EDF promet la décarbonation totale des territoires insulaires dont il a la charge pour 2033

Par Anne-Lise Lecointre-Baladi , le 5 octobre 2023 - 4 minutes de lecture
Corse paysage, Crédit imageBROKER.com/SIPA

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EDF a annoncé mercredi 4 octobre la décarbonation d’ici 2033 de la production d’électricité de l’ensemble des territoires insulaires dont il a la charge, en convertissant les centrales thermiques présentes sur ces territoires à la production d’électricité à partir d’huile de colza, au lieu de sources d’énergies fossiles.

EDF SEI (Systèmes énergétiques insulaires) est un des principaux producteurs d’énergie et le responsable du réseau d’électricité de La Réunion, La Martinique, la Guadeloupe, Saint-Martin et Saint-Barthélémy, la Guyane, la Corse, Saint-Pierre-et-Miquelon et les iles du Ponant.

Révolution verte : EDF SEI vise la décarbonation totale d’ici 2033  

Alors qu’elles disposent actuellement d’un bouquet énergétique varié, « d’ici 2033 (…), toutes ces îles seront en 100% renouvelables ou quasi 100% renouvelable », a indiqué Antoine Jourdain, directeur d’EDF SEI, lors d’une conférence de presse organisée mercredi soir, à propos de ces zones non 
interconnectées, ou ZNI.

« Globalement, tous nos territoires seront 100% renouvelables, sauf la Corse », a-t-il indiqué, ce territoire étant interconnecté avec la Sardaigne et l’Italie, dont EDF ne maîtrise pas le bouquet énergétique.

Ce scénario de décarbonation de l’électricité, baptisé « Émeraude », est bien « un objectif de décarbonation tous producteurs confondus », a précisé la direction de l’énergéticien.

« Nous exploitons aujourd’hui quatre centrales thermiques, en Corse, à la Réunion, en Martinique et en Guadeloupe et nous avons deux projets de construction de nouvelles centrales qui fonctionneront à la biomasse liquide dès leur mise en service : la nouvelle centrale bioénergie du Ricanto en Corse 
et la nouvelle centrale bioénergie du Larivot en Guyane 
», a détaillé Frédéric Maillard, PDG d’EDF PEI (Production électrique insulaire).

« Nous nous sommes orientés vers une biomasse liquide élaborée à partir d’huile de colza », a déclaré M. Maillard, qui a indiqué que le groupe avait exclu toute production de biomasse à base de soja ou d’huile de palme.

Première centrale concernée, celle de Port-Est, à La Réunion, dont la conversion « sera achevée dans les prochaines semaines ».

Pour cette centrale de 212 MW, qui assure 40% de la consommation électrique annuelle de l’île, EDF a conclu un contrat d’approvisionnement avec la société Saipol, filiale du groupe Avril.

A l’horizon 2030, après conversion de l’ensemble du parc de production, EDF espère économiser ainsi 2,5 millions de tonnes de CO2 par an.

Il espère également augmenter significativement la qualité de l’air dans ces territoires en supprimant les émissions de soufre et en divisant par quatre les émissions de poussières.

Reste cependant à éclaircir un point :

Le Colza pousse habituellement dans le Nord de La France. C’est une culture qui nécessite un climat frais et une bonne disponibilité d’eau.

De plus, envisager la culture du colza sur des îles montagneuses soulève des défis d’accessibilité avec le matériel agricole traditionnel. Une question se pose alors : serait-il possible d’importer du colza pour ce projet ? Si tel était le cas, il convient de noter que cela présenterait des avantages en termes de ressource renouvelable, mais malheureusement, le transport à longue distance pourrait avoir des conséquences sur le plan écologique en raison des émissions de gaz à effet de serre associées. A suivre !

(Avec AFP)

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Anne-Lise Lecointre-Baladi

Rédactrice en chef Deklic

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