Énergies renouvelables : une compétitivité record en 2022
Renforcée par la crise des prix des combustibles fossiles, la compétitivité des énergies renouvelables s’est accélérée en 2022 et ce malgré l’inflation des coûts. C’est ce que révèle un rapport publié cette semaine par l’Agence internationale pour les énergies renouvelables (Irena). Voici les points essentiels à retenir.
Un coût de production en baisse
Excellente avancée pour la transition écologique ! Selon un rapport publié mardi 29 août, par l’Agence internationale pour les énergies renouvelables (Irena), environ 86% (187 gigawatts) de la capacité renouvelable mise en service en 2022 avait un coût inférieur à celui de l’électricité produite à partir de combustibles fossiles (charbon, gaz).
Le coût moyen pondéré de l’électricité a baissé en 2022 de 3% pour le photovoltaïque, de 5% pour l’éolien terrestre, 13% pour la bioénergie et 22% pour la géothermie. La Chine a été le principal moteur de la baisse mondiale des coûts du solaire photovoltaïque et de l’éolien terrestre en 2022, tandis que d’autres marchés ont connu un ensemble de résultats beaucoup plus hétérogènes.
En compilant les résultats des 20 pays du G20, seuls ont augmenté les coûts de l’éolien offshore et de l’hydroélectricité, de 2% et 18%, en raison d’une moindre part de la Chine dans le déploiement de l’éolien offshore et de dépassements de coûts dans certains grands projets hydroélectriques.
Depuis 2010, le coût moyen pondéré mondial de l’électricité solaire photovoltaïque a chuté de 89% pour atteindre 0,049 USD/kWh, soit près d’un tiers de moins que le combustible fossile le moins cher à l’échelle internationale. En 2010, cette source d’énergie renouvelable était 710 % plus chère que la solution alimentée aux combustibles fossiles la moins chère en 2010. En 2022, elle coûte 29 % de moins que la solution alimentée aux combustibles fossiles la moins chère en 2022.
Pour l’éolien terrestre, la baisse a été de 69% à 0,033 USD/kWh en 2022, soit un peu moins de la moitié de la valeur de l’option la moins chère dans les combustibles fossiles. En 2010, le LCOE (coût actualisé de l’énergie) moyen pondéré mondial de l’éolien terrestre était 95 % plus élevé que le coût le plus bas de production d’énergie fossile. En 2022, le LCOE (coût actualisé de l’énergie) moyen pondéré mondial des nouveaux projets éoliens terrestres était inférieur de 52 % à celui des solutions alimentées aux combustibles fossiles les moins chères.
L’énergie renouvelable offre aussi des avantages majeurs en sécurité énergétique
La crise des prix des combustibles fossiles de 2022 a rappelé de manière révélatrice les puissants avantages économiques que les énergies renouvelables peuvent apporter en termes de sécurité énergétique.
L’an dernier, le secteur mondial de l’électricité a directement économisé avec les renouvelables (solaire, éolien, hydroélectricité, etc.) 520 milliards de dollars sur le coût des combustibles grâce aux sites de production installés dans le monde depuis 2000.
Outre ces économies directes, la réduction des émissions de CO2 et des polluants atmosphériques se traduit par de « substantiels avantages » économiques, ajoute le rapport.
Sans le déploiement réalisé au cours des deux dernières décennies, les répercussions économiques de la hausse du prix des combustibles fossiles en 2022 auraient été bien plus graves, « dépassant même la capacité de nombreux gouvernements à les atténuer », souligne le rapport.
La part des énergies renouvelables doit accélérer
Pour le directeur général de l’Agence internationale pour les énergies renouvelables (Irena), Francesco La Camera, « l’année 2022 est un tournant dans le déploiement des énergies renouvelables. Leur compétitivité en termes de coûts n’a en effet jamais été aussi grande, malgré l’inflation persistante des coûts des produits de base et équipements ».
« Les régions les plus touchées par ce choc historique des prix ont fait preuve d’une résilience remarquable en grande partie grâce à l’augmentation massive de l’énergie solaire et éolienne au cours des dix dernières années », note-t-il.
Pour rester sous 1,5°C de réchauffement par rapport à l’ère préindustrielle, le monde devra encore « ajouter en moyenne 1.000 GW d’énergie renouvelable par an jusqu’en 2030, soit plus de trois fois plus que les niveaux de 2022 », souligne l’Irena.
(Source AFP)
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