« Climate Reality Check » : la crise climatique est-elle suffisamment représentée sur les écrans ?

Par Gaëlle Coudert , le 18 mars 2024 — transition écologique - 4 minutes de lecture
Barbie - Climate Reality Check

Crédit photo : Slaven Vlasic/Getty Images via AFP

Inspiré du test de Bechdel-Wallace, le « Climate Reality Check » a vocation à vérifier la représentation du changement climatique dans les films et séries. 

La question du climat transperce-t-elle aussi nos écrans, jusque dans nos films et séries préférés ? Vecteur de changement et de prises de consciences, le cinéma comme le petit écran ont peut-être aussi un rôle à jouer. C’est en tout cas ce qu’estime le cabinet de consulting Good Energy, qui a mis au point récemment le « Climate Reality Check ». Leur constat : la réalité du changement climatique n’est pas suffisamment prise en compte dans les histoires qui passent à l’écran.

Les créateurs de ce test ont souligné que les études montrent que les spectateurs qui voient que le changement climatique est inclus dans les films ont plus de chances de le prioriser comme un sujet qui demande de l’attention et de l’action dans la réalité. 

Un « test de Bechdel-Wallace pour une planète qui brûle »

Le « Climate Reality Check » (« vérification de la réalité du changement climatique » en français) est un test à faire passer aux films, séries ou autres récits sur la base de deux critères (cela ne s’applique pas cependant à des films ou séries qui se déroulent dans le passé ou de style fantastique) :

🌎 Le changement climatique existe. Il faut que cela transparaisse dans le récit via les impacts ou solutions apportées. Parmi les exemples cités par Good Energy : une histoire dans laquelle il est fait mention d’une vague de chaleur, une information relative à la montée des eaux voire un tag sur un mur qui concerne le changement climatique.

🎬 Au moins un des personnages le sait. Cette connaissance peut être perçue à travers un dialogue, des actions, ou un visuel. Une conversation sur le changement climatique ou une séquence montrant un personnage qui lit un article de journal sur le sujet peut l’indiquer.

Ce nouveau test est inspiré du test de Bechdel-Wallace, mis au point dans les années 80 par la dessinatrice Alison Bechdel, à propos de la représentation des femmes dans les films et les séries. Les questions auxquelles il faut répondre que l’œuvre passe le test de Bechdel-Wallace : y a-t-il au moins deux personnages féminins ? Ces deux femmes se parlent-elles et si oui, parlent-elles d’autre chose que d’un homme ?

Les bâtisseurs du « Climate Reality Check » y font explicitement référence et parlent d’un « test de Bechdel-Wallace pour une planète qui brûle ».

Premier test en amont des Oscars

Les créateurs du « Reality Climate Check » ont fait passer le test aux nominés des Oscars 2024. 13 films sur les 31 sélectionnés ont été analysés, étant les seuls remplissant le critère de se dérouler dans le présent ou le futur proche et sur notre planète.

Sur ces 13 films, seuls trois d’entre eux ont passé le test. Il s’agit des films Barbie, Mission Impossible et Nyad. Dans Barbie, cela transparait lors d’un dialogue entre Barbie (Margot Robbie) et Sasha (Ariana Greenblatt) où cette dernière lui dit « Vous avez fait reculer la cause féministe de 50 ans, vous avez détruit l’estime innée des femmes et vous tuez la planète avec vitre glorification d’un consumérisme rampant ». Bien envoyé non !?

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Gaëlle Coudert

Ancienne avocate parisienne reconvertie en journaliste basée dans les Pyrénées-Atlantiques, Gaëlle s’est spécialisée sur les sujets liés à l'écologie. Elle a cofondé le magazine basque Horizon(s), a été rédactrice en chef d'ID, l’Info Durable et rédige aujourd’hui des articles pour divers médias engagés dont Deklic. Ses passions : le sport (surf, yoga, randonnée) et la musique (guitariste et chanteuse du groupe Txango)

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