Un agriculteur belge assigne TotalEnergies en justice
Un agriculteur belge a assigné mercredi 13 mars en justice le géant pétrolier et gazier français TotalEnergies pour sa responsabilité dans le dérèglement climatique, déplorant des pertes de rendements provoquées par les intempéries des dernières années.
« Le dérèglement climatique a des effets très concrets pour moi : pertes de rendements, surcroît de travail et un stress quand il faut composer avec un calendrier cultural déboussolé », a déclaré Hugues Falys, agriculteur dans la province de Hainaut (ouest de la Belgique), cité dans un communiqué.
Avec le soutien des associations FIAN, Greenpeace, Ligue des droits de l’Homme (LDH) ainsi que de la Coalition Climat et de la Fédération internationale des droits humains (FIDH), il a engagé une action en responsabilité civile contre TotalEnergies devant « le tribunal de l’entreprise », juridiction belge spécialisée qui traite les litiges impliquant des sociétés.
Mettre TotalEnergies « face à ses responsabilités »
« Ces dernières années, le dérèglement climatique nous cause des dommages importants et nous plonge dans de grandes incertitudes concernant l’avenir », a expliqué le plaignant qui est aussi porte-parole du syndicat belge Fugea, engagé pour une agriculture durable.
Par cette action, Hugues Falys et les ONG qui le soutiennent affirment vouloir « mettre une des plus grandes multinationales actives dans les énergies fossiles face à ses responsabilités et la contraindre à adopter un plan de transition crédible ».
Ils réclament à TotalEnergies « l’arrêt des investissements dans les projets d’énergies fossiles, une baisse de 60% des émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030 et une baisse de sa production de gaz et de pétrole de 75% d’ici 204 ».
Plusieurs actions judiciaires déjà en cours
Comme d’autres multinationales pétrolières, le groupe français est régulièrement pointé du doigt par les militants du climat et des droits humains. TotalEnergies est visé par plusieurs actions judiciaires contre sa stratégie ou contre ses projets gaziers et pétroliers, dont le très controversé projet Tilenga/Eacop en Ouganda et en Tanzanie.
Le groupe soutient que ces projets sont nécessaires pour répondre à la demande mondiale en hydrocarbures. Il fait aussi valoir qu’il consacre un tiers de ses investissements aux énergies bas carbone, notamment l’éolien et le solaire.
(Avec AFP)
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