Le saumon atlantique et la tortue verte rejoignent la liste rouge des espèces menacées à cause du changement climatique
Avec l’entrée du saumon atlantique, de la tortue verte et du mahogany grandes feuilles, la nouvelle liste rouge mondiale des espèces menacées met en lumière les conséquences du réchauffement climatique sur la biodiversité dans le monde. Bonne nouvelle cependant, deux espèces d’antilopes ont vu leur situation s’améliorer grâce aux efforts de conservation.
La liste s’allonge. Lundi 11 décembre, en pleine COP28 à Dubaï, l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) a dévoilé le nouvel inventaire mondial de l’état de conservation des espèces végétales et animales. Cette liste rouge, qui permet de mesurer le risque d’extinction de ces dernières, compte désormais 157 190 espèces dont 44 016 menacées d’extinction à l’échelle mondiale. 37% des requins et raies, 36% des coraux constructeurs de récifs et 34% des conifères sont notamment concernés. Dans cet état des lieux, la France figure parmi les dix pays hébergeant le plus grand nombre d’espèces en difficulté : 2 268 espèces menacées au niveau mondial sont présentes sur son territoire, en métropole et en outre-mer.
« Les changements climatiques menacent la diversité de la vie sur notre planète et affaiblissent la capacité de la nature à répondre aux besoins humains fondamentaux », a déclaré la Dr Grethel Aguilar, Directrice générale de l’UICN. « La présente mise à jour de la Liste rouge de l’UICN met en évidence les liens étroits entre les crises du climat et de la biodiversité, qui doivent être abordées conjointement. Le déclin des espèces est un exemple des ravages causés par les changements climatiques, auxquels nous avons le pouvoir de mettre un terme avec des mesures urgentes et ambitieuses pour maintenir le réchauffement en dessous de 1,5 degré Celsius » a-t-elle ajouté.
Réchauffement climatique et activités humaines
Parmi les modifications apportées à cet inventaire, le saumon atlantique – jusqu’alors classé dans la catégorie « préoccupation mineure » – est désormais considéré comme « quasi menacé ». Sa population à l’échelle mondiale a reculé de 23% entre 2006 et 2020, en raison notamment de la raréfaction de ses proies liée au changement climatique et aux conséquences des activités humaines. La liste rouge des espèces menacées de l’UICN vient par ailleurs compléter une première étude mondiale réalisée sur l’état des poissons d’eau douce. Le constat est alarmant : 25% des espèces évaluées courent aujourd’hui un risque d’extinction.
Dans la nouvelle liste, les tortues vertes du centre sud et de l’est de l’océan Pacifique sont respectivement classées « en danger » et « vulnérables », également touchées par les effets du réchauffement climatique ou les captures accidentelles pendant la pêche. Du côté des plantes, le mahogany grandes feuilles, aussi connu sous le nom de bois d’acajou – utilisé pour fabriquer des meubles, des éléments décoratifs ou des instruments de musique – passe de « vulnérable » à « en danger ». Sa population en Amérique centrale et latine a diminué d’au moins 60% ces 180 dernières années, précise l’UICN, conséquence des modes de culture non durables, de la croissance urbaine et de celle des terres agricoles grignotant les forêts tropicales.
Deux espèces sauvées, des efforts à poursuivre
Deux espèces d’antilopes ont quant à elles vu leur situation s’améliorer à l’occasion de cette mise à jour. L’oryx algazelle est désormais classée « en danger » grâce aux efforts faits pour sa conservation et sa réintroduction au Tchad, à la suite de son extinction à l’état sauvage vers la fin des années 1990. Si cette nouvelle est réjouissante, l’UICN ajoute toutefois que sa survie « dépend d’une protection continue contre le braconnage ». Quant aux antilopes saïgas, principalement présentes au Kazakhstan, elle ne sont plus « en danger critique » mais considérées comme « quasi menacées ». Dans ce pays d’Asie centrale, leur population a augmenté de 1 100% entre 2015 et 2022.
« La mise à jour d’aujourd’hui de la Liste rouge de l’UICN montre la puissance des efforts de conservation coordonnés aux niveaux local, national et international. Des histoires de réussite telles que celle de l’oryx algazelle montrent que la conversation fonctionne. Pour garantir que les résultats des actions de conservation soient durables, nous devons nous attaquer de manière décisive aux crises entrelacées du climat et de la biodiversité », a déclaré la Présidente de l’UICN, Razan Al Mubarak.
(Avec AFP)
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