TotalEnergies enregistre un nouveau bénéfice de 6,4 milliards d’euros

Après une année record en 2022 pour le secteur pétrolier, la major française enregistre un bénéfice plus que confortable de 6,7 milliards de dollars (6,4 milliards d’euros) au 3e trimestre 2023, dans un contexte global de recul des prix des hydrocarbures.

La maison brûle, mais chez TotalEnergies, le temps est bon. Son dernier bénéfice est en hausse de 1,5% par rapport au même trimestre de l’année 2022. « Tout en mettant en oeuvre sa stratégie de transition équilibrée entre pétrole et gaz d’une part et électricité et renouvelables d’autre part, TotalEnergies démontre à nouveau ce trimestre sa capacité à tirer parti d’un environnement favorable », a déclaré dans un communiqué le PDG du groupe Patrick Pouyanné. Se félicitant de « la pertinence de sa stratégie », l’entreprise a d’ailleurs annoncé à ses actionnaires la distribution d’un troisième acompte sur dividende de 0,74 euros par action au titre de l’exercice 2023, en hausse de plus de 7% par rapport à 2022.

2,5 millions de barils par jour

Voilà de quoi remettre du carburant dans une machine qui, selon l’ensemble de la communauté scientifique, détruit déjà tout sur son passage. « Avec une production proche de 2,5 millions de barils équivalent pétrole par jour (Mbep/j), les activités de pétrole et de gaz du groupe ont affiché une croissance de production de 5% sur un an ». Le démarrage de plusieurs projets pétroliers, notamment au Brésil et en Irak, est mis en avant par le groupe qui poursuit par ailleurs sa croissance et ses investissements dans l’électricité bas carbone.

Malgré les alertes à répétition des défenseurs de l’environnement, TotalEnergies continue sa course infernale. Il faut dire qu’elle rapporte gros. Les résultats de l’entreprise restent historiquement hauts dans un contexte de prix de l’énergie toujours soutenus mais bien moins élevés qu’en 2022, année marquée par la flambée exceptionnelle des cours du gaz et du pétrole. Sur le plan international, les cours du pétrole ont été portés ces derniers jours par les craintes de voir la guerre entre Israël et le Hamas se propager jusqu’aux pays voisins.

Une « logique d’expansion fossile » écocide

Ce bénéfice est fièrement annoncé par le groupe après que l’Opep, le cartel des exportateurs de pétrole, ait déclaré que le monde aurait encore besoin d’énergies fossiles pendant de nombreuses années. Là-dessus, le directeur exécutif de l’Agence internationale de l’énergie (AIE) Fatih Birol est formel : « Compte tenu des tensions et de la volatilité qui caractérisent aujourd’hui les marchés énergétiques traditionnels, les affirmations selon lesquelles le pétrole et le gaz représentent des choix sûrs ou sécurisants pour le monde entier ne sont pas fondées ». Alors que l’AIE a publié le 24 octobre son nouveau rapport annuel, l’économiste assure que « La transition vers une énergie propre est en cours dans le monde entier et elle est inévitable. Ce n’est pas une question de « si », c’est juste une question de « quand » – et le plus tôt sera le mieux pour tout le monde ». 

Si TotalEnergies fait la sourde oreille, les associations écologiques comptent bien lui faire entendre raison. Le 25 octobre, Greenpeace accuse TotalEnergies de participer à 33 projets de gaz et de pétrole « super-émetteurs » en gaz à effet de serre, dans une étude visant à démontrer une « logique d’expansion fossile » en contradiction avec les objectifs climatiques. Alors que le géant pétro-gazier s’en met plein les poches, finira-t-il un jour par payer ?

(Avec AFP)

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