Centrale à charbon de Cordemais : les salariés se mobilisent pour défendre le projet de conversion à la biomasse
Plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées le matin du mercredi 17 avril devant la centrale à charbon de Cordemais à l’appel de la CGT pour défendre le projet de conversion de la centrale à la biomasse.
En Loire-Atlantique, l’ambiance est électrique. La CGT et les salariés craignent qu’EDF n’alourdisse volontairement le coût du projet pour le rendre caduc. « Ce rassemblement est un moment important, il s’agit notamment d’afficher les soutiens politiques à la reconversion, qui a deux objectifs de taille : sécuriser le réseau électrique français et s’engager dans une transition énergétique », a indiqué Gwenaël Plagne, secrétaire CGT du Comité social et économique central (CSEC) d’EDF.
Il animait mercredi devant la centrale une table ronde où sont intervenus Fabien Gay, sénateur communiste de Seine-Saint-Denis, Marina Mesure, députée européenne LFI, Roland Marion, membre centriste du conseil régional, et trois sénateurs écologistes et socialistes de Loire-Atlantique.
Une conversion totale à la biomasse d’ici à 2027
« Nous sommes dans une situation ubuesque : on a un président (Emmanuel Macron) qui s’est engagé sur la conversion et un industriel, EDF, qui fait tout son possible pour torpiller le projet », a déclaré devant la presse la secrétaire générale de la CGT, Sophie Binet.
Le président de la République, Emmanuel Macron, avait annoncé le 24 septembre que les dernières centrales à charbon de France, Cordemais et Saint-Avold (Moselle), seraient converties « complètement » à la biomasse (des granulés prioritairement issus de déchets de bois) « d’ici 2027 ».
La « décarbonation progressive » de Cordemais s’est déployée dès 2023, avec une utilisation allant jusqu’à « 20% de biomasse en substitution du charbon », selon EDF, pour qui « une conversion totale à la biomasse d’ici à 2027 nécessite de définir les modalités de régulation d’un tel fonctionnement ».
Poursuite des travaux
Contacté par l’AFP, l’électricien affirme que « les travaux se poursuivent pour pouvoir prendre une décision d’ici l’été 2024 ».
Le ministre délégué chargé de l’Industrie, Roland Lescure, a de son côté reçu en mars les organisations syndicales. « Les travaux sur la sortie du charbon à Cordemais se poursuivent (…) L’instruction technique et économique se poursuit entre les différents acteurs économiques concernés », a indiqué le ministère à l’AFP.
À terme, les pellets sont censés représenter 80% du combustible de la centrale, selon le projet de conversion Ecocombust. D’après EDF, ce procédé permettrait de réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES) de ses installations de 71% par rapport à un fonctionnement 100% charbon.
(Avec AFP)
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