Comprendre : l’énergie éolienne, c’est quoi ?

Par Anaïs Hollard , le 2 avril 2024 — énergies renouvelables - 6 minutes de lecture
Éoliennes

© GILE Michel/SIPA

Deuxième source d’énergie renouvelable en France, juste derrière l’énergie hydraulique, l’éolien a plus d’un tour (de pâles) dans son sac. En 2023, les installations éoliennes terrestres et offshore ont d’ailleurs produit pas moins de 50,8 TWh d’énergie (pour vous donner un ordre d’idée, ça fait beaucoup !). Si vous souhaitez en savoir davantage à propos de cette source d’énergie verte d’avenir, c’est ici que ça se passe ⬇️

Comment fonctionne une éolienne ?

L’énergie éolienne est produite grâce à la force exercée par le vent sur des pales, elles-mêmes fixées à un rotor. Dans la plupart des cas, lorsque vous croisez un champ d’éoliennes, vous pouvez constater que le rotor comporte trois pales, qui tournent autour d’un axe horizontal. Le diamètre qu’elles balaient varie de 80 à plus de 200 mètres. Ça en fait de l’air brassé ! D’ailleurs, plus les pales sont longues, plus la capacité de production d’électricité est importante. 

En tournant, le rotor entraîne un générateur qui produit de l’énergie électrique. Sur les éoliennes « classiques » (celles que vous voyez sur le bord de vos routes, donc), le générateur nécessite une vitesse de rotation entre 1000 et 2000 tours par minute, tandis que les pales tournent quant à elles plus lentement (entre 5 et 25 tours par minute). Ces dispositifs présentent également un multiplicateur (ou boîte de vitesse), installé entre le rotor et le générateur, afin d’augmenter leur vitesse de rotation.

L’énergie cinétique du vent convertie en énergie mécanique de type éolienne ne date pas d’hier. Elle a été utilisée au cours des âges pour pomper l’eau ou moudre le grain. Il faudra toutefois attendre le 19ᵉ siècle en France pour voir fleurir les premières installations appelées « éoliennes ». C’est principalement après la Seconde Guerre mondiale que de nombreux programmes de recherche ont éclos en Europe, afin de diversifier les sources d’énergie et réduire la dépendance du continent aux énergies fossiles. Depuis, l’énergie éolienne a pris son envol. D’ailleurs, sa production a atteint 419,5 térawattheures (TWh) dans l’Union européenne en 2022 !

💡 Même si leur vitesse de rotation est variable, les éoliennes tournent plus de 80 % du temps. On estime qu’un parc éolien de 4 à 6 éoliennes peut produire l’équivalent de la consommation électrique annuelle de 12 000 personnes.

Pourquoi opter pour l’énergie éolienne ?

Sur le plan environnemental et social, l’énergie éolienne présente son lot d’avantages, à commencer évidemment par le fait qu’il s’agit d’une énergie 100 % renouvelable. Pas d’énergie fossile, pas de gaz à effet de serre, pas de déchets toxiques ou radioactifs. En bref, une empreinte environnementale toute douce. Puisque l’énergie produite à partir du vent remplace aisément celle produite par les ressources fossiles, l’éolien participe largement à la lutte contre le changement climatique, ainsi qu’au maintien de la biodiversité des milieux naturels. Pour résumer, l’électricité éolienne : 

  • Produit une énergie 100 % naturelle, renouvelable et durable ;
  • N’est pas sujette aux pénuries (au contraire des énergies fossiles 👀) ;
  • N’altère pas la qualité de l’air, du sol ou de l’eau ;
  • Ne dégrade pas la biodiversité.

Contrairement à ce que l’on pourrait croire, l’installation de grands parcs d’éoliennes ne mobilise pas de très grandes surfaces au sol, au contraire des fermes de panneaux photovoltaïques. Autrement dit, la surface inutilisée peut être exploitée pour l’agriculture ou l’élevage. Par ailleurs, les propriétaires des terrains occupés sont généralement rétribués ! Tout bénéf’ 😉. Puis en cas de pénurie d’espace au sol, il est toujours possible de s’en remettre à l’éolien offshore. Les mâts sont alors érigés aux abords des côtes. 

Sachez également qu’il est possible d’adopter sa propre éolienne à domicile. Même si la mise de départ est assez conséquente, il est possible de hisser son installation sur un terrain et d’alimenter l’ensemble d’un foyer grâce à l’électricité produite.

L’éolien : les mauvais points

On reproche le plus souvent à l’éolien son caractère intermittent. Il est en effet plutôt compliqué de prévoir avec certitude la force et la direction du vent. Et pas de vent, pas d’électricité. Cependant, les éoliennes offshore souffrent beaucoup moins de cette problématique. La force du vent étant plus importante au large des côtes. La bonne nouvelle, c’est qu’en la matière, la stratégie hexagonale est ambitieuse. Le parc éolien en mer de Saint-Nazaire, inauguré en 2022, est le premier du genre sur le territoire, mais il devrait être suivi par de nombreux congénères. D’après les annonces d’Emmanuel Macron lors de son discours à Belfort, le 10 février 2022, pas moins de 50 parcs devraient être mis en service d’ici à 2050, pour une puissance totale de 40 GW. Avec un unique parc achevé, l’éolien en mer a représenté 1,9 TWh sur l’année 2023 (contre 0,6 TWh en 2022).

L’éolien en mer est aussi une excellente façon d’apaiser les tensions de certains riverains. En effet, il est souvent reproché à ces installations de représenter une pollution sonore, visuelle ou auditive. Théoriquement, elles sont placées le plus loin possible des habitations, mais il se peut parfois que ce « plus loin » soit encore trop près pour certain·e·s habitant·e·s. Dans ce cas, l’éolien en mer peut s’avérer être une excellente alternative.

L’énergie éolienne : quel avenir ?

On ne le répètera jamais assez, l’énergie éolienne est une énergie d’avenir ! En 2023, les productions éolienne et solaire ont atteint des niveaux record, tandis que la production thermique fossile a quant à elle atteint son plus bas niveau depuis 2014. Comme le rappelle le gestionnaire RTE, l’an dernier, « avec 48,7 TWh de production d’éolien terrestre (soit 9 TWh de plus qu’en 2022) et 1,9 TWh de production offshore, l’éolien a ainsi contribué à la sécurité d’approvisionnement lors des saisons froides, permettant de limiter le recours aux centrales alimentées par les combustibles fossiles. En 2023, le volume de production éolienne a largement dépassé celui des centrales au gaz (30,0 TWh) et se place au troisième rang des filières de production française ». Pas mal, n’est-ce pas ?

Mais ça ne devrait pas s’arrêter là. À en croire la feuille de route pour les sources d’énergie renouvelables de l’Union Européenne (UE), l’énergie éolienne pourrait bien représenter pas moins de 50 % de l’électricité consommée dans l’UE d’ici à 2050. Un tiers de cette électricité sera probablement produite via des installations offshore. On ne sait pas vous, mais nous, on a hâte !

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Anaïs Hollard

Captivée par les sujets liés à l’énergie, Anaïs a longtemps collaboré avec de grands acteurs du secteur, avant de choisir la voie de l’indépendance, en tant que journaliste web. Aujourd’hui, elle continue de délivrer son expertise en matière d’énergie et de transition écologique. Ses passions : la lecture, l’écriture (forcément) et les DIY créatifs !

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