Qu’est-ce que le gaz renouvelable ?

Alors que les enjeux environnementaux sont au cœur de toutes les préoccupations, les gaz renouvelables pourraient bien être l’une des réponses. Le biogaz, alternative majeure au gaz naturel, participe en effet à la valorisation des déchets, mais aussi et surtout à décarboner les secteurs de l’industrie et des transports, largement responsables d’une part considérable des émissions de gaz à effet de serre. Découvrez tout ce qu’il faut savoir sur cette énergie d’avenir !

Quels sont les gaz renouvelables ?

Alors que les réserves de gaz naturel s’amoindrissent et que les émissions de CO₂ de l’énergie fossile sont pointées du doigt, des solutions émergent. Parmi elles, le gaz renouvelable, ou biogaz. Cette nouvelle ressource énergétique 100 % verte peut être produite à partir de déchets organiques, selon différents processus, et elle présente une composition chimique identique à celle du méthane, ce qui la rend parfaitement miscible dans les réseaux de gaz et rend son usage quotidien possible. Le biogaz peut être produit via différentes ressources telles que : 

👉 Les déchets agricoles ;
👉 Les déchets industriels organiques ;
👉 Les déchets issus du bois ;
👉 Les stations d’épuration, etc.

Selon l’état et le mode de production de cette énergie renouvelable, on parlera alors essentiellement de : 

👉 Biogaz ;
👉 Biométhane ;
👉 Hydrogène renouvelable ;
👉 Méthane de synthèse.

Les gaz renouvelables participent entre autres à valoriser les déchets et à réduire considérablement notre empreinte écologique. De plus, ils présentent l’avantage de favoriser un système économique circulaire, en limitant le gaspillage et en recyclant les matières déjà exploitées.

Comment sont produits les gaz renouvelables ?

Si tous les gaz renouvelables ont en commun de répondre aux enjeux environnementaux de notre époque, tous ne présentent pas le même processus de fabrication.

Gaz renouvelable : les processus de fabrication

La méthanisation

La méthanisation est sans doute l’un des modes de production de biogaz les plus connus. Elle consiste à traiter des matières organiques issues de différents secteurs (déchets agricoles, industriels, de la restauration…), puis les laisser fermenter au cœur d’un environnement anoxique (dépourvu d’oxygène). On obtient alors du biométhane qui, une fois débarrassé de certaines impuretés, peut-être directement injecté dans les réseaux de gaz, ou rejoindre les réservoirs et fosses de stockage de gaz dédiées.

L’électrolyse de l’eau ou power to gas

Moins répandue que sa consœur, l’électrolyse de l’eau participe à la fabrication d’hydrogène renouvelable. Cette nouvelle méthode consiste à décomposer l’eau en dioxygène et dihydrogène gazeux, grâce à un courant électrique. Dans le cas de l’hydrogène vert, l’électricité mise à contribution provient de sources renouvelables (électricité d’origine solaire, éolienne…) et n’émet donc aucun gaz à effet de serre lors de sa production. Le processus dans son ensemble est appelé power to gas et consiste donc à produire de l’hydrogène par électrolyse puis à le combiner à du CO₂ par méthanation, pour générer un méthane de synthèse.

La pyrogazéification

La pyrogazéification, contraction de pyrolyse et gazéification, consiste à chauffer des déchets ou de la biomasse à haute température (entre 250 et 1500°C), en présence d’une faible quantité d’oxygène, afin de produire un gaz renouvelable, appelé biométhane de synthèse. Cette méthode participe elle aussi à la valorisation des ressources et déchets non-recyclables, tels que les résidus de bois.

Est-il possible de produire du gaz renouvelable soi-même ?

À la question « peut-on produire son gaz renouvelable à la maison ? », la réponse est oui. Qu’il soit produit au cœur d’usines dédiées ou dans votre jardin, le principe est le même. Vous pouvez parfaitement investir dans une petite unité de méthanisation à usage domestique. Ces installations à domicile peuvent ensuite être alimentées avec vos différents déchets organiques, pour permettre la production de biogaz directement chez vous. D’ailleurs, de la même façon que pour l’énergie solaire, il est possible de revendre son surplus de biogaz domestique, grâce au dispositif d’obligation d’achat, proposé par certains fournisseurs d’énergie.

Gaz renouvelable et gaz compensé carbone : quelle différence ?

La confusion entre gaz renouvelable et gaz compensé carbone n’est pas rare. Si ce second est souvent présenté comme une solution efficace pour prendre part à la transition énergétique, il ne s’agit aucunement d’un type de gaz renouvelable. 

Le gaz compensé carbone correspond à un gaz dont le fournisseur achète des crédits, dits « crédits carbone », pour compenser ses émissions de gaz à effet de serre. Les crédits carbone sont ensuite réinvestis dans différents projets participant à la sauvegarde environnementale : développement d’énergies renouvelables, plantation d’arbres, etc. 

Côté biogaz, c’est le dispositif des garanties d’origine (GO) qui assure la traçabilité du biométhane injecté dans les réseaux de gaz naturel.

Quel avenir pour le gaz renouvelable ?

La filière du gaz renouvelable est en pleine expansion, en témoignent les objectifs de la loi européenne sur le climat et la transition énergétique. L’UE s’engage en effet à réduire de plus de moitié les émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2030. Pour permettre cette révolution, les gouvernements s’attellent déjà à multiplier les projets d’installations de biogaz sur leurs territoires et à remplacer progressivement le gaz fossile par des gaz renouvelables et bas carbone, à l’horizon 2030.

En France, si le gaz renouvelable peine encore à se faire une place significative dans le paysage énergétique, sa présence tend toutefois à se développer. En 2022, le biométhane a représenté environ 1,6 % de la consommation hexagonale, contre seulement 0,50 % en 2020. Selon Téréga, gestionnaire du réseau de transport de gaz naturel dans le quart sud-ouest, “au 31 décembre 2022, la France comptait […] 1705 unités de production de biogaz. Parmi elles, 514 unités [de production de biogaz], contre 214 fin 2020”¹. Si les objectifs à tenir sont encore loin derrière les prévisions de l’Ademe, qui prévoit une part de 60 à 65 %² de biométhane injecté sur le réseau de gaz, la filière biogaz semble tirer son épingle du jeu et son développement devrait donc croître significativement dans les années à venir. Le secteur se présente d’ailleurs comme un important levier de création d’emplois.

¹ Téréga – Quelles perspectives pour le biométhane en France en 2023 ?²Ademe – Actualisation du scénario énergie-climat ADEME 2035-2050

Pour aller plus loin :

Tout ce qu’il faut savoir sur les différents types de gaz
Comment fonctionnent les réseaux de gaz en France ?
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Comprendre : c’est quoi une énergie renouvelable ?
Tout savoir sur la production d’électricité
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