Santé : le bisphénol A présent dans 92 % des organismes des Européens
Selon un rapport publié par l’Agence Européenne de l’Environnement (AEE) ce jeudi 14 septembre, le bisphénol A (BPA), perturbateur endocrinien avéré, est présent dans 92 % des organismes des Européens. Un danger potentiel pour la santé des citoyens.
« Dans le cadre d’une récente initiative de bio-surveillance humaine, HEM4EU, le BPA a été détecté chez 92 % des participants adultes de onze pays européens », alerte l’Agence. Cette conclusion fait suite aux mesures de la substance chimique et de deux de ses substituts (bisphénol S et F) dans les urines de 2 756 adultes, entre 2014 et 2020. Après que l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) ait récemment revu à la baisse la dose quotidienne maximum de bisphénol A considérée comme sans danger pour les consommateurs, la présence de ce perturbateur endocrinien explose les compteurs. « Dans les onze pays qui ont participé à l’initiative de bio-surveillance du BPA, le niveau de dépassement variait entre 71 % et 100 % ». 71 % pour la Suisse et 100 % pour la France, le Luxembourg ou encore le Portugal.
Des troubles et maladies potentiels
Il faut dire que le bisphénol A est longtemps resté présent dans de nombreux produits du quotidien. Utilisé en grande majorité pour la fabrication de certains plastiques et résines, cette substance chimique entrait, par exemple, dans la composition des bouteilles en plastique, des canettes et des boîtes de conserve. Mais depuis 2006, l’EFSA publie des rapports sur les risques que représente son ingestion pour la santé des citoyens. De fait, le BPA peut migrer en très petites quantités vers les aliments et les boissons. En raison des perturbations hormonales qu’il provoque, on le soupçonne d’être lié à de multiples troubles et maladies (cancer du sein, infertilité…). Dans certains pays comme la France, le BPA est désormais interdit dans les contenants alimentaires. Pourtant, si l’Union européenne (UE) et les États-Unis ont restreint son usage et envisagent une limitation plus drastique, celle-ci n’est pour l’heure, toujours pas mise en œuvre.
Un risque sanitaire inquiétant
La dose à partir de laquelle le bisphénol A est réellement dangereux fait encore l’objet de débat au niveau européen. Si l’Agence européenne des médicaments (EMA) n’est pas de cet avis, pour l’EFSA en revanche, nul doute que l’exposition au BPA « est bien supérieure aux niveaux de sécurité sanitaire acceptables (…) ce qui représente un risque potentiel pour la santé de millions de personnes ». Sur la base de nouvelles preuves scientifiques, l’organisme avait établi en avril 2023 la dose journalière tolérable (DJT) à 0,2 nanogrammes, soit 20.000 fois moins que les 0,4 microgrammes précédemment fixés. « Il est probable qu’en réalité, les onze pays présentent des taux de dépassement de 100 % des niveaux d’exposition supérieurs aux seuils de sécurité », a-t-elle prévenu.
(Source AFP)
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