« Salon à la ferme » : le rendez-vous alternatif paysan en marge de la grande messe agricole

Depuis le 15 février et jusqu’au 25 du mois, la Confédération paysanne, la FADEAR et les Ami.es de la Confédération paysanne organisent la quatrième édition du Salon à la ferme sur tout le territoire français. Un rendez-vous agricole alternatif qui propose des espaces de rencontres et de réflexion autour de l’agriculture paysanne.

Un contre-pied au gigantesque Salon de l’agriculture. Au lieu d’aller rencontrer les Français à Paris, plus de 150 exploitations situées dans 70 départements ont décidé de leur ouvrir leurs portes. Quelques jours avant le démarrage du grand raout agricole, la Conf’ paysanne lance ainsi la quatrième édition de son Salon à la ferme. Partout en France se tiendront une série de rencontres pour valoriser un modèle agricole plus artisanal et respectueux du vivant. 

« Les visiteurs ne vont pas au salon, mais à la ferme, c’est une autre manière de se faire rencontrer le public et le monde agricole. On veut rompre avec la vitrine à Paris », explique Laurence Lyonnais-Meslob, porte-parole de la Confédération paysanne du Doubs et du Territoire de Belfort auprès de France 3. L’opération est également l’occasion de faire découvrir au public la réalité des métiers, de rappeler le rôle central qu’occupent les agriculteurs au sein des territoires et d’évoquer concrètement leurs préoccupations, particulièrement médiatisées ces dernières semaines.

« Nous invitons ainsi nos voisins, voisines, paysannes, paysans, citoyens, citoyennes et élu.es à se rendre sur les fermes, au grand air, pour ce Salon 100% paysan, rendez-vous désormais incontournable sur les territoires pour construire un avenir désirable pour le monde paysan et faire société ensemble » partage en ligne FADEAR, le réseau de l’agriculture paysanne.

Défendre la souveraineté alimentaire

Alors que l’édition précédente était consacrée à la gestion de l’eau, cette année, c’est la souveraineté alimentaire qui est au cœur de l’événement. « Nous porterons haut et fort la souveraineté alimentaire, dans sa définition basée sur la garantie du revenu paysan, la rupture avec le libre-échange, la protection et la répartition du foncier agricole, la démocratie alimentaire, la solidarité internationale et la transition agroécologique » précise la Confédération paysanne. 

C’est ainsi que sont organisés une démonstration de travail du sol en traction animale sur terrain maraîcher au Pistil des Corbières à Narbonne, une discussion sur la polyculture à Saint-Agnès, un atelier de préparation de tisane à la Ferme au l’Ouin à Combrand, une rencontre avec les chevreaux de la ferme des Moulins à Arvieux, un grand débat sur la question de la méthanisation à Lasseran ou encore la projection du film « Tu nourriras le monde » en présence du réalisateur à Garde-Colombe. 

Si le Salon à la ferme apparait comme une alternative au Salon de l’agriculture – qui met notamment en avant le modèle agro-industriel – la Confédération Paysanne y sera pour autant présente. Des actions seront prévues dès samedi, alors que 200 de ses membres ont envahi mercredi 21 février le siège historique de Lactalis pour dénoncer les pratiques du groupe et demander une revalorisation du prix du lait.

À lire aussi :

La faim justifie les moyens ! Planification et contractualisation sont les deux mamelles de l’action

Stéphane Linou : « On est dans une illusion de sécurité alimentaire »

Plan Ecophyto : agriculteurs bio et scientifiques dénoncent sa « mise en pause »