Mobilisation contre l’A69 : le point sur les actions et la répression
La mobilisation contre le nouveau tronçon de l’A69 continue, tout comme les interventions des forces de l’ordre. On fait le point sur les derniers rebondissements.
Six interpellations lors d’une manifestation dimanche
Six opposants au projet d’autoroute Toulouse-Castres ont été interpellés dimanche 18 février 2024 lors d’une manifestation interdite à Saïx, dans le Tarn, qui a donné lieu à des incidents avec les gendarmes, selon des sources concordantes.
Selon la préfecture, qui avait interdit cette manifestation, « 150 personnes ont agressé violemment les forces de l’ordre, ciblées par des jets de cocktail Molotov », ce que dément la Voie est libre, évoquant « un usage massif de gaz lacrymogène » par les gendarmes. Trois gendarmes ont été blessés et six manifestants interpellés, selon la préfecture qui assure que deux engins de chantier d’une usine de cimenterie à plusieurs centaines de mètres de la Zone à défendre (ZAD) créée par les opposants ont été « incendiés par des manifestants », ce qui est également démenti par les organisateurs de la manifestation.
Pour Gérald Darmanin, « les forces de l’ordre font face depuis plusieurs jours à une grande violence de la part de ceux qui cherchent à reconstituer une nouvelle ZAD sur le site des travaux de l’A69 ».
La « zone à défendre » en cours de démantèlement
Selon des sources concordantes, les forces de l’ordre ont commencé lundi 19 février à se préparer pour déloger les opposants à l’autoroute A69 des arbres en haut desquels ils campent pour empêcher la poursuite du chantier.
Lundi, une nacelle a été installée pour monter en haut d’un des arbres où les opposants vivent dans des cabanes pour empêcher la poursuite du chantier de l’autoroute Toulouse-Castres, ont constaté des journalistes de l’AFP. Cette nacelle a permis aux forces de l’ordre de détruire une plate-forme de cette Zone à défendre (ZAD) qui se trouvait dans cet arbre.
Cependant, les opposants, baptisés « écureuils », se sont repliés sur une autre partie du bois hors d’atteinte de la nacelle, à l’aide d’un système de cordes leur permettant de passer d’un arbre à l’autre sans avoir à en descendre.
Pendant l’opération, quelque 50 militants les encourageaient, aux cris de « Résiste ! » ou « Courage écureuils ! » La nacelle est ensuite partie, provoquant des cris de joie chez les opposants. « Un jour de plus pour le vivant ! », a ainsi crié l’un d’entre eux. Selon la préfecture, « une opération de nettoyage de la zone » a eu lieu lundi, après l’intervention d’un huissier « sur le site occupé illégalement par les opposants à l’A69 ». Puis « la CNAMO (cellule nationale d’appui à la mobilité) est arrivée sur la zone afin de faire descendre les opposants à l’A69 installés dans les arbres », ajoute-t-elle dans un communiqué.
Les forces de l’ordre encerclaient depuis samedi les arbres de la ZAD. D’après Bernard Cottaz, membre du collectif la Voie est libre, opposé à ce projet d’autoroute, les manifestants de dimanche voulaient ravitailler ces militants. Vendredi 16 février, plusieurs associations, dont Attac et la LDH, avaient déjà dénoncé des « exactions » des forces de l’ordre autour de la ZAD, les accusant notamment de priver les militants campant sur les arbres de toute possibilité de ravitaillement. Contactée par l’AFP, la préfecture n’avait pas souhaité s’exprimer à ce propos.
D’après Thomas Digard, du collectif la Voie est libre, présent sur place, samedi soir, 18 militants, baptisés les « écureuils » occupaient alors les cabanes construites dans des arbres ayant vocation à être abattus pour faire place au nouveau tronçon d’autoroute. Les opposants au projet d’A69 ont fait savoir à l’AFP qu’ils mettraient en place, si besoin, un autre campement au sol quelques centaines de mètres plus loin.
Les travaux d’abattage, en passe d’être repris
Atosca, le concessionnaire désigné par l’État, estime avoir depuis le 15 février le droit de reprendre les coupes d’arbres sur le tracé. Pour la Voie est libre, le bois occupé par les zadistes étant à « enjeu environnemental fort », il ne peut être défriché qu’entre le 1er septembre et le 15 octobre. Quatre associations ont ainsi déposé un « référé pénal environnemental » le 9 février auprès du parquet de Toulouse pour faire interdire la reprise du défrichage.
Selon les opposants, une pelleteuse est entrée dans les bois samedi en début d’après-midi. La préfecture a quant à elle déclaré à l’AFP que « des engins sont sur site pour débuter les travaux ».
(Avec AFP)
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