La COP 28 : prolongation, tollé, insuffisance … Que retenir de ces dernières 24H ?

Par Anaïs Hollard , le 12 décembre 2023 - 3 minutes de lecture
Licypriya Kangujam proteste contre les énergies fossiles lors de la COP28

© Rafiq Maqbool

Comme d’aucun s’y attendaient, la COP28 ne terminera pas à l’heure qu’avait fixée son Président, Sultan Al Jaber. En cause, des tensions accrues autour de la question de la sortie des énergies fossiles et un texte jugé insuffisant. L’Arabie saoudite et ses alliés auront-ils raison de cette 28e conférence de l’ONU sur le climat ?

Un manque d’ambition flagrant sur la question des énergies fossiles

Comme on pouvait s’y attendre, la COP28 joue les prolongations, alors qu’un compromis sur la question des énergies fossiles est encore loin de se dégager à Dubaï. L’heure limite de 07H00 GMT fixée la semaine dernière par Sultan Al Jaber, est passée sans accord, comme de nombreux négociateurs le prévoyaient.

Le dernier projet d’accord mis sur la table a été jugé par beaucoup trop faible pour répondre à la crise climatique. Si le sort réservé aux énergies fossiles semblait pour certains scellé, le document de 21 pages proposé par Sultan Al Jaber, président de la COP28 ne fixe plus aucun objectif commun de « sortie » du pétrole, du gaz et du charbon, pourtant envisagé dans les versions antérieures. Ce lundi 11 décembre, l’Union européenne a ainsi jugé « insuffisant » ce projet d’accord présenté par la présidence émiratie, appelant à une ambition plus grande pour sortir des énergies fossiles. Après une longue suite de nuits sans sommeil, un nouveau projet d’accord est espéré aujourd’hui, mardi 12 décembre, selon des délégués, sans toutefois préciser l’heure. Face aux résistances des pays exportateurs de pétrole, l’espoir de faire adopter un texte historique appelant officiellement à la sortie des énergies fossiles semble désormais très improbable.

Que dit le texte de la COP28 ?

Si ce premier texte proposé hier reconnaît bel et bien la nécessité de réduire les émissions de gaz à effet de serre, c’est toutefois sa formulation qui a suscité la colère des pays de l’UE. En effet, dans le paragraphe le plus scruté, les parties sont appelées à prendre des actions qui « pourraient » inclure plusieurs éléments, parmi lesquels la « réduction à la fois de la consommation et de la production des énergies fossiles d’une manière juste, ordonnée et équitable, de façon à atteindre zéro net (neutralité carbone, NDLR) d’ici, avant ou autour de 2050, comme préconisé par la science ». Entre « pouvoir » et « devoir », le fossé est profond.

Ce mardi matin, les Européens se sont donc réunis pour se coordonner. Diplomates et ministres cherchent désormais à rendre le texte plus contraignant. La course contre la montre est entamée, mais rien ne présage pour l’heure une sanction plus sévère à l’égard des énergies fossiles. « La COP28 est maintenant au bord de l’échec total », est allé jusqu’à écrire sur X Al Gore, ancien vice-président américain et militant du climat. Pour l’émissaire américain et ancien secrétaire d’Etat au climat, John Kerry le constat est catastrophique. « C’est la dernière COP où nous aurons la chance d’être capable de maintenir en vie le 1,5°C », a t-il déclaré dans la nuit de lundi à mardi, lors d’une réunion avec les représentants des pays.

(Avec AFP)

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Anaïs Hollard

Captivée par les sujets liés à l’énergie, Anaïs a longtemps collaboré avec de grands acteurs du secteur, avant de choisir la voie de l’indépendance, en tant que journaliste web. Aujourd’hui, elle continue de délivrer son expertise en matière d’énergie et de transition écologique. Ses passions : la lecture, l’écriture (forcément) et les DIY créatifs !

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