Comprendre les vagues de chaleur
Qu’est-ce qu’une vague de chaleur ? Quel lien avec le changement climatique et quels risques sur la population ? Explications.
Elles font très régulièrement la Une des actualités. Dans un contexte de climat qui se réchauffe, la France fait face à une augmentation des vagues de chaleur, qui deviennent aussi plus longues et plus intenses.
Mais de quoi parle-t-on exactement ? Celles-ci correspondent à des températures qui atteignent des niveaux anormalement élevés, observées pendant plusieurs jours consécutifs. En France, elles répondent à des critères statistiques précis qui sont fonction de l’indicateur thermique national, soit la moyenne des températures minimales et maximales calculées à partir de 30 stations météo réparties dans plusieurs départements et régions sur le territoire métropolitain.
Ainsi, pour répondre aux critères d’une vague de chaleur, l’indicateur thermique national doit être supérieur ou égal pendant un jour à 25,3 °C ; mais aussi supérieur ou égal à 23,4 °C pendant au moins 3 jours. A noter, que les niveaux de température et la durée de l’épisode qui permettent de caractériser une vague de chaleur varient selon les régions du monde.
Comment se forment-elles ?
Bien souvent, elle résulte de la formation d’un phénomène météorologique appelé blocage anticyclonique par les météorologues ou dôme de chaleur par les médias.
Dans cette situation, un solide anticyclone s’installe sur le pays, et y bloque une masse d’air déjà assez chaude (dont l’origine préalable se situe souvent au Maghreb) qui en stagnant sur le pays va encore se réchauffer et s’entretenir pendant une longue période.
Août 2003 est justement l’exemple parfait de ce type de canicule, comme celle de 2006 aussi par exemple. Ce phénomène conduit très souvent à des pics de chaleurs, comme en août 2023, mois qui avait été marqué par de nombreux records locaux.
Quels effets sur les populations ?
Évidemment ces vagues de chaleur ne sont pas sans conséquence pour l’environnement, et comportent des risques sanitaires sur la population.
Si tout le monde peut souffrir de la chaleur, certaines personnes sont plus vulnérables comme les personnes âgées, les nourrissons, les travailleurs exposés à la chaleur, les femmes enceintes etc…
Le corps met en place des mécanismes pour se protéger contre la chaleur (transpiration, vasodilatation) et ceux-ci fonctionnent moins bien chez les personnes situées dans les deux extrêmes de l’âge.
La chaleur estivale, dès qu’elle dépasse 30 degrés (et pas forcément en période dite de canicule), est désormais l’un des premiers facteurs de mortalité pendant cette saison
Pour la première fois, des chercheurs de Santé publique France ont quantifié le poids de la chaleur sur la mortalité de la population française pendant l’été. Ainsi, entre 2014 et 2022, près de 33 000 personnes – 32 658 exactement – sont décédées à cause de leur exposition à de fortes températures.
Quel lien avec le réchauffement climatique ?
Comme le souligne Météo-France, le recensement des vagues de chaleur depuis 1947 indique clairement que la fréquence et l’intensité de ces événements a augmenté. L’occurrence de vague de chaleur en France, qui était en moyenne d’un été tous les 5 ans avant 1989, est devenue annuelle depuis l’an 2000.
Les événements plus longs et plus chauds ont également été plus fréquents ces dernières années.
La dernière en date, survenue en août 2023 constitue désormais officiellement la 48ème vague de chaleur recensée depuis 1947. Sur ces 48 vagues de chaleur, 9 ont eu lieu avant 1989, le reste après 1989.
Il y a eu 4 fois plus de vagues de chaleur ces 38 dernières années que les 38 précédentes.
Aussi, plus globalement, depuis 2008, au moins une station de mesure dépasse les 40°C chaque année (sauf en 2014).
Ce qui conduit au déclenchement de l’alerte vigilance rouge pour canicule par les services de Météo France, dont la première avait été émise en juin 2019 et qui concerne désormais bien souvent un grand nombre de départements, parfois même ceux situés les plus au Nord.
Enfin, la fréquence des événements devrait doubler d’ici à 2050. En fin de siècle, ils pourraient être non seulement bien plus fréquents qu’aujourd’hui mais aussi beaucoup plus sévères et plus longs, avec une période d’occurrence étendue de la fin mai au début du mois d’octobre. Le contrôle des émissions de gaz à effet de serre sera déterminant pour leur stabilisation dans la seconde moitié du XXIe siècle.
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