Tout savoir sur le prix du gaz en France

Par Anaïs Hollard , le 4 mars 2024 - 8 minutes de lecture
Le prix du gaz en France

© MICHEL GILE/SIPA

Si les Français consomment de moins en moins de gaz, ils restent toujours nombreux à solliciter cette énergie qui peut s’avérer coûteuse. Alors, comment est fixé le prix du gaz, quelle offre choisir pour économiser ou encore, faut-il s’attendre prochainement à de nouvelles hausses des factures de gaz ? On vous dit tout !

Facture de gaz : qu’est-ce que je paie ?

Si comme 10,5 millions de ménages français, vous vous acquittez chaque mois de votre facture de gaz, alors vous vous êtes peut-être déjà demandé ce que celle-ci pouvait bien contenir. Pour résumer, (chez tous les fournisseurs) votre facture de gaz est composée : 

  • d’une part fixe, 
  • d’un abonnement,
  • d’une part variable, proportionnelle à la quantité d’énergie consommée.

Comme pour l’électricité, quelle que soit votre consommation, le prix de l’abonnement ne change pas d’un mois à l’autre. Cependant, le montant initial de cet abonnement dépend de votre classe tarifaire de consommation. Il en existe quatre :

  • Le tarif Base : pour une consommation inférieure à 1 000 kWh par an (cuisson seulement) ;
  • Le tarif B0 : pour une consommation comprise entre 1 et 6 MWh par an (cuisson et eau chaude) ;
  • Le tarif B1 : pour une consommation comprise entre 6 et 30 MWh par an (chauffage) ;
  • Le tarif B2i : pour une consommation comprise entre 30 et 150 MWh par an (chauffage, pour une surface de plus de 200 m²).

Le montant de vos factures de gaz est donc la somme du prix de la fourniture d’énergie proprement dite, mais également de son acheminement via les réseaux et des taxes et contributions. D’après l’Observatoire des marchés de détail publié par la Commission de régulation de l’énergie (CRE), au deuxième trimestre 2023, la répartition entre ces différents pôles était la suivante :

  • 55 % de fourniture ;
  • 23 % de taxes ;
  • 22 % d’acheminement1.

Pour le gaz, trois taxes et contributions sont appliquées :

  • La Contribution tarifaire d’acheminement (CTA), qui permet de financer les droits spécifiques relatifs à l’assurance vieillesse des personnels relevant du régime des industries électriques et gazières.
  • La Taxe Intérieure sur la Consommation de Gaz Naturel (TICGN) correspond à une recette de l’État.
  • La Taxe sur la Valeur Ajoutée (TVA), sans doute la plus connue, s’applique avec un taux réduit de 5,5 % sur l’abonnement et la CTA. Elle s’applique également avec un taux de 20 % sur le prix du gaz naturel et sur la TICGN.
Pourquoi le prix du gaz varie entre les zones ? 
Si vous avez déjà jeté un œil à la grille tarifaire gaz de votre fournisseur, alors vous avez peut-être déjà remarqué qu’il pouvait y avoir des différences de prix d’un endroit à l’autre. La France est en fait divisée en six zones tarifaires. Plus la commune est éloignée du centre de stockage de gaz et plus le prix du kWh de gaz augmente. En zone 1, le prix du gaz est donc légèrement inférieur à celui de la zone 6 par exemple. Les grandes villes sont le plus souvent en zones 1 et 2. Les communes situées en haute altitude sont quant à elles plutôt situées en zone 6. 

Comparer les prix des offres de gaz

Depuis 2023, la Commission de régulation de l’énergie publie chaque mois le « Prix Repère de Vente de Gaz Naturel ». Il s’agit en réalité d’un prix de référence du gaz et non d’une offre à part entière. Cette grille mensuelle, qui comprend un prix d’abonnement et un prix du kilowattheure, est publiée à titre indicatif et sert de « boussole » aux consommateurs. Le prix repère reflète les variations mensuelles et trimestrielles des prix du gaz, en prenant en compte :

  • Les coûts d’approvisionnement : le coût de l’énergie sur le marché de gros. 
  • Les coûts hors approvisionnement : les coûts de transport, de stockage et de distribution.

