D’argent et de sang : la série française sur la fraude fiscale des quotas carbone en 2008-2009

Par La rédaction de Deklic , le 16 octobre 2023 — pollution - 4 minutes de lecture
Vincnet Lindon au 80ème Festival International du film de Venise pour présenter D'argent et de sang, Crédit Laurent Vu/SIPA

Vincnet Lindon au 80ème Festival International du film de Venise pour présenter D’argent et de sang, Crédit Laurent Vu/SIPA

D’argent et de sang retrace l’histoire captivante de la fraude fiscale sur les quotas carbone, l’arnaque du siècle. Portée par une distribution impressionnante, cette adaptation vous plonge dans le monde de l’environnement, de la justice, de la finance et des réseaux sociaux. Cette série de 12 épisodes commence ce lundi 16 octobre sur Canal +.

En 2008-2009, la France a été le théâtre d’une arnaque fiscale monumentale, connue sous le nom de l’arnaque des quotas carbone. Cette fraude sophistiquée a exploité le marché des quotas d’émissions de CO2, initialement conçu pour lutter contre le changement climatique. Au lieu de contribuer à la réduction des émissions de gaz à effet de serre, des individus sans scrupules ont mis en place un stratagème qui a permis de détourner plusieurs milliards d’euros au préjudice du fisc.

L’arnaque a été rendue possible par une alliance improbable entre les petites frappes du quartier populaire de Belleville et la plus haute bourgeoisie parisienne. Cela a créé une toile complexe de complicités et de transactions financières, alimentant ainsi une traque internationale qui s’étendait de la France à Israël.

Les personnages clés

Simon Weynachter : le justicier

D’argent et de sang suit de près l’enquête menée par un officier des douanes judiciaires Simon Weynachter, incarné par Vincent Lindon. Weynachter s’est retrouvé confronté à l’aveuglement des politiques et de la hiérarchie policière alors qu’il faisait face à des fraudeurs de plus en plus inventifs.  Un rôle de justicier qui a séduit l’acteur, habitué à des rôles dans des drames sociaux, et qui se dit « obsédé par la justice, l’injuste et l’impunité ». « C’est l’un des personnages qui m’a le plus passionné dans ma vie d’acteur. Je me disais que j’allais enfin pouvoir être moi devant une caméra. J’étais comme un enfant qui joue au cow-boy. Je me sers de ce personnage pour crier au monde entier ce que je pense au fond de moi ».

Jérôme Attias : le trader sans scrupules

Face à lui, Niels Schneider interprète un jeune trader aux dents longues et à la Ferrari rutilante, dont le personnage est fortement inspiré du financier Arnaud Mimran, condamné à 8 ans de prison dans le cadre de cette affaire. Le rôle aurait dû échoir à Gaspard Ulliel et quelques scènes ont même été tournées avec lui, avant son décès accidentel début 2022.

Fitous : l’arnaqueur de Belleville

Enfin, Ramzy Bedia incarne le personnage de Fitous, l’arnaqueur de Belleville prêt à tout pour atteindre ses objectifs. Fitous est inspiré de Marco Mouly, lui aussi condamné à la même peine.Devenu une personnalité des réseaux sociaux, il était au centre de la série documentaire de Netflix Les rois de l’arnaque, sur le même sujet. « C’est un petit peu moi ce personnage », a raconté Ramzy Bedia lors de la présentation de la série à la Mostra de Venise. « J‘ai grandi à côté de ces gens, je connais cet univers… Grâce à Dieu, je suis acteur et pas voyou ! ».

Au-delà de ces personnages plus vrais que nature, la série marque les débuts en télé de l’un des plus balzaciens des réalisateurs contemporains, encensé en 2021 pour son adaptation des Illusions Perdues. Derrière un abord très technique avec ses histoires de fraude fiscale et de marchés financiers dématérialisés, D’argent et de sang se veut une radiographie de la société, empruntant à l’esprit de la Comédie humaine, version XXIe siècle. « Ce qui m’intéresse, c’est de raconter une histoire qui puisse à la fois explorer l’intimité des personnages et qui s’interroge sur leur place dans les grands mouvements de la société et de l’histoire », a expliqué Xavier Giannoli à l’AFP. « J’ai un goût balzacien du personnage. Ce qui m’intéresse, c’est quelle vérité humaine il peut y avoir chez ces personnages qui ont à voir avec l’obsession du profit, le mal, l’auto-destruction, les questions morales », a-t-il poursuivi. « Est ce qu’il y a quelque chose à sauver de cette humanité, ce monde et cette société ? ».

(Avec AFP)

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