réaliser l’empreinte carbone d’un produit ?
Regarder combien un produit émet de dioxyde de carbone (CO2) est intéressant tant du point de vue de la production que du point de vue de la consommation.
Les avantages pour le fabricant
Après avoir calculé l’empreinte carbone, le ou la fabricant.e peut mettre en place des stratégies d’éco-conception. Cela peut lui permettre :
👉 De créer des produits plus durables dans une logique de responsabilité sociale d’entreprise (RSE) ;
👉 De fidéliser une clientèle sur le long terme avec des produits de qualité qui résistent à l’épreuve du temps ;
👉 De faire des économies en optant pour des solutions plus écologiques (remplacer des livraisons en scooter par des livraisons en vélo, par exemple).
Sur le long terme, ils réduisent aussi leur bilan carbone en cherchant à concevoir leurs produits de la manière la plus propre possible. Une fois les émissions de CO₂ réduites à leur maximum, les entreprises peuvent alors se lancer dans une stratégie de compensation carbone.
Outre l’aspect écologique, elles peuvent ainsi anticiper les évolutions liées à la réglementation. On l’a vu l’analyse des cycles de vie n’est pas encore obligatoire pour tous les produits. Toutefois, face à l’urgence climatique, la réglementation évolue et il y a fort à parier que de plus en plus de produits seront soumis à des normes environnementales.
Et pour les consommateurs ?
Pour les consommateurs.trices, s’intéresser au bilan carbone de ses achats permet bien souvent un moyen de choisir un produit plus respectueux de l’environnement. De plus, c’est également un moyen de gagner parfois en pouvoir d’achat.
Par exemple, en faisant l’acquisition d’un appareil électroménager peu énergivore, on fait des économies d’énergie. C’est un combo gagnant pour vous et pour la planète !
Comment savoir si un produit est éco-responsable ?
Aujourd’hui, toutes les marques ne sont pas obligées de réaliser des bilan carbone ou des ACV de leurs produits. Certaines le font et permettent aux citoyen.nes d’y avoir accès sur leur site internet. Cela peut vous renseigner sur les performances écologiques de tel ou tel objet.
En attendant, pour choisir des produits plus responsables, vous pouvez regarder :
💡 L’étiquette énergie du produit (pour l’électroménager) ;
💡 Le lieu de production (consommer un produit fabriqué en France permet d’éviter bien souvent des émissions de GES liées au transport) ;
💡 Les labels ;
💡 Le matériau (en privilégiant les alternatives aux plastiques) ;
💡 Les techniques de fabrication (industrialisation, artisanat,…) ;
💡 Les possibilités de recyclage, etc.
Dans une optique de conservation des équipements achetés vous pouvez aussi regarder l’indice de réparabilité du produit. Mis en place depuis 2021, il concerne désormais 8 catégories de produits différents :
– Les téléphones portables
– Les ordinateurs portables,
– Les télévisions,
– Les tondeuses à gazon,
– Les lave-linges
– Les lave-vaisselles,
– Les aspirateurs
– Les nettoyeurs haute-pression.
De cette manière, le gouvernement entend lutter contre l’obsolescence programmée et l’épuisement des matières premières.
Fabriquer ses produits au lieu de les acheter : une solution durable
Pour aller encore plus loin, vous pouvez aussi décider de fabriquer de manière écologique les principaux pays du quotidien. Lessive, produit vaisselle, éponge, produits cosmétiques, beaucoup peuvent aujourd’hui se fabriquer. En passant au do it yourself (DIY), vous minimisez votre empreinte carbone ! En plus, c’est souvent moins cher.
Toutefois attention, pour que cette démarche soit vertueuse, il faut prendre des produits locaux, issus de l’agriculture biologique. En effet, si vous fabriquez vos crèmes de jour avec des huiles essentielles venues de Chine ou des avocats importés depuis un pays d’Amérique latine, votre produit aura une empreinte carbone importante.
Outre l’origine des composantes, il faut vous intéresser à votre contrat d’électricité et de gaz. On n’y pense pas forcément mais pour fabriquer vos produits de manière artisanale, vous allez avoir besoin d’énergie. Dans un objectif de production éco responsable, le mieux est de vous tourner vers des contrats d’électricité verte et de biométhane. Ainsi, vous limitez vos émissions de GES.
Pour aller encore plus loin, un particulier peut même produire de l’électricité en circuit court. En installant des panneaux solaires en autoconsommation, vous pouvez générer de l’électricité pour alimenter vos plaques de cuisson, votre four ou même votre machine à coudre. Pratique pour limiter le bilan carbone des produits faits maison ! En plus, vous réduirez votre facture d’électricité. Plutôt chouette, non ? 😉
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