De l’échec de Copenhague à l’émotion de Glasgow, quelles sont les COP qui ont marqué l’Histoire ?
La 28e conférence climatique de l’ONU, prévue du 30 novembre au 12 décembre 2023 aux Émirats arabes unis, suscite des attentes en tant que la plus grande COP jamais réunie. Cependant, l’histoire des COP antérieures révèle que peu d’entre elles ont laissé une empreinte significative.
L’origine
En 1990, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) de l’ONU émet son tout premier rapport. Deux ans plus tard, lors du sommet de la Terre à Rio, où 150 dirigeants d’État ou de gouvernement sont présents, la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques est adoptée. L’objectif de cette convention est de limiter les émissions de gaz responsables de l’effet de serre, entraînant le réchauffement de la planète. La première Conférence des Parties (COP), qui fait référence aux réunions de la convention, se tient à Berlin en 1995.
Moins 5 % des gaz à effet de serre
En 1997, la troisième COP à Kyoto a marqué un tournant en lançant le protocole éponyme. Il s’agissait du premier accord international sur le climat, établissant des objectifs contraignants de réduction des émissions de gaz à effet de serre de 5 % pour les pays industrialisés (à l’exception des États-Unis qui ne l’ont pas ratifié). Malheureusement, bien que novateur, le protocole n’a pas réussi à contenir l’explosion des émissions.
L’échec de Copenhague
En décembre 2009, la COP de Copenhague a été marquée par un conflit intense entre les pays du nord et du sud. Les États-Unis, soutenus par d’autres États, ont refusé que l’accord soit contraignant. La conférence s’est terminée sans le pacte mondial espéré. Bien que le texte ait fixé comme objectif de limiter la hausse de la température de la planète à 2°C par rapport à la Révolution industrielle, il est resté évasif sur les moyens concrets d’y parvenir.
L’ambitieux 1,5°C
En 2015 à Paris, un moment historique a eu lieu avec l’engagement des pays à limiter l’augmentation de la température mondiale bien en-dessous de 2°C par rapport aux niveaux préindustriels et à poursuivre leurs efforts pour la limiter à 1,5°C. Cependant, le premier bilan de l’accord, publié cette année, indique que les efforts déployés ne sont pas suffisants, incitant l’ONU à appeler à des actions beaucoup plus substantielles « maintenant, sur tous les fronts ».
Les larmes d’Alok Sharma
À la clôture de la COP26 à Glasgow, le président britannique Alok Sharma a présenté des excuses au monde, en larmes, pour avoir échoué à inclure dans l’accord un objectif de sortie du charbon et du pétrole. Des modifications de dernière minute, obtenues par l’Inde et la Chine, ont créé des tensions. Avant de sceller l’adoption d’un coup de marteau, Alok Sharma s’est exprimé d’une voix émue, les larmes aux yeux, exprimant son profond regret pour ce dénouement. La COP26 a mis en lumière les défis persistants et la nécessité urgente d’une action mondiale concertée pour lutter contre les changements climatiques.
(Avec AFP)
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