Deklic kids : la forêt, meilleure alliée des êtres humains

Les feuilles rouge-orangé, l’odeur d’humus, les champignons et les châtaignes à ramasser… En automne, une balade en forêt a de quoi éveiller tous tes sens ! Pas étonnant d’y croiser de nombreuses familles qui viennent s’y ressourcer durant le week-end ou les vacances. Mais c’est aussi un lieu très apprécié des chasseurs qui y trouvent du gibier, des sportifs qui viennent y randonner ou pratiquer la course à pied, ou encore des bûcherons qui viennent y prélever le bois qui nous est indispensable au quotidien, pour nous chauffer ou fabriquer de multiples objets (meubles, jouets, papier…). Pour autant, il serait injuste de limiter la forêt à ces seules fonctions car, tu vas le voir, la forêt remplit en réalité une multitude d’autres missions, toutes plus essentielles les unes que les autres à la vie sur Terre.

C’est un « puits de carbone »

Les arbres comme l’ensemble des végétaux construisent leur matière à partir de l’énergie de la lumière émise par le soleil, de l’eau qu’ils absorbent par leurs racines et du gaz carbonique (CO₂) – gaz à effet de serre responsable du réchauffement climatique – qu’ils capturent dans l’air. C’est une réaction chimique naturelle qu’on appelle la photosynthèse. En rejetant ensuite l’oxygène (O2) tout en stockant le carbone (C) dans leurs troncs, branches et racines, les arbres jouent ainsi un rôle clé pour la vie sur Terre, car ils atténuent le dérèglement climatique ! En outre, pendant le processus de photosynthèse, la pollution de l’air est captée par les stomates présents sur la partie inférieure des feuilles. La forêt améliore ainsi la qualité de l’air que nous respirons.

Elle joue un rôle essentiel dans le cycle de l’eau

Les forêts, à l’instar des océans et des étendues d’eau douces, contribuent à la formation de la pluie. En effet, toujours au cours de la photosynthèse, les arbres libèrent non seulement de l’oxygène mais aussi de la vapeur d’eau. Celle-ci s’accumule en nuages puis finit par retomber sous forme de pluie.

Sur les sols nus, cette pluie va avoir tendance à ruisseler et ne pas s’infiltrer dans la terre, provoquant une érosion. Mais pas dans les forêts : les arbres la retiennent dans le sol grâce à leurs racines. Celles-ci guident l’eau de surface vers les profondeurs, permettant ainsi de réalimenter les nappes phréatiques, ces immenses réservoirs d’eau souterrains, principale source d’eau potable en France. Et même lorsqu’ils sont morts, les arbres des forêts continuent à jouer un rôle fondamental dans le cycle de l’eau : en se décomposant, le bois mort devient une sorte d’éponge, captant l’eau de pluie et la restituant lorsqu’elle vient à manquer, permettant aux plantes alentours de supporter les sécheresses.

Elle constitue un véritable réservoir de biodiversité

Les forêts produisent de la nourriture et servent de refuge à de très nombreux animaux (oiseaux, écureuils, insectes…) ainsi qu’à une multitude de plantes, de champignons et autres organismes microscopiques. Par exemple, tout au long de sa vie, un seul arbre va abriter sous son écorce des milliers d’insectes et de larves d’insectes dont vont se nourrir les oiseaux. Son tronc va quant à lui accueillir des lichens, des mousses et des fougères. Les pics vont y creuser des cavités pour s’y abriter ou nidifier, qui seront ensuite réutilisées par d’autres oiseaux cavernicoles, des martres ou des serpents. Et plus il va vieillir, plus l’arbre va devenir hospitalier : la décomposition du bois fournit en effet de la nourriture à nombre d’insectes et de champignons, qui viendront eux-mêmes nourrir beaucoup d’autres êtres vivants. Un arbre mort grouille de vie, étonnant n’est-ce pas ?!

Elle permet de nourrir les sols

Outre le fait que le bois mort nourrit quantité d’êtres vivants, il permet également, en se décomposant, de nourrir le sol en matière organique, de l’aérer et de le régénérer. Une fois désagrégé, il se mélange à la litière du sol, composés de feuilles mortes et de divers débris décomposés, enfouissant petit à petit dans le sol tout le carbone qu’il a stocké au cours de sa vie. 

Alors que faire pour laisser la forêt remplir pleinement toutes ses missions ?

Dans l’idéal, il faudrait la laisser évoluer seule ! On ne plante pas, on n’abat pas et on ne ramasse pas le bois mort. Les arbres poussent alors spontanément à partir de graines et développent de bonnes racines. Ils seront de toute taille et de tous âges. La forêt naturelle s’enrichira d’elle-même de nouvelles espèces, plantes, champignons, insectes, bactéries et sera en mesure de s’adapter aux changements climatiques, résistant bien mieux à la sécheresse, au feu et aux tempêtes. 

Dans ton jardin, tu peux toi-même essayer de délimiter une zone dans laquelle tu te fais la promesse de ne jamais intervenir. Il ne te restera plus alors qu’à observer la nature se débrouiller seule, admirer les plantes et animaux qui viendront s’y installer et…  t’émerveiller !

Article réalisé avec l’aide de Rozenn Torquebiau de l’Association Francis Hallé pour la forêt primaire, co-autrice de l’ouvrage « L’étonnante vie des plantes » (éd. Actes Sud, 2021)

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