COP29 en Azerbaïdjan : She Changes Climate appelle à la parité au sein du comité d’organisation
Le comité d’organisation de la COP29 sera composé de 28 hommes et d’aucune femme, a relevé notamment l’association She Changes Climate (Elle Change le Climat, en Français), qui rappelle que « le climat affecte le monde entier, pas seulement la moitié ».
La COP28 se termine à peine, avec la signature d’un accord faisant référence à la fin des énergies fossiles, que la COP29 se prépare déjà. Elle aura lieu du 11 au 29 novembre 2024, en Azerbaïdjan, un choix critiqué notamment par les ONG, qui craignent que les lobbyistes du pétrole n’aient un poids trop important lors des négociations à venir, crainte qui n’a pas faibli avec la désignation du ministre de l’Écologie et des Ressources naturelles Mukhtar Babayev, ancien de la compagnie pétrolière Socar, pour présider les débats, début janvier. Un petit air de déjà-vu ?
Zéro parité
À peine 10 jours plus tard, de nouvelles voix s’élèvent, cette fois contre la désignation des membres du comité d’organisation de l’événement mondial à venir, comité composé exclusivement d’hommes – 29 hommes, ministres ou autres hauts placés, mais aucune femme, indique The Guardian. La liste complète des membres a été publiée dans Azernews le 13 janvier 2024. Cette absence de parité a fait l’objet, dès le 15 janvier 2024, d’une réponse de l’association She Changes Climate, qui juge cette décision « régressive » et demande à l’Azebaïdjan de respecter « les principes d’inclusion et de diversité et de désigner autant de femmes que possible au sein du comité d’organisation de la COP29 ». L’association qui œuvre pour la présence des femmes dans les décisions concernant le climat rappelle que « le climat affecte le monde entier, pas seulement la moitié ».
L’association rappelle que lors de la COP28 à Dubaï, le comité d’organisation était composé de 63 % de femmes, une avancée notable par rapport aux COP précédentes et que l’association voudrait voir se pérenniser. She Changes Climate pointe aussi la faible représentation des femmes au sein de la présidence des COP depuis leur lancement. « Seules cinq femmes, en 29 ans de COP, ont été présidentes », rappelle She Changes Climate.
La dimension de genre pour atteindre les objectifs climatiques
Le mouvement She Changes Climate a été lancé il y a trois ans, à l’occasion de la COP26. Sa raison d’être est de s’assurer de la présence égale de femmes et d’hommes lors des négociations pour le climat. L’association souhaiterait même qu’une co-présidence mixte soit mise en place lors des COP. « Nous sommes plus puissants, quand les femmes et les hommes, dans toute leur diversité, mènent ensemble la construction d’une action collaborative pour le climat en vue d’un changement systémique », peut-on lire sur le site de She Changes Climate.
Selon une étude publiée en 2019 dans la revue Nature Climate Change, s’il y avait au moins 50 % de femmes dans les groupes décisionnaires, la préservation de l’environnement serait plus efficace. Allant dans ce sens, le Pacte de Glasgow adopté à l’issue de la COP26 novembre 2021 encourage « les parties à accroître la participation pleine, significative et égale des femmes à l’action climatique et à garantir des moyens de mise en œuvre tenant compte de la dimension de genre, qui sont essentiels pour accroître l’ambition et atteindre les objectifs climatiques ».
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