Record de lobbyistes des énergies fossiles à la COP28, selon des ONG

Par La rédaction de Deklic , le 5 décembre 2023 - 3 minutes de lecture
Patrick Pouyanné en 2003, Crédit Lionel Guericolas - MPP/SIPA

Patrick Pouyanné en 2003, Crédit Lionel Guericolas – MPP/SIPA

Nouveau record pour la COP28 : près de 2500 lobbyistes des énergies fossiles ont obtenu une accréditation pour la conférence de l’ONU sur le climat aux Emirats arabes unis, qui n’ont pas caché les avoir invités, selon les résultats d’une enquête d’une coalition d’ONG dévoilés ce mardi 5 décembre.

Ce chiffre est d’autant moins une surprise que la COP a prévu d’accueillir un nombre record de participants (plus de 88 000 sans compter les 20 000 personnels techniques et liés à l’organisation) et que, pour la première fois, les participants devaient renseigner leur employeur et la relation, financière ou non, avec l’entité demandant une accréditation en leur nom.

La coalition Kick Big Polluters Out (KBPO, 450 ONG dont Global Witness, Greenpeace, ActionAid et Transparency International) estime que le nombre de 2456 lobbyistes des fossiles recensés dans la liste provisoire des participants publiée par l’ONU est probablement sous-estimé puisque son analyse se fonde uniquement sur des données publiques. 

Seules les délégations du Brésil (plus de 3000 personnes) et des Emirats (près de 4500 sans compter leurs 4900 invités) sont plus importantes que les lobbyistes des énergies fossiles, qui surpassent en nombre les délégations des dix pays « les plus vulnérables au changement climatique » (1509 personnes) et les représentants des populations indigènes (316).

La France a accrédité Patrick Pouyanné, PDG de TotalEnergies, l’Italie a emmené des cadres d’Eni et l’Union européenne des employés de BP, Eni et ExxonMobil, selon KPPO.

Les organisations professionnelles ayant le statut d’observateur à la COP ont aussi amené leur contingent d’employés de Shell, TotalEnergies ou Equinor.

L’analyse « ligne par ligne » des ONG ne prend pas en compte les lobbyistes d’autres secteurs polluants mais compte « tout individu qui peut raisonnablement avoir pour objectif d’influencer » la COP28 « dans l’intérêt des entreprises fossiles et de leurs actionnaires » comme un lobbyiste.

Le rôle du pétrole, du gaz et du charbon est au cœur du bras de fer de cette COP28.

« Croyez-vous vraiment que Shell, Chevron ou ExxonMobil envoient des lobbyistes pour observer passivement les discussions? », s’interroge Alexia Leclercq, cofondatrice de Start Empowerment, citée par KBPO dans son communiqué. « Ils sont la raison pour laquelle la COP28 est dans un brouillard de déni climatique et pas dans la réalité. »

(Avec AFP)

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La rédaction de Deklic

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