Comment fonctionnent les réseaux de gaz en France ?

Par Anaïs Hollard , le 29 septembre 2023 - 6 minutes de lecture
Terminal méthanier de Fos Cavaou , Grand Port Maritime de Marseille

© Ian Hanning/SIPA

Le gaz naturel sillonne les quatre coins du monde et brave de nombreuses étapes avant de bénéficier aux particuliers, comme aux professionnels. En effet, avant d’être consommée, cette énergie, qui compte parmi les plus sollicitées au monde, parcourt un long réseau de distribution. Découvrez en détail le voyage du gaz naturel.

Le réseau de transport de gaz naturel

Une fois extrait des gisements dont il provient, le gaz naturel traverse un véritable circuit avant d’être acheminé jusqu’au consommateur final. Les réseaux de transport sont l’une des étapes fondamentales de ce périple. Ils permettent en effet d’importer le gaz depuis les interconnexions terrestres avec les pays voisins et les terminaux méthaniers. En France, environ 98 % du gaz naturel est importé. Aussi, le réseau de transport est un maillon capital de l’intégration du marché hexagonal avec le reste du marché européen. Sur le territoire, le réseau de transport est administré par deux gestionnaires bien connus : 

👉 Téréga, qui gère les réseaux de transport de gaz locaux, du quart Sud-Ouest de la France.
👉 GRTgaz, principal acteur, qui gère le réseau de transport de gaz du reste du territoire.

GRTgaz exploite plus de 32 500 km de canalisations enterrées, afin de transporter le gaz des fournisseurs vers les consommateurs raccordés à son réseau. Le réseau géré par Téréga représente quant à lui 5 100 km de canalisations de transport au niveau régional. 

Les réseaux de distribution de gaz naturel

Si le réseau de transport et celui de distribution sont complémentaires, il sont toutefois bien différents. Pour mieux comprendre cette divergence fondamentale, il suffit de se pencher sur leurs intitulés respectifs : le premier est utile à transporter le gaz, tandis que l’autre sert à le distribuer.

Le réseau de distribution prend le relais des réseaux de transport en participant à acheminer le gaz depuis ceux-ci, jusqu’aux consommateurs. GRDF est l’entité chargée de la gestion de ces réseaux. De fait, ses missions consistent entre autres à :

✅ entretenir le réseau de gaz existant (travaux et réparations, modernisation…) ;
✅ assurer le développement du réseau de gaz français, afin d’en garantir l’accès au plus grand nombre ;
✅ assurer le développement des gaz renouvelables, pour verdir le réseau, etc.

Le réseau GRDF, un record européen
Le gestionnaire hexagonal gère le plus grand réseau européen. Parcourir le réseau gazier de GRDF, c’est entreprendre près de 5 fois le tour de la terre, avec ses quelques 200 715 km !

Les terminaux méthaniers

Le gaz naturel liquéfié ou GNL, représente une part considérable du gaz consommé en France. Il s’agit tout simplement d’un gaz condensé sous forme liquide. Une aubaine en matière de logistique, puisqu’il est possible d’importer ce gaz liquide, stocké dans des cuves, depuis différents continents et par voie maritime, sans avoir besoin de développer un réseau de gaz, ce qui serait impossible sur de telles distances. Les terminaux méthaniers sont donc des installations portuaires capables d’accueillir les navires qui transportent du GNL. À ce jour, la France compte 4 terminaux méthaniers :

👉 Le terminal méthanier de Dunkerque, dans le département du Nord ;
👉 Le terminal méthanier de Montoir-de-Bretagne, en Loire-Atlantique ;
👉 Les deux terminaux méthaniers de à Fos-sur-Mer, dans le Sud.

Sur place, le gaz liquéfié est alors regazéifié, afin de retrouver son état naturel et être injecté dans le réseau de distribution, puis consommé.

Crise de l’énergie et GNL
La France importe une majeure partie de son gaz naturel. Jusqu’en 2021, celui-ci provenait essentiellement de Russie. Toutefois, le pays a depuis cessé d’exporter ses ressources en gaz vers bon nombre de pays européens. La France s’est ainsi tournée vers de nouveaux partenaires, notamment les États-Unis. Les importations de gaz naturel liquéfié en Europe ont ainsi bondi de 60 % en 2022 par rapport à 2021.

Réseau de gaz et réseau de chaleur, quelle différence ?

Les réseaux de chaleur, également appelés réseaux de chauffage urbains ou réseaux de chauffage à distance sont des installations qui visent à distribuer de la chaleur issue de chaufferies à des consommateurs finals. Ils sont mis en place par les collectivités sur leurs territoires. La chaleur produite de façon centralisée permet de desservir plusieurs usagers à la fois. 

Les réseaux de chaleur sont un excellent moyen de mobiliser massivement les énergies renouvelables et de récupération (bois-énergie, géothermie, chaleur de récupération…) et d’accompagner la transition énergétique. Ces dispositifs sont composés de : 

👉 Une unité de production de chaleur ;
👉 Un réseau de distribution primaire ;
👉 Des sous-stations d’échange.

Un réseau de chaleur ne permet pas de bénéficier de gaz directement chez soi – uniquement de chaleur – et n’est donc pas à confondre avec le réseau de gaz traditionnel.

Les installations de stockage du gaz naturel en France

Comme leur nom l’indique, le rôle des installations de stockage de gaz naturel est de… Stocker le gaz naturel (qui l’eut cru !). Ces dispositifs favorisent notamment l’adaptation à la saisonnalité. En effet, lorsque les besoins en gaz sont moins importants, celui-ci peut être stocké et distribué aux moments où la demande est la plus forte. Les stockages souterrains sont donc remplis durant l’été, pour que le gaz puisse y être prélevé au cours de l’hiver, quand il est le plus nécessaire aux consommateurs finals. La France dispose d’environ 130 TWh de capacités de stockage souterrain de gaz naturel, ce qui représente un peu moins d’un tiers de sa consommation annuelle, qui s’établit à environ 450 TWh1.

Ces infrastructures indispensables au bon fonctionnement du marché du gaz sont essentiellement gérées par trois organismes, au service du stockage :

👉 Storengy
👉 Térégaz
👉 Géométhane

Ces entités gèrent à elles trois onze sites de stockage, répartis sur l’ensemble du territoire.

1Source : La Commission de régulation de l’énergie, Le stockage de gaz en France

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Anaïs Hollard

Captivée par les sujets liés à l’énergie, Anaïs a longtemps collaboré avec de grands acteurs du secteur, avant de choisir la voie de l’indépendance, en tant que journaliste web. Aujourd’hui, elle continue de délivrer son expertise en matière d’énergie et de transition écologique. Ses passions : la lecture, l’écriture (forcément) et les DIY créatifs !

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