Énergies fossiles : une commission d’enquête au Sénat pourrait étudier les investissements de TotalEnergies
D’après les informations de Contexte, une commission d’enquête sur les investissements de Total pourrait être mise en place, à la demande du groupe écologiste du Sénat.
Selon le média en ligne Contexte, le groupe écologiste du Sénat aurait prévu d’enquêter sur les investissements de TotalÉnergies dans les énergies fossiles, dans le cadre de son droit de tirage. Cette résolution, proposée par Yannick Jadot devrait être rédigée prochainement et ses contours précisés le 13 décembre 2023 lors de la prochaine Conférence des présidents du Sénat.
La procédure du droit de tirage permet à chaque groupe parlementaire – ici, le groupe écologiste – d’obtenir, de droit, la création d’une commission d’enquête ou d’une mission d’information. Ce droit peut être mis en œuvre une fois par an.
Les énergies fossiles continuent à se développer
Le 8 novembre 2023, l’ONU a alerté sur les projets d’expansion de la production de pétrole, de gaz et de charbon dans les principaux pays producteurs d’énergies fossiles, qui menacerait l’objectif de limiter le réchauffement climatique à 1,5°C. « Ces projets visant à augmenter la production de combustibles fossiles compromettent la transition énergétique nécessaire pour parvenir à des émissions nettes nulles, ce qui remet en question l’avenir de l’humanité », avait averti Inger Andersen, directrice exécutive du PNUE, à l’origine du rapport annuel sur l’écart de production. « À partir de la COP28, les nations doivent s’unir pour (parvenir à) une élimination progressive, gérée et équitable, du charbon, du pétrole et du gaz, afin d’atténuer les turbulences à venir et d’en faire bénéficier chaque habitant de la planète ».
Autre alerte, celle faite par deux ONG françaises, et relayée par un consortium de médias internationaux, dont Le Monde, qui ont levé le voile sur les « bombes carbone » : des méga-gisements d’énergies fossiles particulièrement émetteurs de gaz à effet de serre, et les acteurs se trouvant derrière ces projets, entreprises, banques ou État.
Le groupe TotalEnergies mis en cause
Parmi les acteurs montrés du doigt, TotalEnergies arrivait deuxième au classement (mondial) des entreprises les plus impliquées, étant associée en tant qu’opérateur ou actionnaire à une vingtaine de bombes carbone.
Quelques semaines auparavant, Greenpeace dénonçait aussi les agissements du géant français de l’énergie, et allait plus loin en accusant TotalEnergies de participer à non pas 20, mais « 33 projets d’énergies fossiles super-émetteurs ». Greenpeace accusait également la multinationale TotalEnergies d’avoir continué après l’accord de Paris en 2015 à « s’engager dans une perspective d’exploration et d’ouverture de nouveaux champs pétroliers et gaziers », avec « l’acquisition de nouvelles licences d’exploration » dans « 84 projets différents ». Le groupe a réagi auprès de l’AFP en indiquant continuer « à investir dans de nouveaux projets pétroliers pour répondre à la demande mondiale encore croissante ».
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