Éclairage politique : des cheveux des sénateurs et députés « contaminés » ?

Par Ariana M. , le 24 juillet 2023 - 5 minutes de lecture
Le député Nicolas Thierry à l'Assemblée Nationale, Crédit Nicolas MESSYASZ/SIPA

Le député Nicolas Thierry à l’Assemblée Nationale, Crédit Nicolas MESSYASZ/SIPA

Vingt-six sénateurs, sous l’impulsion d’Angèle Préville, sénatrice du Lot, ont participé à une enquête menée par le laboratoire ToxSeek en juillet 2022 pour évaluer leur exposition à la pollution. Les résultats, publiés le 27 juin dernier dans un communiqué de presse largement diffusé par le groupe Socialiste, Écologiste et Républicain, ont fait état d’une découverte alarmante : leurs cheveux sont contaminés par un cocktail inquiétant de pesticides, de métaux et de terres rares. Cependant, il est important de noter que le laboratoire ToxSeek fait actuellement l’objet d’investigations des autorités sanitaires à la suite de plaintes pour « escroquerie » et « exercice illégal de la médecine ». Malgré cette controverse, cette révélation souligne l’urgence de débattre de l’omniprésence des polluants dans notre environnement et de prendre conscience des enjeux de santé publique.

Des sénateurs aux cheveux contaminés

Les résultats sont sans équivoque : les cheveux des sénateurs portent des substances nocives. On y retrouve des traces de pesticides, de métaux et même de terres rares. Les chiffres sont alarmants : 100 % des élus sont contaminés par du mercure, 100 % sont touchés par au moins l’un des 45 pesticides identifiés, et 93 % présentent une présence de terres rares supérieure à la moyenne de la population. Même les plastifiants, tels que le DNOP, sont présents chez 69 % des sénateurs et sénatrices. Selon les conclusions de l’enquête, ces substances proviendraient de notre environnement pollué, mettant en lumière les questions urgentes liées à la pollution et à la santé publique. Nos cheveux témoignent désormais des défis que nous devons relever en tant que société, avec pour principale préoccupation la protection de notre santé et de notre environnement.

Des députés tatoués pour dénoncer les « polluants éternels »

Les députés écologistes se mobilisent également contre les « polluants éternels » appelés PFAS. Sous l’impulsion de Nicolas Thierry, député EELV, quatorze députés de son groupe ont fait analyser leurs cheveux pour détecter la présence de ces substances chimiques persistantes. Les résultats confirment que tous sont contaminés par au moins un PFAS, renforçant leur appel à l’interdiction de ces composants. Lors d’une conférence de presse, les députés ont affiché des pictogrammes symbolisant les dangers des PFAS sur leurs bras. Nicolas Thierry porte une proposition de loi visant à interdire progressivement les produits contenant des PFAS et à contrôler leur présence dans l’eau potable. Il critique le gouvernement pour son manque d’ambition dans la réglementation de ces polluants et appelle à une mobilisation plus forte au Parlement. Les députés écologistes soulignent la responsabilité des industriels dans la présence des PFAS et dénoncent le fait de la faire porter aux consommateurs. Ils soulèvent également le manque d’ambition d’un récent arrêté ministériel demandant aux entreprises industrielles d’analyser leurs rejets de PFAS.

Des résultats douteux issus d’une analyse capillaire

NB : Le laboratoire ToxSeek, qui a mené l’enquête, fait actuellement l’objet d’une enquête par les autorités sanitaires pour des accusations d’« escroquerie » et d’« exercice illégal de la médecine ». Fondé en 2018 par deux experts en marketing, ce laboratoire a été impliqué dans diverses affaires médiatisées, notamment l’accident de Lubrizol et les cas de cancers pédiatriques à Sainte-Pazanne. Certains experts soulignent les nombreux biais et interprétations erronées des résultats provenant de ToxSeek. Cette affaire met en évidence les dangers liés à la diffusion d’informations non fondées et alarmistes, soulignant la nécessité d’une approche scientifique rigoureuse pour aborder les questions de santé publique liées à la pollution.

Essentiel

🌱 Les cheveux de vingt-six sénatrices et sénateurs du groupe Socialiste, Écologiste et Républicain ont été analysés par le laboratoire ToxSeek en juillet 2022.

🌱 Les résultats publiés en juin 2023 ont confirmé la présence de substances toxiques dans leurs cheveux (pesticides, métaux et de terres rares).

🌱 Les chiffres sont alarmants : 100 % des élus sont contaminés par du mercure, 100 % sont touchés par au moins un pesticide parmi les 45 différents identifiés, et 93 % présentent une présence de terres rares supérieure à la moyenne de la population. Même les plastifiants, tels que le DNOP, sont présents chez 69 % des sénateurs et sénatrices.

🌱 Les députés écologistes se mobilisent également contre les PFAS, des polluants éternels, et exigent leur interdiction.

🌱 Le laboratoire ToxSeek est actuellement sous enquête pour des accusations d’escroquerie et d’exercice illégal de la médecine, remettant en question la validité scientifique de ses résultats.

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Ariana M.

Ariana M. est passionnée par les questions environnementales, les droits LGBT et l’égalité femmes-hommes. Son engagement se traduit par une connaissance approfondie du fonctionnement politique et institutionnel en France et en Europe. À travers sa plume satirique, elle propose des billets incisifs qui stimulent la réflexion et remettent en question les idées préconçues.

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