L’objectif de cette tarification n’est donc pas de proposer une nouvelle offre, mais d’indiquer aux clients quel est le « juste prix » du gaz en temps réel, afin qu’ils puissent à leur tour comparer les différentes offres de gaz disponibles sur le marché. Pour ce faire, l’une des solutions les plus pratiques est de se tourner vers un comparateur en ligne, comme celui du médiateur national de l’énergie. Celui-ci est mis à jour chaque mois et permet donc de comparer les offres de gaz entre elles, mais aussi par rapport au Prix Repère de la CRE. Libre à vous de choisir ensuite la formule qui correspond le mieux à vos besoins. Vous pouvez par exemple opter pour : 

Une offre de gaz à prix fixes : ces offres, généralement légèrement plus chères, permettent de bénéficier d’un prix de l’abonnement et du kWh de gaz (HT) équivalent pour toute la durée du contrat, qui peut être d’un, deux ou encore trois ans. Si le prix du gaz augmente, celui de l’offre quant à lui reste identique. Une solution qui peut s’avérer payante pour résister aux fluctuations incontrôlées du marché, comme ce fut le cas entre 2021 et 2022. Toutefois, en cas de baisse des prix de l’énergie, impossible d’en profiter.

Une offre de gaz à prix indexé : ces offres sont indexées au Prix Repère de la CRE. Si celui-ci augmente, alors leur prix augmente. Même chose s’il baisse. Certains fournisseurs de gaz offrent même un pourcentage de réduction supplémentaire.

En fonction de l’offre choisie, vous pourrez également profiter d’une part de gaz vert. Une bonne façon de participer à votre échelle à la transition énergétique !

Le gaz vert est-il plus cher ?
Les offres de gaz vert – ou biogaz – ne sont pas nécessairement plus chères que les offres de gaz naturel. Ce gaz issu de biodéchets présente l’avantage d’être 100 % renouvelable, au contraire du gaz naturel qui n’est autre que l’énergie fossile la plus polluante !
Biogaz ou non, pour savoir si votre offre d’énergie est avantageuse, le mieux reste encore de comparer les différents fournisseurs et les prix proposés. De son côté, le fournisseur vert Ekwateur propose une offre de biométhane produit localement à partir de déchets organiques !👉 Je veux souscrire une offre de biogaz

Hausse du prix du gaz : c’est pour quand ?

Après des mois d’accalmie relative sur les marchés, le prix du gaz en France a retrouvé un niveau raisonnable. Mais cela signifie-t-il que les factures des ménages ne peuvent plus augmenter ? Eh bien non, malheureusement. Au 1ᵉʳ juillet 2024, la facture de gaz va de nouveau grimper de 5,5 % à 10,4 % pour les Français, ont récemment annoncé la Commission de régulation de l’énergie et le gestionnaire du réseau GRDF. Une augmentation « essentiellement liée au fait que la consommation baisse », a précisé Emmanuelle Wargon, présidente de la CRE. En effet, si les coûts d’acheminement et d’utilisation du réseau de gaz restent les mêmes, ils doivent toutefois être supportés par les consommateurs moins nombreux. D’après les données publiées par GRTgaz mardi 27 février 2024, l’Hexagone n’a jamais consommé aussi peu de gaz depuis des décennies. Entre 2021 et 2023, on note ainsi une baisse des consommations de l’ordre de 20 %.

Pour faire face à cette hausse, la souscription d’une offre à prix fixes ne suffira pas, puisqu’il s’agit d’une révision des taxes. Or, cette part est identique pour l’ensemble des clients et ce, quel que soit le type d’offre.

Payer le gaz au meilleur prix

Si aucune offre n’épargnera les Français d’une hausse des prix du gaz imminente, il existe toutefois quelques bons réflexes à adopter pour économiser le gaz au quotidien, comme : 

  • Régler la température du logement en fonction des besoins. Jamais au-delà de 19°C selon l’Ademe !
  • Veiller à la bonne isolation de son logement, afin d’éviter les éventuelles déperditions de chaleur.
  • Suivre sa consommation régulièrement et identifier les activités les plus énergivores, pour mieux les adapter.
  • S’astreindre à un entretien minutieux de sa chaudière au gaz.
  • Nettoyer et purger l’ensemble de ses radiateurs.

Enfin, pour faire baisser le montant de sa facture et réaliser des économies, le mieux reste encore de limiter autant que faire se peut ses consommations de gaz. En effet, l’énergie la moins chère reste toujours celle que l’on ne consomme pas 😉.

1Source : CRE – Observatoire des marchés de détail du 2e trimestre 2023

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Anaïs Hollard

Captivée par les sujets liés à l’énergie, Anaïs a longtemps collaboré avec de grands acteurs du secteur, avant de choisir la voie de l’indépendance, en tant que journaliste web. Aujourd’hui, elle continue de délivrer son expertise en matière d’énergie et de transition écologique. Ses passions : la lecture, l’écriture (forcément) et les DIY créatifs !

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