L’Azerbaïdjan, pays pétrolier, en lice pour accueillir la COP29
Alors que la COP 28 n’est pas terminée, sur la scène mondiale de la lutte contre le changement climatique, un nouvel épisode se joue, mettant en lumière les tensions politiques et environnementaux à venir. Au cœur de cette intrigue, la désignation du pays hôte pour la COP29.
Bloquée depuis des mois, la désignation du pays devant présider la 29e conférence de l’ONU sur le climat, dans un an, pourrait se résoudre à la COP28 à Dubaï dans les prochains jours, après l’annonce que l’Arménie soutenait l’Azerbaïdjan, l’un des berceaux historiques du pétrole.
Les deux pays du Caucause, dont la dernière guerre remonte à 2020 et qui s’opposent encore régulièrement dans des incidents armés à la frontière, ont fait une déclaration conjointe jeudi 7 décembre dans laquelle ils annoncent, entre autres, que l’Arménie retirait sa candidature à l’organisation de la COP29 et soutenait celle de l’Azerbaïdjan. Leurs deux candidatures se neutralisaient et bloquaient le processus.
Les COP sont organisées chaque année dans un bloc de pays différent : pour cette année, l’Asie a désigné les Émirats arabes unis, et l’an prochain sera le tour de l’Europe de l’Est, dont les pays membres doivent s’accorder, selon la procédure de l’ONU.
Alors que la Russie s’oppose à la candidature de la Bulgarie, l’Union européenne doit s’accorder. Vendredi 8 décembre au matin, une source à la présidence espagnole du Conseil européen à Dubaï indiquait que l’UE restait « concentrée à l’heure actuelle sur la réussite de cette COP », sans commentaire sur un éventuel soutien à une candidature de l’Azerbaïdjan.
La décision doit se prendre à la COP28, qui se termine mardi 12 décembre.
Vers un nouvel hôte pétrolier : enjeux et réactions à la COP
Si l’Azerbaïdjan était désignée, cela signifierait qu’un autre pays pétrolier accueille la COP, puisqu’environ 90% de l’économie du pays dépend du pétrole et du gaz. Ce qui a immédiatement suscité l’ironie ou l’inquiétude des experts et ONG présents à Dubaï, déjà très critiques de la présidence émiratie cette année !
« La route post-COP28 mènera, semble-t-il, à Bakou, qui est peut-être la première capitale du pétrole il y a des milliers d’années, où Marco Polo y a documenté sur le commerce de pétrole, et où les touristes peuvent encore doper leur santé en prenant un bain de pétrole brut », a écrit sur X Richard Black, du centre de réflexion Ember.
Les ONG appellent l’ONU à imposer des « règles strictes sur les conflits d’intérêts pour que les intérêts des énergies fossiles ne puissent pas influer sur les négociations climatiques », a déclaré Romain Ioualalen, de l’ONG Oil Change International. Pour rappel, la COP28 est en effet celle qui a inclu le plus de lobbyistes de l’histoire des COP.
(Avec AFP)
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