Les billets d’avion taxés au Danemark pour soutenir la transition écologique du secteur aérien

Par Anaïs Hollard , le 19 décembre 2023 - 3 minutes de lecture
Avion de la compagnie Danish Air Transport

© Alberto Lo Bianco

Vendredi 15 décembre, le gouvernement a annoncé l’instauration d’une écotaxe sur les billets d’avion. Celle-ci s’élèvera en moyenne à 13,50 euros d’ici à 2030 et vise donc à soutenir des mesures écologiques, mais également sociales. Le Danemark appelle désormais à l’adoption d’une taxe européenne du même ordre.

Quid de cette nouvelle taxe

D’ici peu, les voyageurs au départ du Danemark devront s’acquitter d’une taxe supplémentaire qui devrait faire augmenter le prix de leurs billets d’avion d’en moyenne 13 euros. En réalité, tout dépendra de la distance parcourue, puisque les vols les plus courts présenteront un montant inférieur, et inversement pour les vols les plus longs. Il faudra donc s’attendre à des montants variables selon qu’il s’agisse d’un Copenhague-Paris ou d’un Copenhague-Bangkok. De plus, son augmentation devrait être progressive, puisque cette taxe s’élèvera à priori a 30 couronnes (4 euros) pour les court-courriers lors de son introduction en 2025, puis augmentera progressivement jusqu’à 50 couronnes (6,7 euros) en 2030. Un surcoût qui ne s’appliquera toutefois qu’aux vols au départ du Danemark et pas aux passagers en correspondance.

Une contribution qui vise donc à soutenir la transition du secteur aérien et notamment l’investissement dans les carburants verts, mais également, plus surprenant, la hausse du chèque-vieillesse. Cette aide perçue par les Danois touchant les plus petites pensions représente près de 2 milliards d’euros par an.

« J’imagine qu’au fur et à mesure des années, nous aurons une réglementation européenne commune dans ce domaine. Ça serait la bonne voie à suivre », a déclaré le ministre du climat et de l’énergie, Lars Aagaard.

Ecotaxe : où on est en France ?

En France, depuis 2005, les billets d’avion sont déjà assujettis à une taxe dite de solidarité, également appelée « taxe Chirac », puisqu’elle a été proposée par les présidents français Jacques Chirac et brésilien Luiz Inácio Lula da Silva. Cette prestation participe notamment au financement de l’organisme international Unitaid. Depuis 2020, celle-ci a été majorée par une éco-contribution. Une somme versée par les compagnies aériennes, qui varie de 1,50 à 18 euros sur les billets d’avion pour tous les vols au départ de la France.
Des mois durant, la question d’une nouvelle augmentation de cette contribution en faveur du développement du ferroviaire a été mise sur la table par le Gouvernement, qui y a finalement renoncé, malgré les déclarations passées du ministre délégué chargé des Transports, Clément Beaune : « Nous avons besoin d’investir massivement dans la transition écologique. Et l’une des sources de financement, c’est de demander aux modes de transport les plus polluants, la route et l’avion, de financer l’investissement, notamment dans le train pour qu’il y ait plus de trains et que les prix soient moins élevés ».

Toutefois, on peut espérer que l’annonce du Gouvernement danois remette un coup d’accélérateur à la taxation du transport aérien, en faveur de l’indispensable transition énergétique de l’aviation !

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Anaïs Hollard

Captivée par les sujets liés à l’énergie, Anaïs a longtemps collaboré avec de grands acteurs du secteur, avant de choisir la voie de l’indépendance, en tant que journaliste web. Aujourd’hui, elle continue de délivrer son expertise en matière d’énergie et de transition écologique. Ses passions : la lecture, l’écriture (forcément) et les DIY créatifs !

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