Cuisine écologique : comment ravir ses papilles ET la planète ?
Quand on souhaite réduire ses émissions de CO2, on pense souvent à réduire son usage de l’avion ou encore à privilégier les transports en commun. Malheureusement, on pense moins souvent à réduire l’impact carbone de son alimentation ! Enfilez votre tablier, on vous dévoile nos meilleures astuces pour cuisiner écologique ! De quoi ravir vos papilles tout en protégeant la planète ! 😉
Électricité : quels postes de dépense en cuisine ?
Dans la cuisine, on trouve plusieurs postes de dépenses. On peut segmenter en trois notre consommation d’énergie en cuisine :
- Le stockage des aliments, à savoir, la consommation du frigidaire et du congélateur ;
- La cuisson des aliments au four, sur les plaques de cuisson ou au micro-ondes ;
- La vaisselle à la main ou au lave-vaisselle puisqu’elle implique la production d’eau chaude sanitaire.
Ces postes de dépenses sont plus ou moins importants. L’Ademe considère que :
- Un réfrigérateur consomme environ 200 kWh d’électricité par an. Pour un ménage au tarif bleu d’EDF en option base avec un compteur de 9 kVA, cela représente une dépense de 32,6 € par an ;
- Un congélateur consomme 350 kWh d’électricité par an, soit une dépense de 57,05 € ;
- Le lave-vaisselle consomme environ 180 kWh soit 29,34 € à l’année ;
- Les plaques de cuisson utilisent environ 130 kWh par an. Cela représente 21,19 € sur votre facture d’électricité. L’Ademe ne précise pas s’il s’agit de plaques vitrocéramiques ou à induction ;
- Le four, que l’on utilise souvent moins que les plaques, présente une consommation de 110 kWh soit 17,93 € par an ;
- Le micro-ondes consomme environ 45 kWh par an soit 7,33 €.
Au total, si l’on additionne le tout, ce sont 165,44 € annuels consacrés à votre cuisine. Ça c’est pour votre facture. Et pour la planète ? Quelles sont les émissions de CO2 produites par votre cuisine ?
L’empreinte carbone de la consommation en cuisine
L’empreinte carbone, c’est la mesure de tous vos rejets de CO2 liés à votre consommation. On peut la calculer pour une personne, un logement, un pays, alors, pourquoi pas pour la cuisine ?
Vous allez voir l’équation n’a rien de difficile. 😉 Selon le rapport sur l’environnement de l’État français « Le contenu moyen d’un kWh d’électricité consommé est, en 2018, en France métropolitaine, de 57 gCO2e/kWh ». Additionnons tous nos postes de dépenses : 200 + 350 + 180 + 130 + 110 + 45 = 1015 kWh. On multiplie le résultat par 57. 1015 x 57 = 57 855 gCO2e. L’empreinte carbone de votre cuisine est de 57,855 kg équivalent CO2. À titre de comparaison, cela représente 300 kg voiture, soit un aller-retour Paris-Reims.
Réduire sa consommation d’énergie en cuisine
Pour lutter contre le réchauffement climatique et aussi pour notre porte-monnaie, on comprend l’intérêt de faire des économies d’énergie en cuisine. Et pour cela, il faut juste changer un peu nos habitudes.
Il existe de nombreux éco-gestes très simples qui permettent de diminuer l’empreinte carbone de sa cuisine. Par exemple, vous pouvez :
- Dégivrer son congélateur et son réfrigérateur régulièrement. Vous pouvez faire jusqu’à 30 euros de gain sur la facture d’électricité. De quoi vous concocter plusieurs bons petits repas ;
- Éteindre le four 10 minutes avant la fin de la cuisson. La chaleur reste présente donc autant en profiter gratuitement ;
- Installer des plaques à induction plutôt que des plaques vitrocéramiques. Comme le rappelle l’Ademe « Les plaques de cuisson par induction permettent une économie d’électricité d’environ 20 % par rapport aux surfaces vitro- céramiques et de 25 % par rapport aux plaques de cuisson classiques » ;
- Décongeler les aliments en les sortant du congélateur en avance pour ne pas utiliser le micro-ondes ;
- Couvrir ses casseroles pendant la cuisson. C’est 4 fois moins d’énergie utilisée par cuisson ;
- Utiliser le lave-vaisselle pour faire des économies d’eau. En effet, la vaisselle à la main consomme entre 10 et 40 litres d’eau par lavage contre 12 litres en moyenne pour un lave-vaisselle ;
- Privilégier les recettes avec peu de cuisson voire pas de cuisson (Charlotte aux fraises, salades en tout genre, tiramisu, wraps, etc.) ;
- Changer de fournisseur d’énergie. Opter pour une offre d’électricité verte et de biométhane permet de participer au développement des énergies renouvelables tout en payant souvent moins cher que le tarif réglementé. Écologique et économique, elle est pas belle la vie ?
Vous voyez, réduire sa facture et son impact environnemental en cuisine, ça n’a rien de bien sorcier !
