Prix de l’électricité : la hausse de février confirmée

Par Gaëlle Coudert , le 22 janvier 2024 - 4 minutes de lecture
Bruno Le Maire

Bruno Le Maire, le 15 janvier 2024, Crédit photo : Xose Bouzas/Hans Lucas via AFP

Invité du journal de 20h sur TF1, le ministre de l’Économie Bruno Le Maire a confirmé la hausse des prix de l’électricité de 8,6 à 9,8 % à compter du 1er février 2024.

Sur le plateau du journal de 20h de TF1, le ministre de l’Économie a confirmé la hausse attendue. « La facture d’électricité sur les tarifs heures pleines / heures creuses va augmenter de 9,8 % au 1er février. Sur les tarifs de base, 8,6 %. C’est-à-dire que pour 97 % des ménages français, l’augmentation sera sous les 10 % comme je m’y étais engagé », a-t-il détaillé. 

En visite à la centrale nucléaire de Gravelines, quelques jours auparavant, lundi 15 janvier, Bruno Le Maire avait laissé entendre qu’il n’y aurait pas de gel sur le tarif réglementé de l’électricité (TRVE) comme demandé par les consommateurs, mais réaffirmé que l’augmentation du prix ne dépasserait pas 10 %. Cet engagement du gouvernement avait déjà été rappelé par Agnès Pannier-Runacher, l’ex-ministre de la Transition énergétique, au mois de novembre dernier : « Nous l’avons dit avec Bruno Lemaire, notre décision est de faire en sorte qu’au 1er février 2024, la date à laquelle on va revoir les prix du tarif réglementé, ce tarif n’augmente pas de plus de 10 %. » 

« Concrètement, ça veut dire que pour un ménage qui se chauffe autrement qu’à l’électricité, ce sera une augmentation de 5 euros par mois. Et pour un ménage (…) qui se chauffe à l’électricité, qui a deux enfants, qui a une maison individuelle, ce sera en moyenne 18 euros par mois », a détaillé Bruno Le Maire, sur le plateau de TF1. Une « décision difficile », selon le ministre, mais une « décision qui est nécessaire pour garantir notre capacité d’investissement dans de nouvelles capacités de production électriques et pour sortir définitivement du quoi qu’il en coûte », a-t-il posé. 

Sortie progressive du bouclier tarifaire

Le tarif réglementé de l’électricité, dont bénéficie la majorité des foyers, est revu deux fois par an, le 1er février et le 1er août. Cette nouvelle hausse conséquente du prix de l’électricité, qui s’appliquera à compter du 1er février 2024 et qui suit les dernières ayant eu lieu au mois d’août 2023 (+ 10 %) et en février 2023 (+ 15 %), s’inscrit dans le cadre de la sortie progressive du bouclier tarifaire. 

Répondant aux questions d’Anne-Claire Coudray dimanche, le ministre de l’Économie a rappelé qu’il ne s’agissait pas de la dernière hausse pour sortir du bouclier tarifaire et précisé que la prochaine n’interviendrait pas avant le 1er février 2025. « Nous reviendrons à la situation qui était celle avant le bouclier tarifaire, nous faisons les choses progressivement et je le rappelle, nous avons pris en charge la moitié de la facture des ménages pendant la crise énergétique. Aucun autre État ne l’a fait », a expliqué le ministre. Une « exception française » soulignée aussi par le Président, Emmanuel Macron, lors d’une conférence de presse mardi 17 janvier 2024. « Là où ça aurait dû augmenter de plus de 100 % l’année dernière, ça a dû augmenter de 25 % (…) Et on va continuer d’avoir un prix de l’électricité nettement inférieur à nos voisins. » 

L’annonce faire par Bruno Le Maire a de nouveau été critiquée par l’UFC-Que Choisir, via sa présidente, Marie-Amandine Stévenin, ce lundi 22 janvier, sur France Info. « Nous n’avons pas été entendus », a-t-elle regretté, faisant référence au communiqué de l’association de consommateurs publié début janvier qui dénonçait une hausse « sans lien avec les coûts réels de production de l’électricité en France » et par lequel l’UFC-QUe Choisir s’alarmait des « conséquences dramatiques qu’elle aurait sur les ménages ». La présidente de l’UFC-Que Choisir considère que la sortie du bouclier n’est pas « progressive » et estime que l’augmentation de la facture mensuelle d’une famille pourrait s’approcher de 50 euros par mois, et non de 18 euros comme l’a indiqué le ministre. La secrétaire générale de la CFDT, Marylise Léon, a quant à elle appelé à « des aides ciblées pour tous les ménages qui ne peuvent pas absorber cette augmentation ».

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Gaëlle Coudert

Ancienne avocate parisienne reconvertie en journaliste basée dans les Pyrénées-Atlantiques, Gaëlle s’est spécialisée sur les sujets liés à l'écologie. Elle a cofondé le magazine basque Horizon(s), a été rédactrice en chef d'ID, l’Info Durable et rédige aujourd’hui des articles pour divers médias engagés dont Deklic. Ses passions : le sport (surf, yoga, randonnée) et la musique (guitariste et chanteuse du groupe Txango)

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