Le grand débat sur l’éolien en mer est officiellement ouvert
Un vaste débat public s’est ouvert lundi 20 novembre, pour cinq mois, sur l’usage de la mer en France. L’objectif : pré-définir des zones prioritaires d’implantation possible pour les éoliennes marines.
« La mer en débat », c’est ainsi qu’est baptisée cette grande concertation. Elle a commencé en Normandie par un premier débat avec les étudiants de l’IUT d’Alencon et se poursuivra partout en France, sur toutes les façades maritimes, d’après la Commission nationale du débat public (CNDP). Ce débat, organisé par l’autorité indépendante, est le tout premier mené sur l’avenir de la mer et ses enjeux, à l’échelle du pays et de ses quatre façades. Jusqu’ici, un débat public plus restreint était organisé pour chaque projet de parc éolien marin. Ce temps est désormais révolu.
L’avenir de la mer en jeu
L’objectif de ce vaste et « unique » débat est de « permettre à toute personne, habitante ou non du littoral, de prendre part à l’élaboration des choix qui seront faits en 2024 sur l’avenir de la mer, de sa biodiversité, des littoraux et de l’éolien en mer en France métropolitaine », explique la CNDP. « L’occasion de s’informer sur ces enjeux et de peser sur l’avenir de la mer et des littoraux pour mieux la protéger et la partager ». L’État doit en effet en 2024 actualiser les « Documents stratégiques de façade » (DSF), documents de planification destinés, entre autres, à protéger à l’environnement, encadrer la cohabitation des activités et identifier des zones prioritaires pour l’éolien en mer à horizon de dix ans et potentiellement à horizon 2050.
Le débat se tiendra jusqu’au 26 avril. Des réunions sont prévues tout le long du littoral, à Marseille, Ouistreham, Brest, en passant par Arcachon ou Saint-Brieuc : débats mobiles sur les marchés de l’Ile-Rousse, Pornic ou Courseulles-sur-Mer, réunions publiques, ciné-débats, échanges scientifiques, ateliers, tables-rondes en ligne… Depuis le discours d’Emmanuel Macron sur les énergies début 2022, la France porte un objectif de 40 à 45 gigawatts (GW) d’éolien en mer en 2050, soit une cinquantaine de parcs.
Une stratégie en faveur de l’éolien en mer
Ce mercredi 22 novembre, le gouvernement a présenté son projet de stratégie énergétique, destinée à « sortir la France de sa dépendance aux énergies fossiles ». Pour réussir la transition, il évoque notamment la nécessité de « massifier la production de toutes les énergies renouvelables », à commencer par l’éolien en mer, à hauteur de 18 gigawatts de capacité (GW) en 2035. Ce qui correspond à une trentaine de parcs comme celui au large de Saint-Nazaire, le seul en service aujourd’hui en France.
Selon l’État, l’éolien représente le plus fort potentiel de développement d’énergie en milieu marin dans la décennie à venir. La France bénéficie du 2ème gisement d’éolien en mer en Europe après la Grande-Bretagne, l’Europe étant le premier marché de l’éolien en mer au monde. La loi énergie-climat fixe comme objectif celui d’atteindre 33 % de la consommation énergétique d’origine renouvelable toutes énergies confondues en 2030. Pour la seule production d’électricité, cette part est fixée à « au moins » 40 %. « L’éolien en mer doit y participer directement » partageait en juin dernier le ministère de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires et le ministère de la Transition énergétique. Pour autant, cette source d’énergie verte ne vient pas sans risques pour la biodiversité. Reste désormais à connaître l’issue du grand débat.
(Avec AFP)
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