En France, seulement un gros quart de la chaleur consommée est d’origine renouvelable
La part des énergies renouvelables dans la consommation finale de chaleur (chauffage, eau chaude sanitaire, procédés industriels) progresse en France métropolitaine, mais elle était de 27,2% seulement en 2022, dernier chiffre disponible publié vendredi 9 février par les industriels du secteur.
Les progrès sont là : c’était 13,3% en 2008, 18% en 2014, 22,3% en 2021, selon le Panorama 2023 de la chaleur renouvelable et de récupération, publié par le Syndicat des énergies renouvelables (SER) et les associations spécialisées AFPG, CIBE, FEDENE, UNICLIMA, avec l’Ademe. Mais le reste est encore assuré par des énergies fossiles ; or les différents usages de la chaleur représentent 45% de la consommation finale d’énergie du pays.
Le bois en tête
Parmi les sources renouvelables et de récupération dont dispose la France figurent la biomasse (bois, déchets organiques…), l’énergie du sous-sol, la chaleur « fatale » (récupérée dans les usines), les déchets ménagers, la chaleur de l’air ambiant, énumèrent les acteurs.
En 2022, c’est toujours le bois qui a fourni la plus forte part de la production renouvelable : 63% (45,3% pour chauffer 8,8 millions de logements, 18,3% pour les chaufferies dans le collectif, le tertiaire, l’industriel). Les pompes à chaleur ont apporté 22,9%. Viennent ensuite le gaz renouvelable (5,3%), la valorisation de déchets (3,5%), la géothermie de surface (2,7%), la géothermie profonde (1,2%) et enfin la chaleur solaire (0,9%).
Vers un objectif plus ambitieux ?
« Des décisions politiques fortes doivent être prises pour décarboner massivement la chaleur, notamment à travers des objectifs nationaux ambitieux et des moyens financiers/humains à la hauteur des enjeux de souveraineté énergétique, de neutralité carbone et de maîtrise de la facture énergétique des Français », affirment les organisations professionnelles.
Elles demandent que la stratégie française énergie-climat, attendue dans les mois à venir, fixe « un objectif ambitieux rehaussé à 55% de chaleur consommée d’origine renouvelable et de récupération en 2030, en vue d’atteindre en 2050 quasi 100% de chaleur issue des énergies renouvelables et de récupération ».
Elles appellent à ce que soient définis des objectifs de développement pour toutes les filières, afin de porter la production de chaleur renouvelable et de récupération à au moins 310 TWh en 2030 (170 en 2022). Concrètement et d’ores et déjà, l’Etat doit, selon elles, porter son Fonds chaleur à 1 milliard d’euros par an dès 2024, et définir une trajectoire de bonification des soutiens aux travaux (MaPrimeRénov’ et Certificats d’économie d’énergie).
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