Quels équipements choisir pour ma cuisine écologique ?
Appliquer les éco-gestes au quotidien pour réduire l’impact carbone de sa cuisine, c’est bien. Penser développement durable dès la conception et la construction de sa maison, c’est encore mieux ! On vous propose un tour d’horizon des différentes solutions pour s’équiper d’une cuisine écologique.
Privilégier les matériaux naturels et durables
Premier conseil : faites la part belle à différents matériaux durables dans votre projet de cuisine (et pour votre autre pièces aussi d’ailleurs). Pour vos plans de travail, vous pouvez par exemple utiliser du marbre, du bois ou même de l’inox. A chaque cuisine ses solutions les plus adaptées !
Idem pour les meubles, orientez-vous vers des meubles en métal ou en bois massif si votre budget vous le permet. Pour le bois, soyez vigilants et tournez vous vers des labels comme FSC ou PEFC, qui attestent de la gestion durable des forêts.
Pourquoi privilégier les matériaux naturels ? Parce qu’ils sont bien meilleurs pour la planète, mais également pour votre santé. La plupart ne dégagent en effet pas ou très peu de composés organiques volatils (COV), des substances qui peuvent aller jusqu’à être cancérigènes.
Alors oui, on vous l’accorde, votre cuisine vous coûtera plus cher à l’achat qu’une cuisine IKEA. Par contre, elle sera bien plus durable qu’une cuisine éco bon marché que vous devrez changer au bout de quelques années ! Sur le long-terme, votre porte-monnaie sera gagnant, et l’environnement aussi !
Pour réduire le coût global de votre cuisine, pourquoi ne pas envisager de fabriquer un meuble ou deux vous-même ? Un îlot central en palettes par exemple ? Fierté garantie une fois votre chef-d’œuvre achevé ! Si vous manquez de temps, vous pouvez également vous tourner vers l’achat de meubles de seconde-main.
Investissez dans de l’électroménager à haute performance énergétique
Nous l’avons vu plus haut, nos amis les appareils électroménagers peuvent être aussi gourmands que votre ami Paul lors de votre dernière raclette.
Lors de vos futurs achats, veillez à vous tourner vers des appareils appartenant à une classe énergétique élevée. Ils seront certes plus chers à l’achat, mais seront moins coûteux sur le moyen-terme, surtout dans un contexte de flambée des prix du gaz et de l’électricité.
Si vous vous sentez d’humeur aventureuse, vous pouvez vous orienter vers des équipements particulièrement innovants, comme la marmite norvégienne.
Qu’est-ce qu’une assiette écologique ?
La cuisine écologique, ça se passe aussi dans notre assiette ! Les aliments que nous y mettons ont eux aussi une empreinte carbone, qui se répercute directement sur l’impact carbone de notre alimentation.
Réduire notre consommation d’aliments d’origine animale
Pour rendre le contenu de votre assiette plus écologique, commencez par faire la chasse aux produits d’origine animale. Admirez au passage la qualité remarquable de nos jeux de mots. 😉
La production de viande est bien plus énergivore que la production de végétaux. Selon le WWF, « produire un kg de viande de porc émet autant de CO2 que cultiver 80 kg de pommes de terre ».
Pour réduire son empreinte carbone, on fait donc baisser la part de produits carnés dans son alimentation. Concrètement, on troque les andouillettes, boudins et autres aspics œufs-jambon (élu « pire plat du monde » depuis l’an 1419 😖) contre des gratins dauphinois, des fondues de poireaux et des lasagnes chèvre-épinards. 😋 Bien plus sain pour vous, vos papilles et la planète !
Et si vous ne souhaitez pas devenir végétarien, privilégiez les viandes blanches comme le poulet. Les ordres de grandeur ont de quoi vous faire tourner la tête. L’empreinte carbone au kilogramme d’un poulet est plus de 7 fois inférieure à celle d’un kilogramme de bœuf élevé en Amérique du Sud ! (source : La Fourche, d’après les bases de données publiques de l’ADEME)
Pensez local
L’impact écologique de notre alimentation provient aussi du transport des aliments. Pour réduire au maximum les émissions liées à ce poste, essayez de vous approvisionner via des circuits-courts comme les marchés de producteurs locaux. On vous en touchait d’ailleurs déjà deux mots dans notre article dédié aux actions pour réduire les émissions de CO2. Si vous avez la chance d’avoir un jardin ou un balcon, lancez-vous dans le jardinage et plantez un potager que vous pourrez booster à l’aide d’un compost maison !
Privilégiez également les fruits et légumes de saison, une alternative bien plus naturelle que de manger toute l’année des végétaux arrivant tout droit du bout du monde.
Enfin, évitez l’usage d’applications de livraison de courses ou de plats préparés à domicile. Croyez-nous, si vous on dévoilait l’empreinte carbone d’Uber Eats, vous vous effondriez aussi vite qu’une grande pile de cookies trop rebondis.
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